Il se bat sur tous les fronts pour attirer les talents
Alexis de Goriainoff, à la tête de la start-up Sewan Communications, était loin de se douter du parcours du combattant qu'il allait devoir traverser avec ses trois associés pour recruter des jeunes diplômés, alors même que l'entreprise enregistre une croissance fulgurante.
Je m'abonneComment attirer les talents et les jeunes diplômés face aux grands groupes ? Pour résoudre cette problématique, Sewan Communications déploie un véritable arsenal pour gagner la bataille du recrutement dans un secteur très concurrentiel.
Lancé en 2007 (société constituée en 2004) par quatre entrepreneurs, Sewan Communications est un opérateur de communications unifiées, qui compte aujourd'hui 39 salariés, crée chaque mois de nouveaux postes, et ce, dans tous ses services (développement, service client, commercial, financier...). Mais voilà, difficile pour une start-up anonyme de s'imposer face à des multinationales de renom qui offrent de nombreux avantages.
Si la société parisienne a aujourd'hui trouvé un rythme de recrutement satisfaisant, ses fondateurs ont vécu un véritable parcours du combattant, pendant deux ans, alors même que la croissance de leur activité bondissait.
Un vrai déficit d'image
" Jusqu'à 2011, nous recrutions dans notre cercle de connaissances. Ce n'est qu'une fois que ce vivier s'est tari que la situation s'est compliquée ", raconte Alexis de Goriainoff, président de la société qu'il dirige avec ses associés David Brette, Christophe Cresp et Nicolas Beau.
D'abord en quête d'ingénieurs et de développeurs pour accélérer la diversification des offres, l'entreprise poste des annonces sur de grands sites d'offres d'emploi ainsi que sur les espaces dédiés dans plusieurs universités et grandes écoles.
Résultat de l'opération : quasi aucune réponse. " Notre métier est très récent. Personne n'a encore l'expérience que nous recherchons. C'est la raison pour laquelle nous recrutons d'abord des stagiaires pour les former, puis nous les titularisons. " Mais, outre la rareté de ce type de profils, les potentielles recrues se montrent réticentes à rejoindre la start-up. " Nous avons été très surpris. Nous ne nous attendions pas, même pour des stages, à avoir aussi peu de retours ", se souvient Alexis de Goriainoff.
Pour le dirigeant, cette situation est révélatrice d'un mal français plus profond : celui de l'image négative dont souffrent les petites entreprises.
Parmi les raisons invoquées : la pérennité incertaine de l'entreprise, une rémunération faible ou encore une évolution de carrière limitée. " Rejoindre une start-up est certes un pari sur l'avenir, mais s'il y a bien un moment dans la vie où l'on peut prendre des risques, c'est au début de sa carrière, balaie le président. Une PME offre, par ailleurs, beaucoup plus d'autonomie et davantage de responsabilités qu'un grand groupe aux process hiérarchiques rigides. Et plusieurs stagiaires, entrés chez nous il y a deux ans, sont aujourd'hui managers ou directeurs de service. Quant à la gratification ou la rémunération, nous sommes largement dans les clous par rapport au reste du marché. "
En parallèle de ses problématiques de recrutement, l'entreprise, elle, continue de grandir. De 250 k€ de chiffre d'affaires en 2008, elle enregistre 4,3 M€ pour l'exercice 2011. Un rythme difficile à suivre pour une TPE d'à peine 15 collaborateurs, dont certains sont encore en phase de formation.
Les premiers retours de bâton ne se font pas attendre. " Dès le premier trimestre 2012, en plus de nos difficultés à développer nos projets par manque de personnel, le service client s'est, lui aussi, dégradé face à l'afflux d'utilisateurs de nos solutions. Une période difficile à gérer en interne, mais aussi du côté de nos clients. "
Externaliser les recrutements
En juin 2012, la start-up passe donc à la vitesse supérieure en faisant appel à un cabinet de recrutement. Une voie plus onéreuse, mais qui s'avère efficace et qui représente, au final, un gain de temps précieux aussi bien au niveau du ciblage des profils, du filtrage des dossiers que de la prise de contact, etc.
Aujourd'hui, Sewan Communications travaille avec trois cabinets de recrutement, dont un spécialisé dans la promotion des PME auprès des écoles et des universités. Alexis de Goriainoff se déplace lui-même sur des salons d'écoles et participe à des conférences dédiées aux étudiants.
Objectifs : bousculer les idées reçues sur l'univers des PME et séduire ses futurs collaborateurs.
Conscients que l'attractivité de Sewan Communications dépendra en partie de sa notoriété, les fondateurs communiquent, par ailleurs, activement auprès des médias via une agence de presse depuis 2012. Si les difficultés à séduire des talents ont désormais diminué, le rythme de recrutement, lui, est toujours soutenu. Avec une ambition de chiffre d'affaires d'au moins 16 M€ en 2014, la PME devrait réaliser une vingtaine de recrutements d'ici à 2015.
Prochain chantier RH de taille : l'ouverture en 2014 d'une filiale à l'étranger, certainement en Espagne ou en Allemagne. Les entrepreneurs comptent d'abord embaucher sur place un commercial confirmé ayant une très bonne connaissance du marché. Un pari ardu en terre inconnue, mais qui n'effraient pas Alexis de Goriainoff et ses associés, déjà bien rodés à l'exercice des recrutements difficiles.
Positionnée sur un secteur très concurrentiel...
Fondée par Alexis de Goriainoff, David Brette, Christophe Cresp et Nicolas Beau, Sewan Communications propose aux entreprises un bouquet de services, qui couvre aussi bien la téléphonie fixe et mobile que les messageries électroniques et instantanées ou l'accès à Internet. Elle s'appuie sur un réseau de 190 partenaires (opérateurs, intégrateurs informatiques, installateurs téléphoniques et fournisseurs d'accès à Internet) qui diffusent ses services auprès de 12 000 entreprises.
... cela ne l'empêche pas d'être parmi les plus performantes de France
Avec une croissance de 7 800 % entre 2007 et 2011, Sewan Communications est distinguée, fin 2012, par le Deloitte Technology Fast 50 qui récompense chaque année les plus forts taux de croissance sur cinq ans. L'opérateur décroche la 3e place de ce palmarès des entreprises technologiques françaises les plus performantes, derrière Criteo et Deezer.
Sewan Communications
- Activité : Télécommunications
- Ville : Paris (Xe arr.)
- Forme juridique : SAS
- Dirigeant : Alexis de Goriainoff, 39 ans
- Année de création : 2004
- Effectif : 39 salariés
- CA 2012 : 8,4 M€
- CA 2013 prévisionnel : 12 M€