La revue de presse éco de la semaine (12 au 16 juin)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du 12 au 16 juin 2017. Au programme : CICE, coup de gueule d'une patronne, commerce, fraude à la TVA, compte pénibilité...
Je m'abonneCICE : quand l'administration fiscale redresse des entreprises bénéficiaires
Ce devait être un levier pour faire baisser le coût du travail, il pourrait se transformer en mauvais cadeau. Le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) créé par François Hollande au début de son quinquennat se révèle être, dans certaines situations, un facteur supplémentaire de redressement fiscal. D'après Le Figaro (article payant), citant des fiscalistes, certains inspecteurs des impôts retireraient une part des bénéfices dédiés aux entreprises concernées dans la mesure où celles-ci utiliseraient le CICE pour déterminer les prix de transfert lorsqu'elles possèdent une entité à l'étranger.
Les inspecteurs du fisc considèrent en effet que le CICE est une subvention d'État procurant un avantage fiscal et qu'il ne peut être utilisé pour réduire les coûts de fabrication. Cité par le quotidien, un fiscaliste estime que "cette approche de certains services de contrôle vient réduire l'intérêt du CICE et crée un risque juridique pour l'entreprise. Et ce alors même que certaines jurisprudences démontrent que cette position n'est pas validée par le juge".
Par ailleurs, le quotidien rappelle, dans un autre article, que le dispositif fiscal est voué à disparaître en 2018. Comme promis lors de la campagne, Emmanuel Macron s'est engagé à transformer le CICE en une baisse perenne de charges patronales. Cependant, le transfert ne pourrait être aussi simple qu'annoncé puisque les entreprises aujourd'hui bénéficiaires du crédit d'impôts ne seront pas forcément concernées par la baisse des cotisations.
Un problème qui s'ajoute à un second pour le gouvernement. 2018, année de la bascule théorique, verra l'État dépenser 24 milliards au titre du CICE, qui s'ajouteront à une baisse des recettes de 25 milliards d'euros due à l'allègement des cotisations.
Les créations d'emploi dans le commerce à leur plus haut niveau depuis 2003
Un chiffre a son plus haut niveau depuis 14 ans. Le nombre de créations d'emplois attendu cet été dans le commerce caracole en tête. D'après le baromètre ManpowerGroup, publié par Le Figaro, les intentions d'embauche s'établissent à + 11 % soit neuf points de plus qu'au trimestre précédent. Les secteurs de l'hôtellerie-restauration, des services publics et de l'industrie manufacturière ainsi que du transport et logistique s'affichent comme les plus pourvoyeurs d'emplois.
En parallèle, l'Insee fait part d'un dixième trimestre de créations d'emplois salariés en France avec 89 700 nouveaux postes. Une situation qui confirme la reprise de l'activité économique en France et traduit la confiance renouvelée des dirigeants d'entreprises.
Étude : 78 % des PME et ETI sont engagées dans la transformation numérique
Bien qu'elles ne soient que 3 % à considérer que leur transformation digitale est aboutie, les PME et ETI se disent engagées dans la transformation numérique (78%), selon une étude OpinionWay pour Les Bigboss et Monetize Angels. Réalisée auprès de 300 dirigeants d'entreprises, ce baromètre met en avant les conséquences de cette transformation sur les entreprises.
Outre l'amélioration de la productivité, plébiscitée à 99 %, ce chantier a également un impact positif sur la notoriété et l'image de l'entreprise pour 9 dirigeants sur dix. En parallèle, la transformation digitale fait évoluer les habitudes de travail des salariés tout comme le modèle économique des entreprises. Développement de nouveaux business ou amélioration de l'innovation sont deux facteurs encouragés par la transition numérique, pour près de trois quarts des dirigeants. Enfin, comme le souligne l'article de l'Usine Digitale, la relation client se trouve également perfectionnée par les nouveaux outils.
Le Medef n'est pas satisfait des annonces du gouvernement
L'état de grâce d'Emmanuel Macron et du gouvernement auprès du Medef aura été de courte durée. Selon BFM Business, Pierre Gattaz a estimé, mardi 13 juin, que "ce qui a été annoncé sur la pénibilité et le prélèvement à la source (reporté à 2019, ndlr) ne [nous] convient pas". Alors que le Premier ministre se laisse jusqu'à la fin d'année pour simplifier le compte pénibilité tout en excluant la possibilité de revenir dessus, le patron des patrons demande, lui, une remise à plat du dispositif, "le plus vite possible".
Pierre Gattaz a également réitéré son souhait de pouvoir accorder davantage de place à la négociation en entreprise, précisant que les accords de branches ne doivent primer que "par exception".
Fraude à la TVA : le recul du gouvernement
Dans le cadre de la lutte contre la fraude à la TVA, un article de la loi de finances 2016 prévoit que les entreprises utilisent, d'ici au 1er janvier 2018, des logiciels certifiés afin d'éviter toute dissimulation de recettes. Un projet qui avait fait récemment fait polémique auprès des auto-entrepreneurs, eux aussi soumis à cette obligation, quoique non assujettis au paiement de cette taxe.
Jeudi 15 juin, face à la grogne, Bercy a fait marche arrière et décidé de recentrer et simplifier cette mesure : seuls les logiciels et systèmes de caisse seront concernés - et non pas les outils de facturation utilisés par les petites structures, comme cela avait été un temps le cas. Une reculade racontée par L'Express, qui fait le point sur la situation à date. En l'attente de mesures concrètes, il n'est cependant pas impossible que d'autres changements interviennent à l'avenir.
Les start-up françaises en mal d'attractivité
Quatre dirigeants de start-up sur cinq peinent à faire venir en France des talents internationaux. C'est l'un des enseignements d'une récente étude de Wonderleon (mouvement visant à attirer des talents du monde entier dans les entreprises de toutes tailles axées sur l'innovation)/CSA/EY/ESCP. "On n'a pas d'argument aujourd'hui pour expliquer à un Français qui gagne 150 000 dollars en Californie qu'il peut revenir. Quand lui a un motif pour revenir en France, il se laisse convaincre... Mais nous, on n'en est pas capable", explique un dirigeant sur le site de France Info.
Reste que, comme le montre aussi l'étude, l'image des start-up françaises à l'étranger est positive, et que les personnes qui sautent le pas sont plutôt satisfaites, notamment par le fait de pouvoir travailler avec des équipes de haut niveau et de se trouver, en France, au coeur de l'innovation européenne.
Karos, la start-up qui emmène les fonctionnaires de Bercy au travail
L'économie collaborative inspire le ministère de l'Économie et des Finances. Bercy a décidé de faire appel à une start-up spécialisée dans le covoiturage pour les trajets domicile-travail, afin d'organiser les allers et retours de 13 000 agents sur quatre sites franciliens. Un partenariat a été noué et une expérimentation de douze mois est en cours.
L'opération vise à la fois à réduire les coûts de transport pour les utilisateurs - les frais sont partagés entre covoitureurs -, à pallier aux difficultés d'acheminement sur site, et à répondre à un désir de protection de l'environnement exprimé en interne par les agents. Une opportunité pour la start-up, baptisée Karos, qui pourra sans doute lui servir dans sa route vers la croissance. À lire sur le site de BFMTV.
Blade annonce avoir levé 51 millions d'euros
"Nous sommes très fiers, nous ne pensions pas lever autant et si rapidement". Ces mots sont signés du cofondateur et actuel p-dg de Blade, une start-up française qui commercialise "le PC du futur". Une satisfaction pour la jeune pousse, créée en 2014, qui vient d'annoncer avoir levé 51 millions d'euros. Après avoir réuni 13 millions d'euros lors de deux tours de table en 2015 et 2016, ces nouveaux financements permettront d'entamer une diversification de ses clients et de se lancer à l'international.
Destiné aujourd'hui aux joueurs de jeux vidéo, Blade souhaite donc séduire le grand public. La pépite commercialise un ordinateur dématérialisé en ligne et sur abonnement, intitulé "le Shadow". Il permet de connecter, selon Le Figaro, "n'importe quel appareil à une machine virtuelle hébergée dans le cloud et de profiter de capacités similaires à celles d'un ordinateur haut de gamme". Si Blade équipe aujourd'hui 5 000 personnes, la start-up vise les 100 000 clients à l'horizon fin 2018.
Le coup de gueule d'une patronne d'un fonds d'investissement
Les entrepreneures auraient tendance à sous-estimer leur demande de financement. C'est le constat que dresse Anne Ravanova, p-dg du fonds d'investissement Invest Her. Au cours de l'événement Inclusive Tech Summit organisé par Paris Pionnières le 12 juin dernier, Anne Ravanova s'est inquiétée d'une tendance des femmes entrepreneurs à demander toujours la même somme d'argent dans leur recherche de financement. "Je ne veux plus entendre 'je veux lever 500.000 euros', ça m'énerve !", a-t-elle déploré, selon Business Insider.
"Les hommes n'ont aucun problème pour demander plus d'un million. Il est impossible que ces femmes aient toutes besoin de la même somme !" a-t-elle réagit. Les start-up dirigées par des femmes lèvent en moyenne 1,8 million d'euros, contre 3,5 millions pour les hommes, selon le baromètre StartHer-KPMG (2016).