La revue de presse éco de la semaine (2 au 6 avril)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? Pas de panique, la rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 2 au 6 avril 2018. Au programme : emplois francs, RGPD, capital-investissement, Station F...
Je m'abonneFormation professionnelle : Pénicaud présente son projet de loi
Muriel Pénicaud a présenté vendredi 6 avril le projet de loi gouvernemental réformant la formation professionnelle, l'apprentissage et l'assurance-chômage. Objectif : sécuriser les parcours professionnels des travailleurs. Une batterie de mesures, pour l'essentiel déjà dans le débat public.
Par exemple, sur le volet assurance-chômage, "côté démissionnaires, pour bénéficier du nouveau dispositif, il faudra avoir cinq ans d'ancienneté et faire valider en amont un projet de reconversion professionnelle, indique Le Point. Côté indépendants, la mesure - 800 euros par mois pendant six mois - ne concernera que ceux en liquidation judiciaire ou contraints à quitter une entreprise dans le cadre d'un redressement judiciaire. Le cas des conjoints associés qui quittent leur entreprise après un divorce ou une rupture de Pacs a été ajouté''.
En matière de formation professionnelle, le CPF ne sera plus comptabilisé en heures, mais en euros. Ainsi, il sera possible de cumuler 500 euros par an, jusqu'à 5000 euros maximum, pour se former. A cela s'ajoute que "l'éventail de formations éligibles au CPF va être élargi et une application mobile permettra de payer directement des formations, sans intermédiaire".
Par ailleurs, les règles de l'apprentissage seront simplifiées. Le passage du projet de loi est prévu en conseil des ministres vendredi 27 avril.
Lutte anti-terroriste : les dirigeants en retard
Le saviez-vous ? Avant le 1er avril 2018, les dirigeants de sociétés non cotées devaient enregistrer, au greffe du tribunal de commerce, l'identité de la ou des personnes physiques détenant plus de 25 % du capital ou des droits de vote, ou exerçant un pouvoir de contrôle. Une disposition de la loi Sapin 2 visant à lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme et l'évasion fiscale. Problème : beaucoup de dirigeants n'étaient pas au courant et n'ont pas mené les démarches utiles...
"Pour certains dirigeants, cette mesure - à laquelle la grande majorité d'entre eux adhère - vire au casse-tête onéreux. Outre les frais de déclaration au registre des bénéficiaires effectifs (RBE) qui varient de 24,80 à 54,42 euros par société selon sa date de création - sans compter les 48,49 euros en cas de modification ultérieure -, une amende de 7500 euros assortie d'une peine de six mois de prison est encourue pour les responsables qui ont oublié de le faire. Or, ils risquent une amende de 7500 euros assortie d'une peine de six mois de prison", souligne Le Figaro (article payant).
Face à cela, la CPME s'est mobilisée. Son président François Asselin a écrit à Bruno Le Maire pour lui demander "une mesure exceptionnelle de mansuétude jusqu'à la fin de l'année" ainsi que la suppression de la sanction pénale, jugée "disproportionnée".
Les emplois francs font leur retour
Créés en 2013, supprimés en 2015 car trop peu plébiscités... et réintroduits à titre expérimental depuis le 1er avril 2018, et jusqu'à la fin de l'année 2019, dans une version élargie. Les emplois francs, qui permettaient aux employeurs embauchant un jeune de moins de trente ans vivant en zone urbaine sensible de toucher une aide financière, sont désormais accessibles à tout demandeur d'emploi -quel que soit son âge- issu d'un quartier prioritaire de la ville.
Pour l'employeur, cette aide peut aller jusqu'à 5000 euros par an, pour trois ans maximum, pour l'embauche d'un CDI à temps complet. "Sont visés près de 200 quartiers situés dans les départements du Nord, du Maine-et-Loire, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône ainsi qu'en Île-de-France (Seine-et-Marne, Essonne, Seine-Saint-Denis et Val-d'Oise)", précise Les Échos. Le gouvernement table sur 20 000 emplois francs sur 2018.
RGPD : les entreprises ne sont pas prêtes
Moins d'une entreprise française sur deux sait en quoi consiste le RGPD, un règlement européen portant sur le traitement des données personnelles avec lequel elles sont censées se mettre en conformité pour le 25 mai prochain. C'est ce qui ressort d'une infographie du fournisseur de solutions de mise en conformité Smart GDPR, portant sur 1600 entreprises de tous secteurs, relayée par L'Usine Digitale. Un taux qui progresse mais encore insuffisant, au vu de l'échéance qui approche.
A cela s'ajoute que seule un peu plus d'une entreprise sur trois (35 %) a commencé à se préparer et que moins d'une sur cinq (18 %) se dit, en mars, en conformité avec ce règlement.
Où en sont les TPE avec le e-commerce ?
Seules 6 % des TPE ont vendu en ligne lors de leur dernière exercice comptable. C'est l'un des enseignements d'une enquête de l'Insee parue fin mars (portant sur des chiffres de 2016). Par comparaison, les entreprises de dix salariés ont été 16 % à le faire - c'est peu également.
Un manque de pratique qui n'est pas un problème de matériel, puisqu'elles sont majoritairement équipées d'ordinateurs et de connexion Internet. Elles sont, en revanche, 43 % à estimer leurs produits ou services inadaptés à la vente en ligne, et se disent aussi freinées par le coût de la mise en place de ces ventes, des questions de logistique ou des craintes liées au paiement en ligne.
Lire aussi : Le PER, un levier de défiscalisation pour les indépendants et entrepreneurs : explications
Un manque à gagner pour elles au vu de l'engouement des consommateurs pour les achats en ligne. Les ventes e-commerce ont progressé de 14,3 % en 2017. À lire sur La Tribune.
Le capital-investissement affirme son dynamisme
16,5 milliards d'euros. C'est, selon une récente étude France Invest/Grant Thornton, ce qu'ont collecté l'année dernière les fonds français de capital-investissement, dont le métier consiste à prendre des parts au capital des entreprises pour les revendre en faisant une plue-value. "Le capital-investissement français ne s'est jamais aussi bien porté", explique Le Monde (article payant). Des fonds qui ont, en parallèle, investi 14,3 milliards d'euros, dans 2 142 entreprises dont 85 % françaises. Un montant en hausse également, et un apport qui se veut essentiel pour les PME.
"L'image [du capital-investissement] commence à changer (...) du côté des entreprises, analyse, par ailleurs, le quotidien du soir. Oubliée l'époque où les fonds défrayaient la chronique en empilant des monceaux de dettes sur les sociétés pour ensuite faire la chasse aux coûts et réduire les effectifs. Désormais, les Eurazeo ou Equistone se font forts d'aider les PME et ETI à s'internationaliser, à accélérer leur transformation numérique ou à racheter leur concurrent allemand..."
Et le site de rappeler aussi que "selon l'étude publiée en décembre 2017 par France Invest et EY, les 2 989 entreprises accompagnées par le capital-investissement entre 2009 et 2016 ont enregistré une croissance de leur chiffre d'affaires 2,7 fois supérieure au produit intérieur brut nominal français".
Une série sur les entrepreneurs de Station F
Recherche d'investisseurs, marketing du produit, management, déplacements... Voilà, entre autres, ce qui fait le quotidien d'un entrepreneur. C'est ce quotidien qu'illustre la série documentaire Foundation, mise en ligne cette semaine, qui présente la particularité d'être coproduite par Station F.
A travers huit épisodes d'une dizaine de minutes, la caméra suit ainsi cinq jeunes accueillis au sein de l'incubateur, comme les fondatrices de Meet My Mamma, un service de restauration, ou encore de Recast.AI, spécialisée dans les chatbots, dans leurs joies comme dans leurs moments un peu plus compliqués. "Une bonne porte d'entrée pour ceux qui veulent découvrir le monde des startups", estime Les Échos, qui en livre sa critique, plutôt positive.
Innovation : des mesures pour se protéger à moindre coût
Aider les start-up à mieux protéger leurs innovations. C'est l'objectif du gouvernement avec une série de mesures qui devraient être inscrites dans la loi Pacte, évoquées par la secrétaire d'État Delphine Gény-Stéphann lors du Forum européen de la propriété intellectuelle, cette semaine.
L'idée est de donner la possibilité aux jeunes entreprises de déposer pour un an un brevet provisoire, quitte à le compléter par la suite. Et ce, même sans visibilité sur leurs possibilités d'aboutir. Aujourd'hui, "déposer une demande de brevet coûte entre 3000 à 6000 euros au moins, car il est conseillé de la faire rédiger par un expert, explique dans un article payant du Figaro Martine Clémente, directrice de l'action économique à l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi). Avec une demande provisoire, que l'entreprise pourra rédiger elle-même au départ, le prix devrait pouvoir être limité à quelques centaines d'euros."
Par ailleurs, le certificat d'utilité pourrait être élargi à dix ans, au lieu de six. Ce certificat permet à une entreprise de déposer une invention en France sans vérification préalable de l'Inpi sur le fait qu'elle l'ait déjà été à l'étranger.
La start-up DNA Script séduit les investisseurs publics
Spécialisée dans le secteur médical, travaillant sur un nouveau procédé pour synthétiser l'ADN, la start-up DNA Script annonce avoir décroché 4,5 millions d'aides publiques pour accompagner son développement. Dans le détail, 2,5 millions proviennent de la Commission européenne, et le reste de Bpifrance. Un signe de confiance pour cette jeune entreprise innovante apparaissant comme à fort potentiel, et qui, depuis sa création en 2014, cumule vingt millions de financements via des aides et des fonds privés, notamment issus du géant pharmaceutique Merck.
Une somme qui servira à préparer l'industrialisation de sa technologie et à renforcer son équipe de R&D, selon Les Échos. La société compte 22 personnes à ce jour.
Avec le n° 10 : Sylvain Gariel, cofondateur de DNA Script, Innovateur de l'année