Seuls 9% des dirigeants envisagent de céder leur entreprise à un salarié
Si les patrons ont à coeur de pérenniser leur activité, seuls 9% envisagent de céder leur structure à un salarié, selon une étude Fidal sur la transmission d'entreprise. La complexité juridique et le poids de la fiscalité représentent par ailleurs des obstacles majeurs.
Je m'abonnePlus d'un dirigeant sur deux déclare se préoccuper de l'avenir et de la pérennité de son entreprise avant de se soucier du prix de la cession ou des revenus financiers qui leur seront versées une fois la société vendue. C'est ce que révèle l'étude Fidal sur la transmission et la pérennité de l'entreprise publiée le 27 janvier 2015. "Qu'il soit à la tête d'une ETI ou patron d'une petite entreprise, le dirigeant est généralement très impliqué et conscient de la responsabilité économique et sociale qui lui incombe. Il a à coeur de pérenniser l'activité à laquelle il a souvent consacré une grande partie de sa vie et de son énergie", commentent les avocats de Fidal.
Pour une grande majorité des dirigeants interrogés, qui sont à la tête de très petites structures (moins de 50 salariés) et de petites et moyennes entreprises, le profil du repreneur idéal est une personne qui en maîtrise les rouages (60%). Il s'agit d'un membre de la famille pour un tiers des sondés, une personne issue du métier pour 21% d'entre eux. Le salarié n'est en revanche pas plébiscité par les patrons puisque seulement 9% d'entre eux envisagent de céder leur entreprise à un collaborateur.
La fiscalité, un frein à la transmission
Par ailleurs, pour 44 % des chefs d'entreprise interrogés, le poids de la fiscalité, la complexité des régimes juridiques et fiscaux constituent les principaux freins à la mise en oeuvre (suffisamment tôt) des cessions d'entreprise.
L'étude estime d'ailleurs que 15% des disparitions de TPE et de PME proviennent de transmissions mal préparées. "Le caractère très technique et fluctuant des dispositifs fiscaux créés par le législateur ces dernières années sont certainement un frein important à leur utilisation, ce qui est très regrettable car, bien utilisés, ils sont particulièrement efficaces. L'environnement fiscal de la transmission familiale d'entreprise est extrêmement favorable par rapport à ce qu'il était avant les années 2000", estiment les avocats de Fidal.
L'enquête de Fidal montre enfin que 41 % des dirigeants n'ont mis en place aucune action pour assurer la pérennité de leur entreprise en cas de force majeure, comme un décès, une incapacité ou un divorce, alors même que certains outils juridiques simples peuvent se révéler efficaces.
Le mandat à effet posthume est notamment un acte de prévoyance et d'anticipation susceptible d'éviter l'apparition de conflits entre héritiers. Il permet à son signataire de désigner en toute liberté la ou les personnes qui auront la charge de gérer ses biens après son décès. Il s'agit d'une simple formalité contractuelle, une assurance qui ne coûte rien et ne se déclenche qu'en cas de décès. Le dispositif n'a pourtant été mis en place que par 0,6% des répondants.
Méthodologie: 115 dirigeants de plus de 50 ans ont participé à l'enquête, réalisée au cours de l'année 2014. 61% entreprises sondées comptent moins de 50 salariés et 39% plus de 50. Près de 25% d'entre elles exercent dans le secteur de l'industrie. Suivent celles appartenant au secteur du commerce, de la construction, de l'immobilier, des services aux entreprises...