Les femmes dirigeantes gagnent 22 % de moins que les hommes
L'égalité salariale est encore loin d'être la norme, y compris pour les cadres dirigeants, comme le montre une étude publiée mardi 6 mars 2012 par le cabinet de conseil en ressources humaines Mercer.
Je m'abonne22 % : c'est, en moyenne, l'écart de salaire entre un homme et une femme cadre dirigeant en Europe, selon une étude publiée mardi 6 mars 2012 par le cabinet de conseil en ressources humaines Mercer(1).
L'écart se creuse si l'on prend en compte les rémunérations variables, comme les bonus, et selon que la femme a un poste de cadre supérieur ou de cadre dirigeant : en Allemagne par exemple, qui fait partie des mauvais élèves de cette étude, l'écart de salaires entre une femme et un homme cadre supérieur est de 10 %. Il monte à 15 % pour un poste de cadre dirigeant et à 22 % si l'on prend en compte les rémunérations variables…
Autre constat : les femmes ne représentent que 29 % des cadres supérieurs et dirigeants en Europe (28 % en France).
L'étude apporte quelques éléments d'explication à ces écarts de salaires, qui persistent malgré les politiques volontaristes de l'Union européenne et de ses pays membres pour l'égalité salariale. Selon les auteurs, les différences de rémunération s'expliquent par d'autres facteurs qu'une discrimination basique homme-femmes.
Ainsi, pour répondre à leurs obligations familiales, les femmes ont une probabilité plus forte que les hommes “de mettre temporairement leur activité professionnelle entre parenthèses” et de “travailler à temps partiel”, selon l'étude.
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Autre facteur, “la ségrégation des métiers”, avancent les auteurs de l'étude : selon eux, les postes de direction occupés par les femmes le sont davantage sur des “fonctions supports” (ressources humaines, communication…) que sur les fonctions considérées comme stratégiques, mieux rémunérées.
Mieux vaut être dirigeante en Bulgarie qu'en Allemagne !
Les disparités selon les pays sondés par l'étude ne se trouvent pas forcément là où l'on croit… Nous n'avons gardé, pour cette comparaison, que les écarts de salaires entre hommes et femmes à un poste de cadre dirigeant et comprenant la rémunération variable, dans les pays membres de l'UE.
Du côté des bons élèves, la Bulgarie fait figure de modèle, puisque les femmes dirigeantes ont une rémunération plus élevée que les hommes, de 5 % ! On retrouve plus loin la République tchèque, où les femmes gagnent 5 % de moins que les hommes, suivie par la Belgique (6 %), la Suisse (7 %) puis l'Italie, le Portugal, le Royaume-Uni et la Finlande (9 %).
Pour les mauvais élèves, on retrouve loin devant l'Allemagne, où les femmes dirigeantes ont un salaire inférieur de 22 % en moyenne à celui de leurs homologues masculins. Suivie de près par l'Autriche (20 %), la Suède (19 %), la Grèce, l'Espagne et la Lituanie (18 %). Viennent ensuite la France, les Pays-Bas et la Roumanie, avec des écarts de salaire de 14 %, puis la Hongrie (13 %) et le Danemark (12 %).
La moyenne de l'étude (22 % d'écarts salariaux pour un poste de cadre dirigeant) est calculée à partir de données récoltées dans 41 pays européens et méditerranéens (y compris certains pays du Moyen-Orient et de l'Afrique).
(1) Mercer a basé son analyse sur les rémunérations de 264 000 cadres supérieurs et dirigeants, dans 5 321 entreprises et dans 41 pays européens. La notion de cadre dirigeant fait ici référence à un salarié membre du comité exécutif de son entreprise, et la notion de cadre supérieur caractérise un salarié ayant un rôle de direction d’une business unit ou d’un pays.