"Hausse du Smic = mesure indécente + danger économique + racolage social massif"
C'est officiel, et sans surprise : le Smic sera revalorisé de 2 % au 1er juillet. Une mauvaise nouvelle pour les dirigeants… Guillaume Cairou, p-dg de Didaxis et président du Club des entrepreneurs, s'insurge violemment contre cette hausse qui est une “mesure irresponsable”.
Je m'abonneLe Smic sera revalorisé de 2 % au 1er juillet 2012 : 1,4 % tient compte du taux d’inflation calculé entre novembre 2011 et mai 2012 et les 0,6 % supplémentaires correspondent à un coup de pouce du gouvernement. Le Smic horaire sera donc de 9,40 euros bruts (contre 9,22 euros bruts aujourd'hui), soit 1 425,67 euros mensuels pour 151,67 heures travaillées (contre 1 398,37 euros bruts aujourd'hui). L’application des critères légaux de revalorisation au 1er janvier 2013 prendra en considération l’inflation constatée entre juin 2012 et novembre 2012. Par ailleurs, le taux du minimum garanti (qui sert notamment au calcul des avantages en nature dans certains secteurs) s’établira, au 1er juillet 2012, à 3,49 euros contre 3,44 euros actuellement.
Une augmentation qui déçoit tant du côté des syndicats de salariés (pour qui le coup de pouce n'est pas suffisant) que du côté des représentants patronaux (pour qui le coup de pouce n'a pas lieu d'être) !
De nombreuses voix s'élèvent au sein des entrepreneurs. À l'image de Guillaume Cairou, p-dg de Didaxis et président du Club des entrepreneurs, qui, dans une tribune envoyée à la presse, s'insurge sur cette hausse du Smic. « Hausse du Smic = un cocktail d'erreurs : mesure indécente, danger économique et racolage social massif », selon lui.
Une « mesure irresponsable », qui va principalement toucher les publics les plus fragiles face à l'emploi, selon le dirigeant. Et de marteler que le problème ne vient pas tant du salaire que du temps travaillé…
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« Cette initiative est en contradiction avec les recommandations européennes et creuse, sur un nouveau sujet, l'isolement de la France par rapport à ses partenaires et voisins », déplore Guillaume Cairou.
Et d'enfoncer le clou : « Quant à la cohérence de la mesure, je n'arrive pas à la mesurer puisqu'elle consiste à annoncer un “petit coup de pousse au Smic” tout en préparant, en parallèle, une hausse des cotisations sociales qui l'annihile. La question est simple : pourquoi donner d'un côté pour reprendre plus immédiatement de l'autre ? Arrêtons la communication et pensons enfin aux Smicards et aux entrepreneurs. »
Pour l'entrepreneur, la solution passe « par des choix de politique d'accompagnement individuel et familial, comme les allégements de charges sur les bas salaires ou le RSA activité ».
« Enfin, allons plus loin et reconnaissons qu'il faut supprimer ce Smic uniforme et rigide, puisqu'en plus d'être un obstacle à l'embauche des jeunes et des seniors, il pénalise les entreprises les plus fragiles », conclut le p-dg de Didaxis.
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