Les quatre niveaux de valeurs dans la vente !
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Dans toute transaction commerciale, la valeur perçue est la clé. Pourtant, bien souvent, entreprises et commerciaux se concentrent davantage sur la valeur transmise - ce qu'ils fabriquent, produisent et jugent utile - plutôt que sur ce que le client perçoit réellement.
Je m'abonneCette distinction est essentielle. Si nous voulons vendre efficacement, nous devons comprendre les quatre niveaux de valeurs qui influencent la décision d'achat. Ces niveaux sont incrémentaux : ils se superposent, s'enrichissent et définissent l'impact réel d'un produit ou service sur son marché.
Vendre, ce n'est pas imposer un produit, mais susciter une envie. Transformer un acte de vente en un acte d'achat naturel est bien plus efficace que de chercher à convaincre à tout prix. Ce qui attire est plus facile à vendre que ce que l'on tente de forcer. C'est précisément là que les quatre niveaux de valeurs prennent tout leur sens.
1. La valeur intrinsèque : le socle technique
La première couche de valeur est la plus évidente : la valeur intrinsèque. Elle correspond aux caractéristiques techniques du produit ou du service. C'est le minimum requis, la base sur laquelle tout repose. Un équipement industriel aura une capacité de production, une durée de vie, une résistance à certaines conditions ; un service proposera une méthode d'accompagnement spécifique, des outils adaptés et une expertise sectorielle. Cette valeur est indispensable, mais elle ne vend pas. Elle constitue un critère d'élimination plutôt qu'un facteur de décision. Ne pas la communiquer peut être un frein, mais l'inverse ne garantit pas la vente. Un CV avec un BAC+5 ne vaut rien s'il ne met pas en avant la personnalité et les compétences humaines du candidat. De la même façon, un produit, aussi performant soit-il, ne suscitera pas d'engagement sans les autres niveaux de valeur.
2. La valeur extrinsèque : créer du lien
Au-delà des caractéristiques, ce qui entoure le produit joue un rôle déterminant : c'est la valeur extrinsèque. Elle englobe la relation client, l'image de marque, le packaging, l'expérience utilisateur, voire la qualité du service après-vente. À ce stade, nous entrons dans la sphère des émotions et de la confiance. Pourquoi une PME choisit-elle un service d'accompagnement plutôt qu'un autre, alors que les prestations peuvent être similaires ? Qu'est-ce qui différencie un export comptable d'un autre, une agence marketing d'une autre à compétences égales ? Parce que la marque inspire confiance, parce que l'expérience est plus fluide, parce que le service client est perçu comme plus efficace. La valeur extrinsèque est le premier véritable levier de différenciation.
3. La valeur ajoutée : déclencher l'envie
C'est ici que tout se joue. La valeur ajoutée répond à la question centrale : « En quoi ce produit ou ce service m'est utile ? », "En quoi est-il la solution à mon problème ?". L'enjeu est de montrer l'impact concret du produit dans la vie du client. Peut-il s'en passer ? Probablement. Mais s'il l'adopte, qu'y gagne-t-il ? Se projeter dans un cas d'usage permet de matérialiser ce que le produit apporte en termes de gain de temps, d'efficacité, de plaisir ou d'émotions. Une machine-outil ne se vend pas seulement pour sa puissance ou sa précision, mais parce qu'elle permet d'optimiser la production, de réduire les coûts ou d'améliorer la sécurité des opérateurs. La valeur ajoutée crée l'urgence, l'attractivité, et transforme un intérêt passif en envie d'achat. Si on pense souvent la maîtriser, les décisions clients montrent qu'elle n'est souvent pas bien transmise du fait d'un focus omniprésent sur les qualités du produit.
4. Les valeurs de l'entreprise : une adhésion ou un rejet
Enfin, il y a un niveau plus fédérateur : les valeurs de l'entreprise ou du produit. Celles-ci peuvent être sociétales (RSE, innovation, engagement environnemental) ou plus traditionnelles (savoir-faire, artisanat, excellence). Ce niveau ne vend pas directement, mais il fédère une communauté, attire certains clients et en repousse d'autres. Des entreprises industrielles qui investissent massivement dans la durabilité et l'efficacité énergétique séduisent un public soucieux de ces enjeux et peuvent ainsi se différencier face à une concurrence plus conventionnelle. A l'inverse le respect des traditions attirent d'autres clients. Ce niveau est donc stratégique : il ne déclenche pas forcément l'acte d'achat, mais il influence l'image à long terme.
Une vision stratégique des valeurs
Ces quatre niveaux de valeurs structurent la perception du client. La valeur technique est nécessaire mais insuffisante. La valeur extrinsèque différencie, la valeur ajoutée déclenche l'envie, et les valeurs d'entreprise créent une communauté. Maîtriser ces niveaux, c'est comprendre que vendre ne signifie pas seulement proposer un produit : c'est avant tout créer une connexion, répondre à un besoin, susciter une émotion et ancrer une marque dans un imaginaire collectif.
Vendre, ce n'est pas convaincre à tout prix. Ce qui attire est toujours plus puissant que ce qui est imposé. En plaçant le client au coeur de cette équation, la vente cesse d'être une transaction pour devenir une véritable transformation.
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