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Entrepreneuriat féminin : qui sont les dirigeantes de PME-ETI ?
Avec seulement 12% de PME-ETI gérées par des femmes, la proportion de femmes entrepreneures est très largement inférieure à celle des hommes. Mais alors, comment l'expliquer ? S'agit-il d'un sujet de discrimination ? Ou bien n'est-ce qu'une question de mentalité, de compétences ou de choix de carrière ? Pour tenter de répondre à cette question, il convient de comparer les profils sociologiques des femmes et des hommes entrepreneur(e)s.
Je m'abonnePlus jeunes, plus souvent célibataires, aux parcours plus atypiques... À bien des égards, le profil socio-économique des femmes dirigeantes de PME-ETI se distingue de celui de leurs homologues masculins. À l'inverse, les femmes occupant des postes au sein des directions de grandes entreprises ont des profils souvent très proches des dirigeants en termes de capital économique, culturel, scolaire et social.
Chefs et cheffes de PME-ETI : des profils singulièrement différents
Entre hommes et femmes dirigeant(e)s de PME-ETI, des différences notables (source : Bpifrance Le Lab)
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Les femmes dirigeantes de PME-ETI ont donc des profils bien différents des dirigeants. Notons que leur profil est néanmoins le reflet du fait social féminin. En effet, si l'on se penche sur l'ensemble des actifs, on constate une sous-représentation des femmes dans les formations scientifiques, des écarts de rémunération importants entre hommes et femmes, une surreprésentation des cadres supérieures parmi les femmes célibataires, etc.
Il reste de grandes marges de manoeuvre pour réduire les disparités entre dirigeant(e)s de PME-ETI. On ne peut pas concevoir que le genre soit un marqueur déterminant dans le fait d'entreprendre. De nombreuses actions sont à mener, mais les inégalités persistantes en la matière concernent l'ensemble du monde du travail, et ne sont pas propres aux fonctions de direction. Les évolutions nécessaires sont sociétales. Elles nous concernent toutes et tous. On doit en effet être capable, collectivement, de repenser la place des femmes au sein de l'entrepreneuriat.
Femmes entrepreneures : quelles entreprises gèrent-elles ?
Bien que les dirigeantes de PME-ETI soient présentes dans tous les secteurs, à l'instar des hommes, elles dirigent généralement des entreprises plus petites que ces derniers. Près de 8 dirigeantes sur 10 (77%) sont à la tête d'entreprises de moins de 50 salariés. Et alors que 12% des cheffes d'entreprises gèrent 100 salariés ou plus, elles ne sont que 4% à superviser des entreprises de plus de 250 salariés. En conclusion : plus l'entreprise est grande, moins on a de chances de retrouver une femme à sa tête.
Répartition des tailles de PME-ETI par genre des dirigeant(e)s (source : Bpifrance Le Lab)
Les différences de taille entre les PME-ETI gérées par des hommes et celles dirigées par des femmes sont impressionnantes. En revanche, on peut se réjouir du fait que les femmes sont, comme les hommes, présentes dans tous les secteurs. Bien que l'on constate une surreprésentation de celles-ci dans les secteurs réputés féminins, la différence n'est pas, et une sous-représentation dans l'industrie par exemple, les proportions demeurent comparables.
Les secteurs d'activité des PME-ETI suivant le genre du dirigeant (source : Bpifrance Le Lab)
Dirigeantes de PME-ETI : quelle vision portent-elles ?
Moins portées sur le seul critère de rentabilité que les dirigeants, les femmes à la tête de PME-ETI sont davantage préoccupées par les performances extra-financières des structures dont elles ont la charge. C'est la conclusion d'une précédente étude menée par Bpifrance Le Lab, en 2021.
Il ressort de celle-ci que les femmes sont surreprésentées parmi deux profils particulièrement attentifs à des critères de pérennité et de durabilité (tels que la sauvegarde des emplois, la sauvegarde des ressources naturelles et la préservation de l'environnement, etc.) :
- Les "gestionnaires prudents" : cette catégorie imaginée par Bpifrance Le Lab concerne les dirigeant(e)s qui souhaitent avant tout assurer la pérennité de leur structure. Pour eux, rien n'est plus important que garantir la rentabilité et l'emploi. Toute décision risquant de fragiliser ce juste équilibre doit être longuement étudiée et réfléchie. Ces dirigeant(e)s ne prennent généralement aucune décision hâtive. 36% des dirigeantes correspondent à ce profil, contre 27% des hommes.7
- Les "capitaines humanistes" : on y trouve les dirigeant(e)s qui ne font pas de la croissance de leur entreprise leur préoccupation majeure. Pour elles et eux, le plaisir de gérer une entreprise ne se trouve pas dans ce seul indicateur. Leurs priorités concernent davantage la construction d'une aventure humaine, respectueuse de l'environnement et de ses salariés. 36% des dirigeantes sont classées comme "capitaines humanistes", contre seulement 26% des hommes.
Les femmes occupant des postes de direction au sein des PME-ETI se montrent par ailleurs plus attentives aux enjeux liés au réchauffement climatique que leurs homologues masculins. Elles sont ainsi 89% à considérer qu'il est urgent d'agir pour le climat (contre 79% chez les dirigeants). Elles sont également plus nombreuses à s'intéresser aux politiques de RSE mises en place par leur entreprise.
