Inquiétudes sur les payes du mois de mars
Toutes les entreprises qui ont recours au chômage partiel et qui ont ouvert un dossier de demande d'indemnisation n'auront pas forcément satisfaction... Face à la demande, le gouvernement a dû préciser les contours d'attribution du dispositif d'indemnisation.
Je m'abonneL'avalanche d'effet d'annonce du gouvernement avec un manque de précision avéré provoque l'émoi au sein des services finance et RH de bon nombre d'entreprises. La mise en place du chômage partiel et de son indemnisation par l'État notamment est un sujet d'inquiétude pour beaucoup et symptomatique de la situation.
En effet, devant l'engouement pour ce dispositif, les pouvoirs publics ont été obligés de recadrer les mesures d'indemnisation. Ainsi, uniquement les entreprises en difficulté à commencer par celles qui ont l'interdiction d'exercer seront indemnisées. Pour les autres demandes le doute plane car aucune définition d'"entreprise en difficulté" n'est donnée par l'Etat.
" Maintenant que les dossiers sont ouverts il y a une réelle inquiétude sur les paies du mois de mars ", explique Olivier Drouilly, Pdg de Sadec-Akélys, cabinet d'expertise comptable, d'audit et de conseil. Chaque dossier sera étudié par les DIRECCTE au niveau régional mais auront-elles la même appréciation d'une situation? Toute la question est là. Pour Olivier Drouilly tout se jouera sur la qualité du dossier déposé : " Si l'entreprise est en mesure de démontrer qu'elle a d'abord tout mis en oeuvre pour maintenir l'activité, à savoir le télétravail, l'utilisation des congés payés, de RTT et en dernier recours le chômage partiel et d'apporter toutes les preuves de la baisse ou de l'arrêt de l'activité (fermeture des entreprises clientes, incapacité des fournisseurs à livrer, etc.), alors elle pourra prétendre à une indemnisation. "
Cela ne garantit pas du versement de l'indemnisation pour autant. " Nous savons déjà que le budget sera insuffisant pour contenter toutes les demandes. La complexité à venir, et qui repose sur les DIRECCTE, sera de déterminer pourquoi certaines entreprises sont ou non éligibles aux aides ", souligne Olivier Drouilly qui anticipe une hausse des réclamations et contentieux administratifs de la part des entreprises éconduites en quête de justice sociale et économique.