Comment la génération Z va semer la zizanie dans l'entreprise
Ils n'ont pas encore franchi le seuil de votre entreprise et pourtant, ils risquent bien de bouleverser son organisation dans les années à venir. Recrutement, management, process... Tour d'horizon de l'entreprise que les moins de 20 ans vont vous aider à créer.
Je m'abonneÉtudiante en deuxième année de droit, Pauline hésite entre une carrière de juriste en entreprise ou de fonctionnaire de police. "Si je rejoins le privé, je ne privilégierai pas l'emploi qui sera le mieux payé, mais celui qui sera le plus intéressant en termes de missions et de travail en équipe." À 19 ans, Pauline fait partie de la prochaine vague de jeunes actifs sur le point d'investir le marché du travail. Cette fameuse génération Z, née à partir de 1995, qui se trouve aux portes de l'entreprise et risque bien de renverser ses codes.
"Si les Y (1980-1994) ont bousculé les modèles existants, les Z vont s'en éloigner encore davantage", annonce d'ores et déjà Marianne Urmès, consultante chez The Boson Project (cabinet de conseil alternatif) et auteur de l'étude "La grande invaZion", publiée avec BNP Paribas en janvier 2015. Les moins de 20 ans représentant, aujourd'hui, 16 millions de personnes, selon elle, "le changement est inéluctable. Il va falloir que les employeurs s'y préparent dès maintenant".
Vidéo de l'étude La grande invaZion
À bas les stéréotypes!
Comment? D'abord en vous débarrassant d'un certain nombre de stéréotypes sur ces jeunes. Fainéants, désabusés, illettrés, zappeurs... S'ils reconnaissent être têtus, impatients et parfois trop connectés, ces digital natives se définissent aussi comme emplis d'envies et dotés d'une forte capacité d'adaptation. "Dans la lignée des Y, la génération Z est plus agile et plus ouverte sur le monde. Elle va beaucoup apporter à la coopération intermétiers dans l'entreprise", affirme Benoît Meyronin, directeur adjoint du marketing et développement de Grenoble École de Management.
Selon lui, les dirigeants auraient tort de sous-estimer les attentes de ces prochaines recrues. Et ce, pour une raison simple: "Ils seront vos clients demain. Les comprendre ne peut que vous servir". Pour les attirer, il va donc falloir dépoussiérer vos modes de recrutement (réseaux, supports, critères de sélection, accueil...) et repenser votre marque employeur. En quête de plus de sens et de transparence, ces jeunes accorderont une importance particulière à l'ambiance de travail ou encore aux valeurs défendues par l'entreprise. En cela, les PME, perçues comme des organisations à taille humaine et moins figées que les grands groupes, ont une carte à jouer inédite.
Une fois intégrés à vos équipes, n'imaginez pas que les Z seront de pâles copies des Y. Beaucoup plus réalistes mais aussi plus sûrs d'eux, ils risquent bien d'être (encore) plus exigeants et moins fidèles que leurs aînés. "Ils auront vraiment à coeur que le contenu de leur travail les épanouisse et réclameront une plus forte imbrication entre sphère privée et professionnelle", estime Manuelle Malot, directrice de l'Edhec NewGen Talent Centre (service d'expertise et d'études).
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Curieux et enthousiastes, ces futurs salariés seront impliqués et polyvalents, mais demanderont des contreparties... très rapides. "Ils voudront que tout aille plus vite, qu'il s'agisse de leur mobilité géographique, de l'évolution de leurs missions ou de l'acquisition de nouvelles compétences. Il va falloir repenser vos parcours de mobilité interne, en les rendant plus transversaux, avec un accompagnement des RH et du manager plus personnalisé", appuie Marianne Urmès. Réunions à rallonge, entretiens annuels trop rigides, chaînes de décision interminables...
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