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Le luxe de la page blanche

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Le luxe de la page blanche
© MH - Fotolia

Quand on est en poste depuis plusieurs années et qu'on maîtrise son métier et son périmètre, aucune journée ne commence sans qu'on sache déjà ce qu'on va faire, quels sont les problèmes à résoudre ou les personnes à contacter. De retour de trois mois de pause professionnelle, j'ai connu une période d'agenda et boite mail vides... perturbant ?!

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L'objectif de la pause professionnelle était double. Huit ans après la création de l'entreprise, mon associé et moi avons ressenti le besoin de prendre de très grandes vacances. L'idée est que les vacances allongées sont le meilleur moyen de reprendre son souffle et de changer d'air pour revenir avec une envie et une énergie renouvelées. Le second objectif était de permettre à l'équipe d'exprimer pleinement son potentiel, d'éprouver sa liberté d'action et de se développer en dehors du regard des fondateurs de l'entreprise. Pour que ces deux objectifs puissent se réaliser, nous nous sommes déconnectés de manière volontariste et complète.

Avant notre départ, tous nos contacts ont été prévenus de notre absence et nous avons quitté tous nos projets en cours. Pendant notre absence, le mail de réponse automatique était très clair sur le fait que les mails ne seraient pas lus. Nous sommes sortis des réseaux slack et whatsapp de l'équipe. Trois mois plus tard, plus personne ne nous envoyait d'email. Voilà comment les jours qui ont suivi notre retour, nous n'avions aucun rendez-vous et aucun email entrant.

Réinventer son rôle

Pendant la pause professionnelle des fondateurs, l'équipe a mené sans faille les projets clients et corporate. A notre retour, personne ne nous attendait, l'équipe n'avait pas de question pour nous et ne ressentait pas le besoin de nous raconter les évènements. Quand tout le quotidien disparaît, un léger vertige s'installe. Je me suis d'abord posé la question de mon utilité pour l'entreprise. Juste après, j'ai réalisé que c'était une opportunité magnifique et unique de redéfinir mon rôle et mes objectifs.

En l'absence de charge mentale liée au quotidien, la prise de hauteur est plus facile. Au lieu de résoudre des noeuds opérationnels, j'ai été contrainte de me plonger dans une dimension stratégique. Analyser le marché, observer la concurrence, identifier nos atouts et faiblesses, proposer un cap, imaginer des améliorations des process... c'est vital pour l'entreprise, mais cela passe souvent après les dossiers urgents du moment.

Débarrassée des habitudes, j'ai pu interroger l'équipe sur ses attentes vis-à-vis de moi pour comprendre sur quels sujets je devais impulser de l'énergie. En trois mois d'autonomie, les collaborateurs avaient tout géré, ils pouvaient suggérer des sujets nouveaux à prendre en main et des actions inédites à entreprendre. Nous nous sommes accordés sur ce que les fondateurs doivent mettre en oeuvre pour être le plus utiles possible à l'entreprise.

Ne surtout pas remplir la page

Quand j'ai compris la chance que constituait ce moment, je suis devenue très vigilante sur la force des habitudes et des vieux réflexes. Garder la page blanche n'est pas du tout naturel. Ne pas répondre à une question posée, ne pas intervenir sur les sujets, ne pas proposer son aide, refuser tout ce qui viendrait perturber la réflexion stratégique, c'est très difficile. Le cerveau cherche la facilité et aime rester dans la zone de confort ; une lutte contre mes inclinaisons naturelles a été nécessaire.

Pour mettre à profit cette période particulière, j'ai ouvert mon carnet d'adresse et j'ai contacté un maximum de personnes. J'ai multiplié les entretiens : des discussions ouvertes avec des collaborateurs pour des points de vue sur l'interne, des rendez-vous avec des partenaires, concurrents, clients pour des analyses du marché, et des conversations informelles avec des entrepreneurs et penseurs de tous horizons pour enrichir la réflexion. Et j'ai appris plein de choses ! Plein d'idées pour la suite ont germé...

Faire face à une page blanche dans son job, c'est très rare. Je dirais même que c'est un luxe. Si la page blanche se présente à vous, savourez-la puis mettez la à profit pour réinventer votre job. C'est une opportunité à saisir !


Marie Vaillant

Marie Vaillant - Co-fondatrice de Yemanja

Après plusieurs années d'expérience comme Directrice Administrative et Financière dans plusieurs start-up en forte croissance, c'est naturellement que Marie Vaillant co-fonde Yemanja pour réinventer l'aménagement de bureaux. Aujourd'hui, start-up et grands groupes se tournent vers Yemanja afin de donner un angle humain et unique à leur espace de travail.



 
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