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Une commerçante écolo et communicante

Publié par le | Mis à jour le

Par conviction et pour se distinguer, Isabelle Brochard, une coiffeuse installée à Chartres a passé un partenariat avec ‘la collecte du coiffeur’ afin de recycler les cheveux de ses clients. Elle communique par ailleurs sur les réseaux sociaux et sensibilise sa clientèle autour de l’impact de ses pratiques sur l’environnement.

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Chaque mois, depuis près de dix ans, dans son salon de coiffure basé à Chartres, Isabelle Brochard remplit de grands bacs de déchets, de papier à mèches, de cotons imbibés de produits à permanente, de tubes de coloration qu’elle donne à la Collecte du Coiffeur.  Ces déchets chimiques sont ainsi brûlés et servent à chauffer des serres de culture de tomates biologiques. Cette commerçante engagée de 63 ans recycle également, depuis cinq ans, les cheveux coupés de ses clients, qui représentent environ 50 % de ses déchets. « Il n’a pas été si simple de trouver un partenaire qui propose de mettre nos déchets capillaires dans des sacs à cheveux afin qu'ils soient recyclés », partage Isabelle Brochard. Chaque année, elle donne quatre sacs de 100 litres à l’association Capillum, par l’intermédiaire de la Collecte du Coiffeur.

Transformer les cheveux en ressources

Cette filière française transforme ces déchets capillaires dans trois secteurs : la dépollution des eaux, l’agriculture et la recherche médicale. Chaque boudin de cheveux créé peut absorber jusqu’à huit fois son poids en hydrocarbures, outil particulièrement utile pour nettoyer les sols des sites pollués, des zones portuaires. Autre usage : une fois compressés et transformés, les cheveux deviennent un produit de paillage et de rétention d’eau essentiel pour le secteur de l’agriculture. Ce procédé permet en effet, une économie d’arrosage et une protection contre les insectes parasites. « Mélangés avec des restes de laine qui ne peuvent pas être utilisés, ils forment des tapis de couverture qui vont préserver l’humidité dans la terre. Un kilo de cheveux équivaut à 200 litres d’eau économisés », commente Isabelle Brochard, qui a toujours trié, récupéré les bouchons les bouteilles. Concernant la recherche médicale cette fois-ci, de nombreux travaux en laboratoire ont permis d'extraire la kératine des cheveux dans l’objectif d’améliorer les soins de la peau. « Plus je donne de sac, plus c’est cher, mais il faut savoir ce qu’on veut. J’ai récemment soumis à la Chambre des métiers et de l’artisanat la mise en place d’une exonération ou une remise sur la taxe d’ordure ménagère pour les professionnels qui mènent des actions dans la revalorisation des déchets », concède la coiffeuse, qui débourse 300 euros par an pour recycler ses déchets chimiques et les cheveux.  

Sensibiliser sa clientèle

Un engagement qu’elle prend soin d’exposer dans sa boutique et sur les réseaux sociaux, sur Facebook et Instagram. « Pour communiquer, il n’y a pas de meilleurs moyens que les réseaux sociaux. Facebook et surtout Instagram offrent une visibilité beaucoup plus large, parfois internationale », explique la commerçante qui relaie deux posts par semaine. Son salon est par ailleurs équipé de douchettes professionnelles qui permettent d'économiser 69 % d'eau.

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