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Les déplacements des collaborateurs à la loupe

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Les déplacements des collaborateurs à la loupe
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La voiture reste l'outil de déplacement professionnel privilégié des collaborateurs. Les impacts de ces déplacements sont nombreux, aussi bien pour les dirigeants que les salariés.

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Selon l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), plus de 75 % des déplacements domicile-lieu de travail se font en automobile, avec un taux d'occupation proche de 1, appelé également "autosolisme". Près de 50 % des émissions de CO2 des entreprises sont par ailleurs liées aux déplacements professionnels en voiture.

Trajets et impacts

Il existe deux types de déplacements des collaborateurs : les trajets entre leur domicile et leur lieu de travail, ainsi que ceux liés à l'exploitation et à la production de l'entreprise, soit directement (SAV, prospection commerciale, techniciens, etc.), soit indirectement (déplacement dans les filiales ou les usines du groupe, par exemple). "L'impact des déplacements professionnels n'est pas neutre sur le plan social, puisqu'ils sont générateurs de stress, de maladies et, plus grave, d'accidents bénins ou mortels", remarque Marc Bodson, directeur général de Beltoise Evolution, société de formation à la sécurité routière et à l'éco-conduite.

"Les déplacements professionnels sont générateurs de stress, de maladies et d'accidents." Marc Bodson, directeur général de Beltoise

Un impact environnemental que certains dirigeants doivent également prendre en compte dans le cadre de la "compliance" : "C'est-à-dire un ensemble de processus qui assurent le respect des normes applicables à l'entreprise par ses salariés. Mais également des valeurs et un esprit éthique insufflé par les dirigeants", précise Adeline Goge Lefaivre, directrice commerciale de Greenovia, filiale à 100 % du Groupe La Poste, société de conseil et solutions en transport et mobilité écoresponsables aux utilisateurs de flottes de véhicules. Non seulement les déplacements sont source de pollution, mais ils pénalisent les performances économiques des entreprises s'ils sont mal gérés. Ils représentent aussi un handicap (en termes de recrutement) pour certaines entreprises mal situées ou lorsqu'elles ne sont pas desservies par les transports en commun.

Limiter les déplacements

De nombreuses activités d'entreprises sont particulièrement génératrices de déplacements. Pourtant, quelques pistes toutes simples sont faciles à suivre pour en diminuer le nombre. La première consiste à optimiser les tournées des forces commerciales ou des techniciens, via des outils de géolocalisation. En forte hausse auprès des particuliers, le couple covoiturage/autopartage a de l'avenir. "Le covoiturage pour les déplacements entre les sites d'une même entreprise et l'autopartage disposent d'un potentiel formidable mais trop peu exploité par les dirigeants aujourd'hui", déplore Emmanuel Nedelec, directeur général France et Bénélux d'Ubeeqo, société spécialisée sur les solutions d'autopartage, de gestion de ?otte, de voitures connectées et partagées. D'autre part, pourquoi ne pas favoriser la mise en place d'une politique de localisation des lieux de formations, conventions et séminaires dans des endroits desservis par les transports en commun ?

Les + :
  • Optimiser les tournées des collaborateurs-conducteurs pour diminuer les déplacements.
  • Favoriser le covoiturage et le télétravail/co-working.
  • Les - :
  • Se positionner sur la question du parking d'entreprise, un casse-tête à résoudre.
  • 75 % des déplacements domicile-travail se font en voiture.
  • Encourager le travail à domicile

    Autre piste pour réduire les déplacements en voiture : le télétravail, ainsi que son corollaire, le co-working, en d'autres termes le partage du lieu de travail et le développement d'outils collaboratifs telles que les visioconférences (déjà utilisées quotidiennement par près de trois entreprises sur cinq). Des changements qui pourraient être encouragés par un reversement des économies générées sous la forme de bonus ou de nouveaux services (salle de sport, garderie, etc.).

    Les PDE en renfort

    D'autre part, développés depuis de nombreuses années, les plans de déplacements (PDE), en optimisant les déplacements des collaborateurs, jouent un rôle de plus en plus crucial. L'établissement d'un tel PDE peut être propre à une entreprise, ou s'inscrire dans un projet d'entreprises d'une même zone géographique (on parle alors de PDIE, plan de déplacement inter-entreprises). Largement insufflé par les dirigeants, le PDE représente ainsi un ensemble de mesures visant à optimiser les déplacements liés au travail, en favorisant l'usage des modes de transport alternatifs à celui de la voiture individuelle : marche à pied, vélo, transports en commun, covoiturage, usage de véhicules "propres", etc. Des PDE qui sont souvent utiles pour corriger certaines erreurs, comme le souligne Adeline Goge Lefaivre : "Dans un premier temps, un PDE contribue à éviter que les mesures prises par les managers ne soient pas adaptées aux usages des collaborateurs. Exemple avec les mises en place de parcs de vélos électriques, qui ne sont souvent plus du tout utilisés par les salariés au bout d'un certain temps."

    Selon le WWF, si chaque entreprise européenne réduisait de 10 % ses déplacements, la planète réaliserait une économie de plus de 11 millions de tonnes de CO2 à l'année, soit la consommation annuelle de 1,3 million d'Européens.

    Parking d'entreprise

    Enfin, la question autour des places de parking se pose. Doit-on les favoriser ou contraire les limiter, voire les supprimer ? La réponse est épineuse, sachant qu'elles représentent un coût. La création d'une place en surface est estimée à 2 000 € hors foncier, sachant qu'elle est considérée comme un espace improductif de 25 m2. Doit-on garder des places de parking pour favoriser un certain nombre de collaborateurs ou inciter la construction d'espaces productifs ? Il est aussi possible de gérer ces places pour inciter le covoiturage, organiser des rotations d'occupation en fonction des horaires ou encore réserver les places à ceux qui n'ont pas accès aux transports en commun... Certaines entreprises n'hésitent plus à faire des rétrocessions liées aux avantages en nature pour ceux qui n'utilisaient pas leur place de parking.

    Les cas des déplacements entre domicile et lieu de travail

    Le trajet habituel effectué par le salarié entre son domicile et son lieu de travail ne constitue pas un temps de travail effectif et ne doit donc pas donner lieu à l'octroi de contreparties de la part de l'employeur. Mais quelques exceptions existent :

    • Les déplacements accomplis par des salariés en période d'astreinte à des fins d'intervention sont considérés comme du temps de travail effectif.
    • Lorsqu'un salarié effectue un trajet entre son domicile et un lieu de mission qui dépasse le temps normal de trajet entre son domicile et son lieu de travail habituel, ce temps doit faire l'objet d'une contrepartie en repos ou financière.
    • Lorsque la distance entre le domicile et le lieu de travail n'excède pas 40 km, les frais sont intégralement déductibles.
    • Lorsque la distance est supérieure à 40 km, les frais ne sont déductibles dans leur intégralité que si le salarié fait état de circonstances particulières liées à des contraintes familiales ou sociales justifiant le choix d'un domicile éloigné.
     
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