Salariés boomerang, quels avantages pour l'entreprise ?
L' actuelle DRH de Lucca revient sur son parcours de salariée boomerang. Désormais responsable du recrutement, elle livre ses conseils pour soigner au mieux le retour d'anciens salariés.
Je m'abonnePrès d'un quart des salariés français ont réintégré leur entreprise après l'avoir quitté, selon une étude de Morning Consult pour UKG en 2022. Maud Jardin- Sonnet fait partie d'entre eux. Cette dirigeante a rejoint Lucca, un logiciel de gestion RH, en décembre 2020 en tant que business partners puis en talent developpement. Après une longue réflexion, la diplômée d'HEC a quitté l'entreprise en 2023 à contrecoeur : « je n'avais pas de perspectives d'évolution et j'avais le sentiment de ne plus apprendre à mon poste », se confie la salariée. Ressentant le besoin d'un nouveau projet, Maud Jardin- Sonnet s'est alors lancée en free-lance en créant sa société, Humantai.
Cependant, la spécialiste des ressources humaines est restée proche de son ancien employeur. En effet, la dirigeante a effectué des missions ponctuelles de gestion de compétences pour Lucca, en tant qu'indépendante. À la fin de sa prestation en 2024, le poste de DRH s'est libéré chez Lucca. L'experte a alors saisi l'opportunité : « j'ai postulé et j'ai été prise », se remémore la dirigeante. Ainsi, six mois après avoir quitté son poste, l'entrepreneure est revenue chez son employeur pour prendre la direction de son ancienne équipe.
Selon elle, les salariés boomerang représentent plusieurs avantages pour les employeurs. Premièrement, « le collaborateur correspond à la culture de l'entreprise », estime la DRH. De plus, le temps d'onboarding est plus court : « cela représente un gain de temps et d'argent considérable » constate la dirigeante. De surcroît, les employés partis se sont enrichis d'autres expériences et reviennent plus fort. Enfin, les salariés boomerang reviennent motivés, convaincus par le projet de l'entreprise.
Comment favoriser leur retour ?
Toutefois, un retour chez son ancien employeur est conditionné à plusieurs paramètres : « il faut recommencer sur des bases saines, que les raisons du départ soient claires et ne soient plus d'actualité », affirme Maud Jardin-Sonnet. Un retour raté constitue une perte de temps.
Par ailleurs, Lucca est habitué à traiter ce genre de situation. Effectivement, sur les deux dernières années, la société a réintégré 7 anciens collaborateurs : « dans la plupart des cas, ces retours fonctionnent », observe la dirigeante. Afin de donner envie aux salariés de revenir, il faut soigner leur départ. La DRH recommande de garder les collaborateurs impliqués jusqu'à leur sortie de l'entreprise.
En outre, elle conseille de s'intéresser de près aux raisons du départ dans le but de travailler sur d'éventuels plans d'actions : « il faut être le plus transparent possible », assure-t-elle. Maud Jardin-Sonnet garde contact avec les anciens salariés grâce un réseau actif d'alumni.