Prévention : le secteur du BTP est à la traîne
Selon un baromètre sur la prévention des risques en entreprise, les TPE et PME restent les plus exposées aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. L'étude l'explique par la récente prise en compte de la prévention et le manque de sensibilisation des salariés.
Je m'abonneMoins d’accidents du travail mais plus de maladies professionnelles. Dekra Industrial, spécialiste de la sécurité et de la protection environnementale, a dévoilé les résultats de son premier baromètre de la prévention des risques en entreprise. Selon l'étude*, jamais le taux d’accident du travail n’a été aussi faible en France. Au cours de ces deux dernières années, 90 % des entreprises du secteur du BTP déclarent n'avoir eu à déplorer aucun accident. Cependant, les TPE et les PME, de par leurs faibles ressources, restent les plus exposées. Plus de neuf personnes sur dix, selon le baromètre, se sentent exposées à un accident.
Fait étonnant : les salariés sont perçus comme le premier facteur aggravant, pour 46 % des entreprises sondées. Le baromètre l’explique par la récente prise en compte de la prévention et le comportement des dirigeants, qui n’impliqueraient pas assez leurs salariés dans les décisions prises à ce niveau. Bien que de nombreux efforts aient été fournis ces 20 dernières années, le secteur du BTP présente encore trop d’accidents graves, voire mortels. En effet, 3 % des entreprises reconnaissent avoir subi un accident mortel, et 3 %, un accident grave entraînant une incapacité permanente.
« Au‐delà des considérations organisationnelles, il faut prendre en compte le fort impact qu’a eu la crise économique. Nombreuses sont les petites structures qui ont dû fermer. Celles qui survivent le font grâce à des intérimaires ou de jeunes recrues moins expérimentées… Or, nous savons qu’une personne ayant moins de deux ans d’expérience dans une société est davantage soumise aux risques d’accident qu’un “ancien” », explique Bruno Labarre, président du directoire de Dekra Industrial.
Par ailleurs, les maladies professionnelles ont explosé ces 12 dernières années. Elles ont été multipliées par six entre 1998 (environ 8 000) et 2009 (49 341). Parmi les pathologies les plus nombreuses : les TMS (troubles musculo‐squelettiques) en représentent plus des deux tiers et sont en augmentation constante. Il en va de même pour les lombalgies, les dorsalgies et pour les affections induites par l’exposition à l’amiante (plus de 10 % des maladies professionnelles).
* Cette étude a été réalisée du 15 juin au 22 juillet dernier un audit auprès de 1 800 entreprises dont 40 % de grands comptes, 42 % de PME-TPE et 18 % de collectivités territoriales.