La revue de presse éco de la semaine (4 au 8 décembre)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'information économique du 27 novembre au 1er décembre. Au programme : réforme de l'assurance-chômage, SMIC, épargne salariale, don de RTT...
Je m'abonneGrandes écoles : les PME deviennent le premier employeur des jeunes diplômés
Les PME sont devenues le premier recruteur des diplômés des grandes écoles, indique le Monde (article payant) citant l'enquête Insertion 2017 de la CGE (Conférence des Grandes Écoles). Les petites et moyennes entreprises, avec 31,7 % des embauches, devancent désormais les grands groupes (31,3 %). Le quotidien précise même que 40 % de ces étudiants dénichent leur premier emploi dans une entreprise de moins de 250 salariés, si l'on inclue les TPE et start-up.
Témoignages à l'appui, l'article démontre que ces jeunes diplômés opèrent le choix des PME pour plusieurs raisons, avec au premier chef de plus rapides perspectives d'évolution et le fait d'exercer dans une entreprise à taille humaine. D'après le journal, "la souplesse des petites structures, comme leur réactivité, est également plébiscitée." Le tout avec une rémunération équivalente et une diversité de tâches accrue.
Une réunion multilatérale prévue pour la réforme de l'assurance-chômage
Après la concertation sur l'apprentissage et la formation professionnelle, Muriel Pénicaud doit lancer celle sur l'assurance-chômage dans les prochains jours. Elle devrait se tenir le 11 ou le 12 décembre croit savoir Les Échos qui annonce que la ministre du Travail doit organiser une rencontre multilatérale avec les partenaires sociaux, à la place de rendez-vous individualisés.
Si la tenue de cette réunion entre toutes les parties prenantes était demandée par les syndicats, l'unanimité devrait s'arrêter là puisque les visions divergent quant aux pistes d'évolutions à mettre en place sur l'assurance-chômage. L'instauration d'un système de bonus-malus proposé par le gouvernement est critiquée par les organisations patronales puisqu'il créerait un taux variable selon le coût que pèse chaque employeur auprès de l'Unédic. L'extension de l'assurance chômage aux indépendants devrait également cristalliser les discussions entre le gouvernement et les syndicats, hostiles à une telle mesure.
SMIC : un rapport prône la suppression de la revalorisation automatique
Un rapport du groupe d'experts indépendants en charge d'analyser les évolutions du Smic auprès de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC) met en avant plusieurs pistes de réformes du salaire minimum. Et les conclusions, d'après France Info, sont explosives. Si les experts ne proposent pas de coup de pouce supplémentaire au salaire minimum, ils estiment néanmoins que pour réduire le chômage, lutter contre la pauvreté et rester compétitif, la revalorisation automatique doit être revue, quitte à envisager une suppression pure et simple.
Aujourd'hui indexée sur l'inflation des 20 % des ménages les plus pauvres, augmentée de la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire moyen des ouvriers et employés (SHBOE), comme le rappelle le site, la revalorisation automatique nuirait à son objectif pour deux raisons. D'une part, l'évolution des salaires et de l'inflation influence la revalorisation du Smic, qui entraînerait à son tour de l'inflation et une augmentation des salaires. Cette "circularité" serait néfaste à la compétitivité des entreprises et à l'emploi, d'après les experts. D'autre part, les politiques d'allégements de charges sur les bas salaires depuis 1990 auraient pu être concentrées sur des dispositifs de lutte contre la pauvreté comme la prime d'activité.
Face à ce constat, deux pistes ressortent : supprimer le paramètre SHBOE du calcul de revalorisation ou supprimer simplement la revalorisation automatique dans son ensemble.
Lire aussi : Ce que la loi PACTE a changé, s'agissant de la réforme de la retraite des indépendants !
Pour autant, le ministère du Travail, qui a réagi dans la foulée de la publication du rapport, estime qu'il reste "attaché" à la progression automatique du salaire minimum et que tout travail mérite un salaire "juste et décent". "Le gouvernement est attaché au principe d'une progression automatique du Smic. Les règles d'indexation du Smic, très spécifiques en Europe, visent légitimement à préserver le pouvoir d'achat des travailleurs au Smic", souligne le ministère du Travail.
Épargne salariale : les pistes de réformes du Medef
Prévue dans son "plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises" du gouvernement, la réforme de l'intéressement et de la participation n'est pas seulement étudiée par les parlementaires et les chefs d'entreprise. Les partenaires sociaux mettent la main à la pâte. Dans cette optique, le Medef propose la suppression du forfait social fixé à 20 % et à 8 % pour les PME de moins de 50 salariés durant les six premières années. D'après Les Echos, le gouvernement ne suivrait pas cette piste pour des raisons budgétaires mais pourrait être tenté de réduire son taux via un allégement ciblé.
Parmi les autres pistes de l'organisation patronale figurent la révision de la formule de calcul de la participation ou encore à une exonération fiscale pour les plus-values réalisées par une personne physique cédant une participation "significative" du capital à ses salariés. Enfin, le Medef aborde également le sujet de la transmission en proposant un abattement fiscal de 500 000 euros pour toute cession d'au moins 80 % des titres du cédant aux salariés ou la création d'un plan épargne entreprises dédié à la transmission d'entreprise.
La France renforce son attractivité à l'international
60 % des investisseurs étrangers jugent la France attractive pour leurs affaires, contre 36 % en 2016. C'est l'un des enseignements d'une étude Ipsos dévoilée à l'occasion des États de la France, rassemblement de hauts responsables d'entreprises étrangères implantées dans l'Hexagone, qui s'est tenue mercredi 6 décembre 2017 à Paris.
Un retour en grâce dû en partie à un ''effet Macron" - qui cependant ne fait pas tout. Comptent aussi, entre autres, la reprise économique, le positionnement favorable de la France dans la révolution numérique ou encore les réformes en cours, notamment celle du marché du travail. Autant de signaux favorables envoyés aux investisseurs, mais des efforts à poursuivre pour éviter la désillusion. À lire sur La Croix.
Don de RTT : les députés disent oui
Les personnes ne prenant pas tous leurs jours de repos pourraient en faire don à leurs collègues en charge de proches dépendants ou en situation de handicap. C'est du moins ce que prévoit une proposition de loi adoptée cette semaine en première lecture à l'Assemblée nationale. Le Sénat doit à présent se pencher sur le texte.
Le don de jours, congés ou RTT, serait anonyme et sans contrepartie. Le dispositif existe déjà au bénéfice de parents ayant des enfants gravement malades. Il pourrait concerner de 11 à 13 millions de personnes. A lire sur Le Figaro, qui liste plusieurs exemples de cas d'entreprise où cette possibilité a été mise en oeuvre ces dernières années.
Référendum d'entreprise : le Conseil d'État a tranché
En cas de désaccord sur l'organisation d'un référendum d'entreprise, les syndicats non signataires pourront avoir leur mot à dire. Le Conseil d'État a invalidé, jeudi 7 décembre 2017, une modalité de la loi El Khomri selon laquelle seuls les représentants du personnel avaient le pouvoir de contester le référendum via une action en justice.
"En réservant les possibilités de recours à quelques personnes, le pouvoir "a instauré une différence de traitement qui ne repose ni sur une différence de situation ni sur un motif d'intérêt général en rapport direct avec l'objet des dispositions du décret", a tranché le Conseil d'État", rapporte La Tribune. Cette disposition était prévue dans le décret d'application de la loi. Après cette invalidation, le reste du décret demeure valable.
Santé au travail : le stress plombe les salariés et managers
66 % des managers et 54 % des salariés sont stressés au travail. C'est ce que révèle un récent baromètre de l'organisme de formation professionnelle Cegos portant sur les entreprises de plus de cent salariés.
En cause : une charge de travail trop importante, un déficit d'organisation, un manque de soutien, un sentiment d'isolement -deux critères en forte hausse- et enfin la pression exercée par la hiérarchie. Mauvaise nouvelle : "Le burn out et la dépression s'ancrent durablement dans le paysage professionnel", note La Tribune.