La revue de presse éco de la semaine (10 au 14 septembre 2018)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? La rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 10 au 14 septembre 2018. Au programme : prélèvement à la source, prud'hommes, empreinte carbones des PME, levée de fonds en ICO, congés paternité et Maroc.
Je m'abonnePrélèvement à la source : les TPE bénéficieront d'un service gratuit
Une aide pour les très petites entreprises pour leur faciliter la mise en place du prélèvement à la source. C'est ce qu'a promis le ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin sur France Bleu Alsace vendredi 14 septembre 2018. Alors qu'elles font part de leurs inquiétudes sur la surcharge de travail et le coût du logiciel pour faire face aux exigences de la réforme, les TPE pourront bénéficier gratuitement du service Tese pour la mise en place de l'impôt à la source.
Ce sont donc les Urssaf qui s'en occuperaient à travers ce service facultatif. Selon France Info, cette aide ne s'adresserait qu'aux TPE d'un ou deux salariés.
Ordonnance : les recours aux prud'hommes ont diminué
L'objectif serait déjà-t-il atteint ? À en croire les chiffres du ministère du Travail, les ordonnances reformant le travail et notamment l'instauration d'un barème des indemnités prud'homales, entrées en vigueur en septembre 2017 auraient déjà eu leur effet sur le nombre de recours devant les tribunaux des prud'hommes. En baisse de 15 % sur 2017 par rapport à 2016, il y a eu 127 000 recours aux prud'hommes l'an passé contre 150 000 en 2016.
Si le bilan pour les premiers mois de 2018 n'est pas encore communiqué, le ministère fait bonne figure : "cela va dans le sens des remontées que l'on a, des chefs d'entreprise, des syndicats, des cabinets d'avocats [...] qui est que les salariés des entreprises discutent beaucoup plus, voire systématiquement, en cas de conflit avant d'aller aux prud'hommes [...] ou se mettent d'accord et ne vont plus aux prud'hommes", précise la source, citée par Le Point.
Les TPE et PME pas armées face à la neutralité carbone
Les petites entreprises se trouvent démunies face à l'objectif de ne plus émettre de carbone indique La Tribune. Contrairement aux grandes structures de plus de 500 salariés, elles ne sont pas soumises à une obligation d'audits énergétiques et bilans carbone.
Un constat pointé par un document publié par le Conseil économique social et environnemental : "Le CESE fait le constat que leur sensibilisation au sujet et leur mobilisation sont très inégales, plus répandues dans le domaine des déchets, un peu moins dans ceux des déplacements et de l'énergie", précise le journal économique.
L'institution recommande un certain nombre de préconisations et bonnes pratiques à l'usage des TPE-PME. Notamment un bilan adapté et une formation à la comptabilité carbone pour la montée en compétence des dirigeants.
Loi Pacte : bientôt des levées de fonds en ICO
La commission spéciale de l'Assemblée nationale, qui examine la loi Pacte, a adopté mercredi 12 septembre 2018 l'article 26 instaurant un cade juridique pour l'émission de jetons numériques via la technologie de registre distribué (ICO).
Cette technologie utilisée dans la blockchain est un mode de financement spécifique se dote donc d'un cadre juridique en france, en attendant la définition d'un cadre au niveau européen. Bruno le Maire place de grand espoir dans ce mode de financement pour "attirer les innovateurs du monde entier".
En parallèle, selon La Tribune, les députés ont adopté un amendement qui permet aux fonds dédiés aux investisseurs professionnels d'investir dans les crypto-actifs dont font partie les jetons ICO.
Vers un congé paternité plus long ?
Un rapport présenté au Premier ministre préconise d'augmenter la durée du congé exceptionnel lors de la naissance d'un enfant et du congé parternité. Au lieu des trois jours actuellement laissés aux nouveaux papas et payés par l'entreprise, la durée de ce congé exceptionnel pourrait passer à cinq jours à la charge de l'entreprise et le congé paternité, payé par la Sécurité sociale, passerait de onze jours à deux ou trois semaines.
Cette mesure vise d'abord à faire progresser l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, comme le précise France Info. D'après Frédéric Granotier, p-dg de Lucibel, cité par le média, "ce serait un coût supplémentaire pour l'entreprise, mais c'est un coût que l'entreprise peut absorber". Du côté de la Sécurité sociale, cette évolution coûterait entre 133 et 331 millions d'euros à l'organisme.
Quand les entreprises abusent des très courts CDD
Pour être courts, ils sont courts. En 2017, 20 % des CDD ne concernaient que des contarts d'une journée. Une gageure que déplore la ministre du travail, Muriel Pénicaud alors que la tendance montre qu'ils progressent. Si les CDD concernent déjà 90 % des contrats signés en France, le ministère du Travail alerte sur la durée de plus en plus courte de ces contrats. "On a sans le vouloir, réinventé les journaliers", critique la ministre.
Une situation expliquée par Xavier Timbeau, économiste à l'OFCE cité par France Info, par l'assouplissement des règles d'utilisation des CDD. Il pointe notamment le CDD d'usage "qui est hors de toute réglementation. On peut renouveler le contrat autant de fois qu'on veut, la durée du contrat est totalement libre".
Si les jeunes, les femmes et les plus de 55 ans sont les principales "victimes" de ce type de contrats très courts, ils plongent les salariés dans une ultra-précarité.
Le Maroc : eldorado pour les PME françaises
Le royaume du Maroc tend à devenir une zone d'implantation privilégiée des PME de l'Hexagone, à en croire Les Echos. L'Atlas dénombre à ce jour plus d'un millier d'entreprises françaises, alors qu'elles étaient moitié moins nombreuses il y a moins de 10 ans, indique le quotidien économique.
"La France représente un tiers des investissements directs dans le pays, malgré la montée des investisseurs du Moyen-Orient ou d'Asie" précise le quotidien.
Avec une politique économique et fiscale des plus avantageuses, comprenant une exonération totale de l'impôt sur les sociétés durant les cinq premières années, le pays comporte un certain nombre d'atouts pour les investisseurs étrangers. De même, il constitue une porte d'entrée vers les marchés de l'Afrique subsaharienne.
Réseaux sociaux : les entreprises de plus en plus engagées
Les réseaux sociaux sont omniprésents mais qu'en est-il de leur utilisation par les entreprises ? D'après le baromètre Hootsuite 2018, que relaie CBNews, les entreprises françaises semblent se saisir de l'importance de disposer d'une visibilité à travers les médias sociaux : Si près de 84 % d'entre-elles considèrent que leur présence sur le net est importante pour rester compétitives, elles disposent en moyenne de quatre à dix profils. Sans grande surprise, c'est Facebook, Twitter et LinkedIn qui trustent les premières places devant Youtube et Instagram.
Du côté des usages, développer la notoriété de la marque et gérer sa réputation guident leur présence sur les médias sociaux pour respectivement 91 % et 74 % des entreprises. Reste que si générer de l'activité via les réseaux sociaux est une des raisons de leur présence en ligne pour près d'une sur deux, le service client et le recrutement sont également en progression dans les entreprises françaises. Preuve de leur intérêt croissant, elles sont près de trois sur quatre à dire que leur utilisation des médias sociaux va augmenter à l'avenir.