Recherche
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine

Chef d'entreprise : 4 stratégies pour optimiser votre rémunération

Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
Chef d'entreprise : 4 stratégies pour optimiser votre rémunération

Primes, dividendes, épargne salariale, complément de retraite, patrimoine immobilier... Il existe plusieurs astuces pour optimiser votre rémunération en minimisant les prélèvements sociaux et fiscaux.

Je m'abonne
  • Imprimer

À la différence des salariés, vous, dirigeants d'entreprise, disposez d'une grande liberté pour structurer votre rémunération. Et ce, d'autant plus si vous êtes à la tête d'une structure soumise à l'impôt sur les sociétés (IS). En effet, un dirigeant d'une entreprise soumise à l'impôt sur le revenu (IR) ­dispose d'une marge de manoeuvre plus faible, puisque son salaire est lié au bénéfice réalisé par l'entreprise. Voici quatre pistes à exploiter pour gonfler vos ­revenus.

1. Misez sur les primes et les dividendes

Les dirigeants s'interrogent souvent sur l'intérêt de se ­rémunérer avec des primes ou des dividendes. "Il est conseillé d'opter pour un mix judicieusement réparti entre ces deux modes de rétribution, avance Alain Kiyak, conseiller en gestion de patrimoine au sein de Fiducial. La raison ? Se contenter des dividendes revient à sacrifier sa protection sociale et sa ­retraite."

Marie-Thérèse Sanchez, responsable juridique et fiscal au sein de Cerfrance Alliance Centre, souligne que "ce choix doit toutefois impérativement s'opérer avec un expert-­comptable, qui, lui, dispose d'un outil de simulation prenant en compte les cotisations sociales personnelles, l'impôt sur le ­revenu du chef d'entreprise, ainsi que l'impôt sur les sociétés et ­l'assiette des charges ­sociales".

Si l'aspect social a son importance, vous ne devez pas non plus négliger les conséquences fiscales des dispositifs. En effet, depuis le 1er janvier 2013, la part de dividendes perçus par les gérants majoritaires de SARL et d'EURL, ainsi que par leurs conjoints, est assujettie aux cotisations sociales pour la fraction supérieure à 10% du capital social. "Tous les dividendes perçus, supérieurs à 10 % du capital social de ­l'entreprise, sont désormais considérés comme de la rémunération et taxés comme telle à des taux allant de 35% à plus de 45% selon les cas (contre 15,5% auparavant)", précise Sommano Sananikone, responsable du pôle affaires et fiscal au sein d'Inforeg.

Prenons l'exemple d'une SARL unipersonnelle soumise à l'IS, dont le capital social s'élève à 20000 euros. Le ­résultat de l'entreprise est de 50000 euros avant déduction de la rémunération et des cotisations sociales du dirigeant. Si, avant la réforme, le dirigeant aurait perçu 12070 euros, il ne touchera désormais que 9133 euros. "L'impact de la réforme est ­considérable pour les petites et moyennes entreprises, notamment celles dont le capital social est compris entre 10 et 20000 euros", commente Marie-Thérèse Sanchez.

2. Profitez de l'épargne salariale

Le plan épargne entreprise (PEE) est un contrat qui concerne tous les dirigeants d'entreprise, de 1 à 250 salariés, ainsi que leurs conjoints. Il vous permet d'épargner jusqu'au quart de votre brut annuel, sans charges sociales. "La rémunération est totalement exonérée d'impôts si la somme reste ­bloquée pendant cinq ans", précise Alain Kiyak, de Fiducial.

L'argent peut être récupéré en anticipé en cas de mariage, d'achat d'un bien immobilier, de divorce, de naissance, ou encore de décès du bénéficiaire ou du conjoint, de surendettement, de liquidation judiciaire ou de cession totale de l'entreprise.

3. F

inancez votre retraite par l'entreprise

Cette pratique est assez répandue chez les dirigeants de PME. Première option : le contrat dit "article 83" pour les travailleurs salariés. Les cotisations versées à l'organisme gestionnaire sont ­déductibles du ­résultat imposable de l'entreprise. Elles sont exonérées de charges sociales (mais restent soumises à la CRDS et à la CSG), dans la limite de 5% du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass), soit 1877euros pour l'année 2014.

En tant que travailleur non salarié (TNS), vous pouvez prétendre au contrat Madelin. Les spécificités de ce dispositif sont nombreuses : vous pouvez y souscrire seul, les droits sont indisponibles jusqu'au départ à la retraite, la prestation est reversée sous forme de rente à la fin du contrat, et les versements sont déductibles du revenu imposable de l'entreprise. Vous devez vous acquitter, en contrepartie, d'une cotisation annuelle minimale. Ce dispositif permet de réaliser d'importantes économies d'impôts. Vous disposez d'une enveloppe de déduction fiscale calculée en fonction de votre bénéfice d'activité et du plafond ­annuel de la Sécurité sociale, soit un montant maximum de 69463 euros en 2014.

Vous pouvez également opter, à titre privé (que vous soyez TNS ou TS), pour le plan d'épargne retraite populaire (Perp). À la différence du contrat Madelin, vous n'avez pas à vous engager sur un montant défini de cotisations. Celles-ci peuvent être programmées ou libres. "Le Perp présente plus de souplesse en matière de versements. Les déductions d'impôt obtenues sont toutefois moins intéressantes. Les placements du Madelin sont déduits via les charges de l'entreprise, tandis que les cotisations du Perp sont déductibles du revenu net global du dirigeant à titre privé", met en garde Marie-Thérèse Sanchez (Cerfrance Alliance).

Il existe par ailleurs le Perco, qui concerne l'ensemble des dirigeants ainsi que les conjoints associés d'une société dont l'effectif est compris entre 1 et 250 salariés (à condition que l'entreprise soit dotée d'un PEE). Les avantages du Perco sont similaires au PEE, mais avec un horizon plus éloigné, puisque les sommes sont bloquées jusqu'à votre départ à la retraite (avec une possibilité de déblocage anticipé comme le PEE). Les versements sont limités à 25% de votre revenu brut. L'ensemble de ces formules étant complémentaires, assurez-vous de respecter l'ensemble des limites de déduction.

4. Misez sur les revenus fonciers

Dernier levier à actionner pour optimiser votre rémunération : la société civile immobilière (SCI). Le principe consiste à faire acheter un local professionnel par une SCI, qui le louera à l'entreprise. Vous allez ainsi verser le loyer à la société civile immobilière, avec une possibilité de déduire les loyers et les charges du bénéfice fiscal. "C'est une solution simple à mettre en place qui ne nécessite pas de capital minimum", atteste Marie-Thérèse Sanchez. "La mise en perspective de tous ces choix ne peut être résolue sans une approche globale afin de prendre en compte les conséquences sur le patrimoine du dirigeant, sa famille et leur protection", conclut Alain Kiyak. Les aspects sociaux sont aussi primordiaux que les avantages fiscaux.

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

Chef d'Entreprise Newsletter

Artisans Newsletter

Commerce Newsletter

Event

Event

Event

Les Podcasts de Chef d'Entreprise

Lifestyle Chef d'Entreprise

Artisans Offres Commerciales

Chef d'Entreprise Offres Commerciales

Commerce Offres Commerciales

Good News by Netmedia Group

La rédaction vous recommande

Retour haut de page