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« Nous demandons l'abandon de la taxation à 60 % des plus-values de cession au nom de l'économie française » – Olivier Duha (CroissancePlus)

Publié par Carine Guicheteau le - mis à jour à
livier Duha, président de CroissancePlus et cofondateur de Webhelp
livier Duha, président de CroissancePlus et cofondateur de Webhelp

Douze organisations patronales, dont l'association d'entrepreneurs CroissancePlus, demandent l'abandon de l'article 6 du PLF 2013 qui porte à 60 % la taxation des plus-values de cession. Pourquoi ? Pour quelles chances d'aboutir ? Le point avec Olivier Duha, président de CroissancePlus.

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L'état d'urgence entrepreneurial est décrété par 12 organisations patronales dont CroissancePlus, association d’entrepreneurs qui fédère les dirigeants d’entreprises en forte croissance et leurs partenaires. L'occasion de faire le point avec Olivier Duha, son président, par ailleurs cofondateur et président de Webhelp.

Pourquoi demandez-vous l'abandon de l'article 6 du PLF 2013 (sur la taxation des plus-values de cession), alors que le gouvernement a proposé un certain nombre de modifications ?

Olivier Duha : Ce qui nous est proposé par le gouvernement va générer une usine à gaz, des dérogations à foison et, surtout, cela ne règle pas le problème dans sa globalité. Malgré la bonne volonté du gouvernement, on se trouve dans une impasse. Il y a urgence à abandonner cet article. Ce tir groupé vise à faire comprendre au gouvernement la gravité de ses actes sur l'économie française. En échangeant avec d'autres réseaux, on a fait ce constat unanime, d'où ce communiqué commun qui a un caractère quasi historique. À part en 1997, avec le débat sur les 35 heures, je ne me souviens pas de mouvement aussi fort de la part de l'écosystème entrepreneurial français. D'ailleurs, il est important de noter que la force de cette prise de position, c'est la diversité de ce mouvement : dirigeants et même salariés de TPE, de PME, d'ETI, de grands groupes, investisseurs, de tous secteurs d'activité, se mobilisent.

Certains, notamment des entrepreneurs, craignent que les différents mouvements patronaux contre cette taxation ne détériorent un peu plus l'image des chefs d'entreprise, présentés comme individualistes, uniquement intéressés par leur feuille d'impôt. Qu'en pensez-vous ?

OD : Tout le monde aujourd'hui est conscient qu'il faut faire des efforts pour notre pays. Et il ne s'agit pas ici de quitter le navire ou de fuir nos responsabilités. Néanmoins, il faut arrêter de mentir aux Français. Aujourd'hui, la taxation du capital est déjà très élevée. Et la prise de risque est énorme. Je vais vous citer quelques chiffres : tous les ans, en France, se créent 500 000 entreprises (auto-entreprises compris). Au bout de 10 ans, les deux tiers auront disparu. Au final, il y a une entreprise sur mille qui dépassera les 15 millions de chiffre d'affaires au bout de 10 ans d'existence. Si je résume, on a une chance sur mille de réussir en créant sa boîte ! Il est normal que la rémunération soit en adéquation avec les risques pris. Cela fonctionne exactement comme les rendements des placements financiers, plus le risque est important, plus la rémunération l'est également. C'est logique.

Mais, en demandant la disparition de l'article 6 du PLF 2013, nous ne défendons pas la feuille d'impôt des uns et des autres... Notre combat est très clair : on ne peut pas régler les problèmes de la France (chômage, déficit public et de la balance commerciale, etc.) en touchant à l'écosystème entrepreneurial. C'est affaiblir l'économie française en faisant fuir les capitaux, qui sont beaucoup plus mobiles que les personnes, en freinant la création et le développement de nos entreprises...

OD : Si le gouvernement regarde le problème sous l'angle que je viens d'exposer, on devrait arriver à convaincre des parlementaires du bien-fondé de notre démarche. Je pense, par ailleurs, qu'il y a d'autres mesures qui peuvent être prises. Avec la taxation à 60 % des plus-values de cession, le gouvernement espère une recette d'un milliard d'euros (en considérant que les cessions continuent et ne soient pas stoppées par cette mesure). En augmentant de 0,15 % la TVA, qui me semble-t-il est une hausse somme toute indolore, on obtient le même résultat !

La ministre Fleur Pellerin a annoncé, sur le salon des micro-entreprises, le 9 octobre, la nomination d'un "haut responsable à l'entrepreneuriat". Qu'en pensez-vous ?

OD : Tout ce qui peut être interprété comme une volonté forte du gouvernement pour favoriser l'entrepreneuriat est une bonne chose. Je n'ai aucun a priori négatif, au contraire. Je ne suis pas de ceux qui critiquent par esprit de contradiction. L'intention me paraît donc louable, même si je n'en sais pas vraiment plus sur ce haut responsable à l'entrepreneuriat.

 
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