Cadres dirigeants : quel regard sur les soft skills ?
Offres d'emploi, entretiens d'évaluation, presse RH et management : les soft skills sont partout. Pourtant, une récente étude souligne une connaissance relativement faible des enjeux professionnels qui y sont liés.
Je m'abonneSoft skills, compétences comportementales, qualités personnelles : vous avez forcément déjà lu ou entendu des références à ces termes. Et pour cause, on admet de plus en plus souvent que les compétences comportementales revêtent, dans de nombreux métiers, au moins autant d'importance que les compétences techniques. Et les dirigeants sont les premiers à le reconnaître. Explications.
Se connaitre soi-même pour une performance augmentée
Aujourd'hui, la notion de soft skills est largement connue des cadres selon les résultats de l'étude Cadremploi/Michael Page de mai 2019. Ainsi, 84% d'entre eux se disent à l'aise avec cette notion ; une proportion qui atteint les 90% chez les cadres dirigeants. Mieux, 97% des dirigeants indiquent connaître parfaitement leurs qualités comportementales !
Et pour cause : connaître ses forces et faiblesses est essentiel pour diriger une entreprise et en améliorer la performance.
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Si, comme tout salarié, le dirigeant se découvre personnellement au travers de ses interactions avec ses collègues ou son entourage direct, c'est également grâce à un parcours de développement personnel souvent plus poussé qu'il travaille ses qualités comportementales. Les dirigeants bénéficient en effet de coachings spécialisés, de bilans de compétences (31%) ou encore de tests de personnalité (42%)leur permettant d'identifier leurs forces, leurs leviers et axes de développement.
Ils soulignent également massivement l'importance d'un mentor, professionnel expérimenté et inspirant, pour accompagner le développement de compétences douces (59%).
Dans les faits, près d'un dirigeant sur deux indique utiliser davantage ses soft skills que ses compétences techniques au quotidien, et 67% des leaders d'entreprise pensent que ces qualités ont un impact certain sur leur rémunération. Preuve que le lien entre soft skills et performance n'est en réalité plus à faire !
Les dirigeants prêts à recruter sur les soft skills
Les soft skills sont particulièrement mises en avant lors des phases d'évaluation et de recrutement de collaborateurs, deux domaines d'intervention bien connus des dirigeants.
Quand on les interroge sur les compétences ou qualités comportementales qu'ils recherchent pour leurs équipes, ils citent dans l'ordre : la motivation (48%), la capacité à travailler en équipe (46%) et à trouver des solutions (44%), la fiabilité (41%) et l'autonomie (38%).
Des éléments clés pour performer, même s'il est étonnant de ne pas voir apparaître la capacité à apprendre, essentielle pour pallier l'obsolescence de certaines compétences techniques dans un environnement très concurrentiel et évolutif.
La révolution se situe peut-être ici : 71% des dirigeants indiquent aujourd'hui qu'ils pourraient recruter uniquement sur les soft skills.
L'enjeu est donc double : il faut d'une part s'assurer que les candidats ont conscience de l'importance réelle de mettre en avant leurs compétences comportementales au cours du processus de recrutement, mais aussi et surtout, s'assurer que la formation initiale intègre mieux les compétences douces et en promeuvent l'identification, la valeur et le développement. La formation doit donc continuer sa transformation pour mieux coller aux nouveaux enjeux de notre époque !
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Marlène Ribeiro est directrice exécutive chez Michael Page (Michael Page Systèmes d'Information, Page Consulting, Page Assessment) et compte plus de 15 ans d'expérience dans le recrutement de profils IT & RH notamment.