Le marché de l'emploi en France ralentit : ce que les dirigeants doivent anticiper !

Après plusieurs années de résilience, y compris pendant la pandémie, le marché du travail français montre aujourd'hui des signes clairs de ralentissement. 2017-2024 : de la création d'emplois à la destruction - le retournement est amorcé. Analyse basée sur l'étude Hiring Lab d'Indeed - mars 2025.
Je m'abonneSi le taux de chômage reste stable (7,3 % fin 2024), des indicateurs plus profonds révèlent une inflexion. Pour les chefs d'entreprise et les dirigeants, comprendre ces évolutions est crucial pour adapter leur stratégie RH et anticiper les prochains mois.
Un calme apparent... qui masque des tensions
Derrière des chiffres de chômage stables, plusieurs signaux préoccupants apparaissent :
- Destruction nette d'emplois salariés : plus de 90 000 postes supprimés au 4e trimestre 2024, une tendance déjà amorcée au 2e trimestre.
- Taux d'activité en baisse : à 74,4 % (-0,3 point), sous l'effet notamment du repli de l'apprentissage chez les jeunes.
- Demande des entreprises en repli : les offres d'emploi publiées sur Indeed ont chuté de 6,8 % depuis janvier 2025, même si elles restent 27,7 % au-dessus de leur niveau pré-Covid.
Pour les entreprises, cela signifie une période de transition : moins de tension sur certains profils, mais aussi une dynamique de croissance de l'emploi en perte de vitesse.
Des écarts sectoriels de plus en plus marqués
Le ralentissement est loin d'être uniforme :
- Forte tension persistante dans les secteurs de l'aide à domicile, des soins infirmiers, de la médecine, du nettoyage... Les offres y sont 2 à 3 fois plus nombreuses qu'avant la crise.
- Forte baisse dans des domaines comme le développement informatique, la communication/marketing ou le génie industriel.
- Hausse récente : la demande repart dans l'hôtellerie-tourisme et la médecine-chirurgie. En revanche, le commerce de détail ralentit nettement.
Pour les dirigeants, cela implique de prioriser les investissements RH selon les tensions propres à chaque métier, et non de manière uniforme.
Moins d'offres, mais un vivier de candidats toujours actif
Alors que les offres d'emploi redémarrent lentement après les fêtes - bien en dessous des niveaux des années 2021-2023 -, l'intérêt des candidats reste élevé, supérieur à celui des années précédentes.
Cela crée une fenêtre d'opportunité pour recruter plus facilement certains profils.
Ce que les dirigeants doivent retenir et anticiper
- Préparer des cycles de recrutement plus longs : les profils pénuriques restent difficiles à capter, malgré le ralentissement global.
- Réévaluer les besoins en compétences : l'enjeu est d'adapter les talents en interne aux évolutions sectorielles.
- Saisir le moment pour recruter plus efficacement : le marché candidat reste dynamique, avec des profils disponibles.
- Soigner l'attractivité des métiers en tension : revalorisation, conditions de travail, perspective d'évolution.
- Rester agile dans la stratégie RH : flexibilité et adaptation seront clés pour affronter un marché en mutation.
Croissance, innovation ou stagnation ?
Sans relance par l'innovation, la dynamique de l'emploi restera sous pression. La création d'emplois durables et la progression des salaires dépendent désormais de la capacité à :
- anticiper les besoins futurs,
- faire évoluer les compétences,
- et renforcer l'attractivité des métiers stratégiques.
Le marché du travail entre dans une nouvelle phase. Pour les entrepreneurs, c'est le moment d'ajuster les priorités RH, d'investir dans le capital humain et de préparer les transformations à venir.