Flexibilité, salaire, transparence : ce que veulent (vraiment) les talents en 2025

Le vent tourne sur le marché de l'emploi. Après les années mouvementées de la « Grande rotation » post-Covid, marquées par des vagues de départs et une redéfinition des priorités professionnelles, 2025 semble marquer une forme de retour au calme. Mais un calme stratégique : les professionnels sont plus réfléchis, plus sélectifs... et plus exigeants.

Un marché stabilisé, mais ralenti

Selon la 5e édition de l'enquête annuelle « Ce que veulent les candidats » menée par Robert Half, seuls 10 % des actifs sont en recherche active, et un tiers seulement (32 %) restent à l'écoute du marché. Résultat : le dynamisme du recrutement s'essouffle. Côté entreprises, les sollicitations directes diminuent, 48 % des sondés n'ayant reçu aucune proposition ces trois derniers mois.

Mais cette baisse d'intensité ne doit pas masquer les attentes fortes qui se cristallisent. Pour réengager les talents, il faut comprendre ce qui déclenche (ou freine) une mobilité. Et le levier numéro un reste inchangé : 51 % des salariés envisageraient un changement pour une meilleure rémunération. La progression la plus marquante ? Le manque de flexibilité, désormais évoqué comme frein pour 29 % des sondés (+7 points en un an).

Flexibilité : l'avantage devenu acquis

Le message est limpide : le télétravail, les horaires souples et les modèles hybrides sont devenus incontournables. Un retour forcé au 100 % présentiel ? Il pourrait coûter cher : 24 % des actifs quitteraient leur entreprise en cas de suppression du télétravail, et ce chiffre grimpe à 25 % chez les 18-34 ans.

Aujourd'hui, 34 % des professionnels considèrent la flexibilité comme un critère essentiel de fidélisation (+3 points par rapport à 2024). Mieux vaut ne pas jouer avec cet acquis : les talents sont prêts à rester... mais pas à n'importe quelles conditions.

Transparence : une nouvelle norme en construction

Autre évolution majeure : la montée en puissance de la transparence salariale. En amont de la directive européenne qui entrera en vigueur en 2026, les lignes bougent déjà. Près de la moitié des actifs (49 %) parlent désormais librement de leur rémunération avec leurs collègues. Et 48 % refuseraient de postuler à une offre qui n'affiche pas la fourchette salariale (+7 points en un an).

Le besoin de clarté s'étend aussi aux conditions de travail : télétravail, flexibilité, perspectives d'évolution... autant d'éléments que les talents veulent voir figurer noir sur blanc dans les annonces.

Pour les employeurs : des leviers à (ré)activer

Pour les dirigeants de PME et d'ETI, ces données sonnent comme un rappel stratégique : fidéliser les collaborateurs ne se joue plus uniquement sur le salaire, mais sur un triptyque clair - flexibilité, reconnaissance, transparence. Dans un marché plus posé mais plus exigeant, les entreprises qui sauront répondre à ces attentes auront un temps d'avance.