Travail illégal: le BTP concentre plus de la moitié des redressements en 2016
555 millions d'euros de redressement ont été détectés en 2016, soit une hausse de 20 % sur un an. Le secteur de la construction concentre à lui seul plus de la moitié des redressements réalisés.
Je m'abonneLa fraude sociale a bondi en 2016. D'après une information du journal Les Échos, les redressements réalisés par l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) ont avoisiné les 555 millions d'euros, en progression de 20 % par rapport à 2015 - 436 millions d'euros. 2015 marquait déjà une année exceptionnelle puisque les redressements avaient augmenté de 15 % par rapport à 2014.
Parmi les secteurs les plus concernés par la fraude, c'est celui du BTP (51,2%), pour plus de la moitié des cas de redressement, qui fait figure de mauvais élève, suivi par les services administratifs (11 %) et l'hôtellerie-restauration (4%).
Si ce chiffre est un nouveau record dans la lutte contre la fraude sociale, ce n'est pas le montant total que l'administration arrivera à récupérer. En moyenne, seule la moitié des redressements est effectivement recouvrée.
Des contrôles plus efficaces
La flambée de ce montant s'explique tout d'abord par les taux de pénalités qui ont été augmentés par les parlementaires. Elles varient entre 25 et 40 % des sommes en jeu.
D'autre part, le meilleur ciblage des fraudeurs a permis aux services de l'Accoss de mieux cerner les entreprises à contrôler en concentrant leur mission sur les grands fraudeurs. Un constat illustré par la baisse du nombre de contrôles, de l'ordre de 4 %, mais qui a permis de renforcer la part d'entreprises effectivement redressées (89 %).
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La mauvaise place de la construction s'explique, selon le quotidien, à la fois par le grand nombre d'entreprises éphémères qui disparaissent rapidement et par l'épineuse question du travail détaché. L'administration éprouve des difficultés à sanctionner les entreprises qui ne paient aucune cotisation sociale en Europe.