Expérience collaborateur : 81 % des entreprises sous-estiment l'impact du turnover
![L'impact sous-estimé du turnover](https://cdn.edi-static.fr/image/upload/c_thumb,h_292,w_560/e_unsharp_mask:100,f_auto,q_auto/v1/Img/BREVE/2025/2/467408/impact-estime-turnover-LE.jpg)
81 % des entreprises minimisent le coût réel du turnover et peinent à mesurer l'impact de l'expérience collaborateur sur leur performance, d'après une étude Ipsos x Insign. Pourtant, fidéliser les talents est devenu un enjeu stratégique. Quels leviers activer pour structurer une approche efficace ?
Je m'abonneDans un marché du travail tendu, où remplacer un talent peut coûter entre six et neuf mois de salaire annuel, l'expérience collaborateur est un facteur clé de performance. Pourtant, l'étude Ipsos x Insign, menée auprès de 500 décideurs RH en France, révèle que si 54 % des DRH considèrent cet enjeu comme prioritaire, seuls 36 % l'intègrent à leur stratégie à travers des indicateurs concrets. Résultat : des départs sous-estimés, une perte de rentabilité invisible dans les budgets et une fidélisation des talents souvent mal anticipée.
Une prise de conscience inaboutie
Les entreprises reconnaissent l'importance de l'expérience collaborateur mais peinent à structurer leur approche.
- 81 % des dirigeants sous-évaluent le coût réel du turnover.
- 43 % placent la fidélisation en tête de leurs priorités, mais sans outils de mesure concrets.
- Seuls 36 % des décideurs RH considèrent la réduction du turnover comme un indicateur clé de performance.
Sans données précises, difficile de justifier des investissements ciblés. Pourtant, une stratégie RH efficace peut se traduire par des bénéfices financiers immédiats.
Pourquoi les entreprises hésitent-elles à investir ?
L'un des principaux freins est l'absence d'outils de mesure permettant d'objectiver l'impact économique de l'expérience collaborateur. Comme l'explique Damien Schoennahl, Directeur Général Délégué chez Insign, "les dirigeants n'investissent pas dans ce qu'ils ne peuvent mesurer. La valorisation des résultats obtenus est clé pour structurer une expérience collaborateur performante."
Sans indicateurs précis, l'expérience collaborateur reste perçue comme un sujet RH et non comme un levier stratégique de compétitivité. Pourtant, certaines entreprises commencent à structurer une approche intégrée pour renforcer leur marque employeur et limiter les départs.
Trois leviers pour structurer une stratégie efficace
L'étude Ipsos x Insign identifie plusieurs axes d'amélioration pour optimiser l'expérience collaborateur et réduire les coûts cachés du turnover.
Aligner expérience collaborateur et expérience client
Une marque forte attire autant les talents que les clients. Une promesse employeur cohérente avec la culture d'entreprise renforce l'engagement des salariés.
Développer des outils de mesure précis
Objectiver les bénéfices RH et économiques à travers des indicateurs clés permet d'optimiser les stratégies de rétention.
Intégrer l'expérience collaborateur dans la stratégie globale
Plutôt que de cantonner ces sujets aux RH, ils doivent être pris en compte dans la gestion globale de l'entreprise, en lien avec les managers et la direction.
Un levier sous-exploité de compétitivité
L'étude souligne un paradoxe majeur : 84 % des décideurs RH considèrent l'expérience collaborateur comme une priorité, mais peu ont les outils pour en faire un véritable levier de performance. Dans un contexte de guerre des talents, les entreprises qui structurent leur approche prennent une longueur d'avance.
Investir dans l'expérience collaborateur ne doit plus être perçu comme une charge mais comme un moteur de rentabilité. L'enjeu pour les entreprises est désormais de passer d'une prise de conscience à une véritable stratégie mesurable et actionnable.
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