Climat social : contrairement à vous, vos salariés sont pessimistes, mécontents et revendicatifs
Dirigeants et collaborateurs ont des visions diamétralement opposées s'agissant de la situation de leur entreprise et de la rémunération notamment, selon un sondage Ipsos paru le 14 février.
Je m'abonneLes écarts de perception entre salariés et chefs d’entreprise sur le climat au sein de leur société se creusent en 2011 et deviennent préoccupants, selon le sondage Observatoire social de l’entreprise réalisé en janvier dernier par Ipsos, pour l’organisme de formation professionnelle CESI, et publié le 14 février.
En comparaison avec 2010, les chefs d’entreprise sont encore plus convaincus de la bonne situation dans leur entreprise, qu’il s’agisse des relations entre les salariés et leurs supérieurs hiérarchiques (96 % ; + 3 points), du climat social en général (82 % ; + 5 points), de la charge de travail (82 % ; + 5 points) ou encore de l’emploi (65 % ; + 5 points). Interrogés sur les mêmes problématiques, les salariés ont pourtant une vision beaucoup moins idyllique de la situation, leur moral accusant une baisse sur la totalité des indicateurs par rapport à 2010. Si les salariés considèrent toujours majoritairement que les relations avec leurs supérieurs hiérarchiques directs sont bonnes (75 % ; –1 point), leur perception du climat social en général se dégrade (57 % ; – 4 points), tout comme celle de l’emploi (67 % ; – 4 points).
Si les chefs d’entreprise estiment que la rémunération de leurs salariés est bonne à 78 % (+ 3 points), ces derniers sont seulement 46 % (– 2 points) à l'estimer satisfaisante. Ce résultat traduit le sentiment des chefs d’entreprise qui, en temps de crise, semblent estimer remplir leur “part du contrat” en sauvegardant l’emploi, alors même qu’une majorité de salariés affichent des demandes fortes en termes de rémunération, sujet qui constitue leur principale préoccupation au cours des six prochains mois (cité en premier par 29 % des répondants). Les salariés n’ont d’ailleurs jamais été aussi peu optimistes concernant l’augmentation de leur salaire ou de leur pouvoir d’achat (seulement 19 % ; – 5 points).
Les différences de perception entre salariés et chefs d’entreprises se creusent et deviennent alarmantes. La contradiction des propos, voire l’incompatibilité des perceptions, est illustrée par le fait qu’alors que 82 % des chefs d’entreprise jugent le climat social bon dans leur entreprise, plus d’un salarié sur deux déclare que si un mouvement social se développait au sein de son entreprise, il aurait envie d’y participer (53 % ; + 5 points).