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Dans les coulisses du Marathon des Sables
Du 25 mars au 4 avril 2022, se tient la 36e édition du Marathon des Sables. Au coeur du désert marocain, plus de 900 participants ont franchi la ligne de départ. Environ 15% d'entre eux sont des chefs d'entreprise. Reportage.
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Un challenge en totale autonomie
A travers 5 étapes chronométrées (de 30 à 90 km), les concurrents parcourent en tout plus de 250 km. Et ce, en totale autonomie alimentaire. A chacun sa méthode, donc, pour se sustenter entre deux foulées : boissons enrichies en nutriments, barres énergétiques, repas lyophilisés... Seules les bouteilles d'eau sont fournies.
Un bivouac international
Plus de 40 nationalités participent à cette 36e édition, chacune regroupée sur le bivouac éphémère. Le Royaume-Uni est le pays le plus représenté en nombre de concurrents, suivi de la France, de l'Espagne puis de la Belgique.
Avant chaque nouvelle étape, un bivouac d'avance est installé à l'arrivée du jour. Le Marathon des Sables peut compter sur un staff de plus de 500 personnes (professionnels et bénévoles) pour assurer la bonne logistique du campement et de la course.
A l'intérieur des tentes, les participants doivent soigner leur confort, entre matelas de sol et duvet de compétition pour supporter les très froides températures nocturnes.
Un contrôle précis
Avant le départ de la course, tous les concurrents doivent présenter le sac qui les accompagnera durant tout le trail. Pourquoi ? Car il doit contenir tout le matériel obligatoire : miroir, aspi venin, couverture de survie, briquet, pastilles de sel, sac de couchage, etc. Faire l'impasse sur l'un d'entre eux, c'est s'exposer à une pénalité qui peut jouer dans le classement final... Chaque sac doit aussi présenter un poids réglementaire : entre 6,5 et 15 kg.
Une balise précieuse
Lors des premières éditions du Marathon des Sables, les concurrents en besoin d'assistance devaient se contenter de lancer une fusée de détresse. Avec un résultat parfois approximatif. Sur le camp, chacun se transmet cette histoire du coureur italien dans les années 1990 qui s'est perdu et a été retrouvé au bout de 10 jours... en Algérie. Depuis, Netflix lui a consacré un documentaire et l'organisation a doté chaque participant d'une balise GPS. Cette dernière est littéralement greffée sur le sac du coureur (impossible de la perdre !). Ainsi, au PC de course, les organisateurs suivent, à la donnée GPS près, la position de chaque participant.
Cette année, le Marathon des Sables a encore amélioré le dispositif en apposant un bouton « Appel » en plus du bouton « SOS ». Ainsi, à chacun de choisir le signal qu'il souhaite envoyer, en fonction du degré d'urgence. S'il s'agit d'un besoin vital, l'un des deux hélicoptères est prêt à décoller. Autrement, c'est un docteur et une infirmière qui se rendent en voiture ou en buggy à la localisation transmise.
Deux "finishers"
Sur le tracé de chaque étape, 10 commissaires de course sont présents. Ils interviennent en cas de besoin et gèrent la fermeture des check-points quand tous les concurrents sont passés. Ils rapatrient aussi les abandons sur le bivouac... Ici, le rôle de la voiture-balais est assuré par deux dromadaires.
Un départ entre rock et rocs
Le dimanche 27 mars 2022 au matin, la première étape est lancée. 901 coureurs se placent sur la ligne de départ et reprennent en choeur le titre Highway to Hell de ACDC, véritable hymne du Marathon des Sables.
Franck Oddoux - Cimbaly
Les concurrents suivront un tracé dévoilé la veille du départ. Chaque étape comprend deux check points. Entre eux, des étendues désertiques, un paysage époustouflant. Les plus rapides mettront un peu plus de deux heures pour boucler un parcours de 30 kilomètres.
Ils font la course !
Le Marathon des Sables, c'est aussi de belles histoires. La plupart des coureurs viennent en équipe, d'autres sont prêts à affronter les kilomètres en solitaire, pour remplir un challenge personnel. Certains participent pour une bonne cause, comme Alix Noblat, ex-candidate de Koh Lanta, qui promeut l'association Keep a Breast (prévention du cancer du sein) ou ce participant déguisé en Spiderman qui récolte des fonds en faveur de l'association Angelman Syndrom.
Il y a aussi un père qui court avec sa fille de 16 ans, un Espagnol prêt à avaler les kilomètres pieds nus, le doyen de la course du haut de ses 85 ans... Et des chefs d'entreprise ! Ils représentent environ 15 % des concurrents. C'est le cas par exemple de Bernard Thouy, dirigeant de la PME Thouy, basée à Castres et qui emploie une cinquantaine de collaborateurs. Bernard Thouy participe à son deuxième Marathon des Sables et cette fois-ci, il est accompagné d'une petite équipe floquée aux couleurs de son entreprise. Lui qui court régulièrement pour « s'aérer la tête », avoue s'être laissé surprendre par le début de la course. « Je me rends compte à quel point la gestion est importante, comme lorsqu'on pilote son entreprise. Là, il faut gérer son rythme, son pas et son confort », partage-t-il à la fin de sa première étape réalisée en à peine 4 heures. Découvrez prochainement son portrait dans le magazine Be a Boss.
