Mutuelle obligatoire : profitez-en pour renégocier votre contrat
La mise en place du contrat de mutuelle obligatoire va constituer l'occasion, pour les entreprises qui ont déjà un contrat collectif, de renégocier son prix et ses modalités. Voici quelques pistes.
Je m'abonneVous avez déjà une complémentaire santé obligatoire collective dans votre entreprise ? C'est le moment de vérifier si votre assureur répond à toutes vos attentes et s'il peut faire encore mieux ! Depuis le 1er avril 2015, tout renouvellement doit respecter le cahier des charges des contrats responsables, la nouvelle génération de contrats santé. Mais c'est aussi un bon moment pour revoir les clauses de votre contrat.
Si vous avez une certaine ancienneté chez votre assureur, commencez par lui demander les statistiques de votre complémentaires sur les trois à cinq dernières années. Il est tenu de vous les fournir. Une analyse des cotisations versus remboursements vous permettra de connaître le taux de sinistralité (ou "résultats techniques" dans le jargon) et, ainsi, de savoir si les prestations choisies correspondent aux besoins de l'entreprise. Cela vous permettra de les adapter à la hausse ou à la baisse.
Un point important à réaliser tous les deux ou trois ans au moins, car la démographie de votre entreprise évolue entre le turn-over, la pyramide des âges, les mariages et les naissances, entraînant un changement des besoins en terme de couverture santé. Sachez aussi que l'optique et le dentaire jouent un rôle essentiel dans la tarification de votre mutuelle, dans une proportion de plus de deux tiers.
Suivre son taux de sinistralité
Une fois cette analyse effectuée, vous connaîtrez la différence entre ce que vous payez à l'année et le montant des remboursements. "Normalement, ces deux chiffres s'équilibrent. Votre opérateur, lui, les surveille de très près. S'il vous a trop remboursé, il augmentera ses tarifs. Mais dans le cas contraire, il ne vous suggérera pas forcément une baisse des cotisations !", indique Olivier Bertaud, spécialiste mutuelle, assurance et santé-prévoyance chez Cosma Experts, cabinet d'optimisation des coûts.
A vous de suivre l'évolution de votre sinistralité. Le parfait équilibre est de 100%. Si, par exemple, vous cotisez 100 K€ par an et que vos remboursements s'établissent à 80 K€ annuels, votre taux de sinistralité s'élève à 80% et votre assureur a gagné de l'argent. Si, à l'inverse, votre taux atteint 120%, votre assureur voudra augmenter ses prix de l'ordre de 20%. "C'est un principe général, comme pour une assurance automobile. A partir de 110 %, voire 115 %, le prestataire applique généralement une hausse", poursuit l'expert.
Il pourra être également judicieux de réajuster le remboursement des prestations en fonction de la réalité de vos besoins. Concrètement, selon votre sinistralité, il peut être intéressant de cotiser plus pour être mieux remboursé là où vous en avez le plus besoin, et moins là où vous en a le moins besoin.
Maintenir des cotisations stables
Vous pouvez également fiabiliser votre renégociation en demandant à votre prestataire de bloquer les cotisations pendant un ou deux ans, sous réserve que votre taux de sinistralité ne soit pas trop élevé. "Naturellement, au-dessus de 120 %, l'opérateur sera moins enclin à faire un geste commercial", rappelle Olivier Bertaud.
Si vous le mettez en concurrence, la première chose que les autres acteurs du marché vont vous demander, c'est justement ce fameux taux, car ils calculent tous leurs prix en fonction. "S'il est inférieur à 100 %, vous pèserez dans la négociation, mais au-dessus, vous n'aurez pas d'offre", prévient l'expert. Attendez donc avant de résilier votre contrat. Car le risque, si vous étiez finalement bien assuré, est de devoir rester chez votre prestataire actuel, qui se retrouvera, lui, en position de force pour vous octroyer une belle augmentation !