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3 idées reçues sur le mentorat
Faut-il avoir soi-même eu du succès et venir du même secteur pour être un bon mentor ? Pas si sûr : un mentor est avant tout un révélateur de talents, une aide précieuse pour ouvrir le champ des possibles face à une situation parfois exigüe. Il est celui qui pose les bonnes questions.
Je m'abonneParmi les mots à la mode dans le monde de l'entrepreneuriat, on trouve de plus en plus la notion de « mentor ». Cette antonomase (Mentor était le précepte de Télémaque à qui Ulysse avait confié son fils) est souvent malmenée, galvaudée, incomprise... Et elle inspire de nombreuses idées reçues.
Un mentor n'a connu que des succès
Les entrepreneurs qui débutent sont obnubilés par leurs prédécesseurs à succès. Certes, le succès apporte des moyens financiers pour devenir business angel et un réseau pour ouvrir des portes, commerciales ou d'investissement. Les échecs sont pourtant souvent bien plus porteurs d'apprentissage. De plus, échouer, c'est toucher du doigt ses limites, évaluer les contours de son expertise... et donc garder une forme d'humilité sur ses connaissances. Car de l'humilité vient l'écoute et la capacité à se remettre en question.
Parce que non, un mentor ne sait pas tout et ne doit pas tout savoir.
Un mentor vient du même secteur
Non seulement un mentor ne sait pas tout, mais il n'a pas à avoir de l'expérience dans le même secteur que l'entrepreneur. C'est même (fortement) déconseillé, car contre-intuitif.
Si le mentor a connu des succès dans le même domaine que le ou la mentorée, alors la tentation est grande de reproduire les mêmes stratégies et tactiques. Or, un succès est aussi conditionné par un moment, une équipe et des tas de choses intangibles et difficilement reproductibles – si la martingale existait, cela se saurait depuis longtemps.
Un mentor a toujours raison
Là aussi, cela paraît contre-intuitif. Pourtant, le rôle du mentor est de révéler le potentiel des fondateurs et fondatrices qu'il ou elle accompagne, pas de leur imposer – parfois subtilement – ses idées ou convictions.
Il est donc sain de s'opposer à son mentor, d'argumenter pour ses positions. C'est même probablement de ces débats que naîtront les meilleures idées, les tactiques les plus innovantes, les recrutements les plus audacieux.
Parce qu'un mentor a à coeur de faire progresser la personne qu'il accompagne, il conseille et n'impose jamais, propose et adapte, raconte et écoute.
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Alors c'est quoi, un « bon » mentor ?
Si le but du mentorat n'est pas de proposer des solutions mais d'accompagner le décideur dans ses modes de fonctionnement, la première règle est donc de poser les « bonnes » questions, celles dont les réponses vont éclairer le mentoré pour l'étape suivante.
Le rôle d'un mentor est d'ouvrir le champ des possibles à des solutions auxquelles on ne pensait pas avant. Son rôle est d'éclairer le chemin une fois la destination choisie, et parfois même de déceler les embûches et de permettre d'anticiper les problèmes. Et bien sûr, il ou elle peut ouvrir son réseau.
Un mentor est donc un révélateur de talents, qui va amener le ou la jeune entrepreneure à prendre l'ampleur de son rôle, à étendre sa zone de confort, à avoir plus de confiance en soi lors des décisions difficiles.
Mais surtout, un bon mentor ne peut l'être qu'avec un bon « mentoré ». L'ouverture d'esprit, l'écoute et l'humilité sont nécessaires de part et d'autre de cette relation particulière basée sur la confiance bien sûr, mais aussi l'envie de grandir ensemble. Car c'est aussi une relation d'égal à égal.
Pour en savoir plus
Laura Bokobza est dirigeante-fondatrice du cabinet LBK Consulting qui aide les dirigeants à développer leur business à toutes les étapes de la vie d'une entreprise, de la start-up à l'entreprise établie. Elle est membre élue au Conseil d'Administration de l'association Finaqui des business angels de Nouvelle-Aquitaine.
