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TPE et PME: quelles sont les banques les moins chères pour les pros ?

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TPE et PME: quelles sont les banques les moins chères pour les pros ?

Si les dirigeants ne s'en rendent pas vraiment compte en raison de l'opacité des plaquettes tarifaires, la hausse des frais bancaires va se poursuivre en 2016. Quels sont les produits et les banques concernés ? Voici une analyse et un comparatif des tarifs pour mieux comprendre les changements à venir

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Qu'elle soit justifiée ou non, il sera difficile pour les dirigeants de passer à côté de la hausse des tarifs bancaires. Des évolutions que nombre de dirigeants ne parviennent à déchiffrer, " en raison de l'opacité de certaines plaquettes tarifaires ", souligne Céline Cabrera, responsable Pôle Marché des professionnels au sein du cabinet Sémaphore Conseil. Il existe, pour les professionnels, "plusieurs axes de ­ tarification contrairement aux clients particuliers, ce qui rend les choses complexes", poursuit-elle.

Pour pouvoir jauger ces augmentations, nous avons, en partenariat avec le cabinet Sémaphore Conseil, dressé une liste des services les plus utilisés par les clients professionnels (frais de tenue de compte et commission de mouvement, frais de tenue de dossier administratif, abonnement au terminal de paiement électronique, cartes business, commission du plus fort découvert, virements unitaires, prélèvements et virements Sepa), et comparé leurs tarifs auprès de 25 établissements. Conclusion : sur ces neuf services, six sont en hausse par rapport à 2015 !

Les virements et prélèvements Sepa, mis en place le 1er août 2014, coûtent particulièrement cher aux dirigeants. "Pour adapter leur système, les établissements ont mis en place des services ­complémentaires qui se répercutent sur le client. Ces tarifs sont encore flous, mais les banques communiquent de mieux en mieux au sein de leurs plaquettes tarifaires sur les spécificités liées au Sepa", note Céline Cabrera.

Les prélèvements réalisés via Internet ou télétransmis ont vu leur tarification évoluer en fonction du type de client prélevé, client particulier ou professionnel. Une démarche étrange mais bien réelle. Un prélèvement B to C sera moins coûteux qu'un prélèvement B to B. "Une différence de 28 % entre ces deux items de tarification est à observer. Avant l'arrivée du Sepa, la distinction n'existait pas", poursuit Céline Cabrera. D'autres lignes de tarification sont également apparues dans les plaquettes de certains réseaux au niveau de la gestion des mandats de prélèvements pour les SDD (Sepa direct débit) B to B : autorisation de prélèvement, modification d'autorisation, suppression d'autorisation, gestion liste blanche, liste noire.

Le luxe de l'encaissement mobile ?

Autre tarif qui réserve quelques surprises : celui du terminal de paiement électronique (TPE). Neuf établissements seulement (sur les 25 étudiés) présentent une tarification. Rappelons que le projet de loi Mallié préconisait, en 2011, aux établissements bancaires de proposer notamment des forfaits petits montants destinés à démocratiser l'acceptation de la carte par les commerçants pour les règlements inférieurs à 15 euros. " Même si ce projet de loi n'a pas été promulgué, certains réseaux ont suivi ces directives. Tel est le cas du CIC, du LCL et de la Société Générale qui présentent des tarifs allant dans ce sens pour leurs clients commerçants ", souligne Céline Cabrera.

Pour les établissements qui incluent dans leur tarif une ligne dédiée au TPE, la grande tendance du moment est de proposer des solutions nommées mPOS (encaissement de paiements CB en situation de mobilité). Leur tarification est composée d'une commission monétique et d'un coût d'achat ou de location du matériel. Nous noterons cependant que la commission monétique est nettement plus élevée. Globalement, elle oscille entre 1,5 % et 2,75 %. Certains acteurs proposent une commission fixe et d'autres une commission dégressive en fonction des transactions.

Attention à la commission de mouvement

"Les commissions de mouvement sont facturées d'office, ce qui peut rendre les professionnels ayant peu de mouvements perdants"

Troisième tarif qui connaît une augmentation significative : la commission de mouvement. Elle a pour but de rémunérer la banque pour les services rendus aux entreprises. Il faut tout d'abord souligner que les banques ne communiquent pas de la même façon autour de cette commission. Le taux de celle-ci peut être présenté sous la forme d'une fourchette, ou d'un forfait. La hausse constatée est inférieure à 5 %.

Seul le montant minimum moyen des FTC (prélevé systématiquement, peu importe le volume des flux du professionnel) connaît une hausse de 5,63 %. " Autrement dit, ces frais sont facturés d'office, peu importe les mouvements, ce qui peut rendre les professionnels ayant peu de mouvements perdants ", analyse Céline Cabrera.

Autre évolution constatée : celle liée aux frais de gestion administrative et juridique liés aux comptes du client professionnel (attestation pour les commissaires aux comptes, regroupement des mouvements, intégration des données comptables...). " Certains établissements l'ont supprimé de leur ligne de tarification, comme LCL depuis 2014, tandis que d'autres l'ont progressivement fait apparaître comme certains Crédits Agricoles, Banques Populaires et Caisses d'Épargne. Ils ne sont pas majoritaires, à l'inverse des réseaux nationaux tels que BNP Paribas, HSBC et Société Générale qui le tarifent d'office ", note Céline Cabrera. La tarification de cette ligne connaît, cependant, une évolution assez conséquente en 2015. Le montant minimum moyen augmente de 7,50 % en 2016 par rapport à l'année précédente.

Concernant les virements unitaires, le virement externe via Internet, de plus en plus plébiscité par les clients professionnels, connaît en 2016 une hausse de 16,67 %. Ce qui permet aux banques de compenser la baisse des virements papier.

Trois tarifs se stabilisent

En matière de cotisation de cartes bancaires, en revanche, il n'y a pas d'évolution significative. Concernant les deux modes de débit (immédiat et différé), la tendance de fond pour 2016 est à l'homogénéisation des prix, même si une différence persiste, aux alentours de quatre euros, entre ces deux modes de débit.

La tarification de la commission du plus fort découvert, appliquée en cas de dépassement de découvert, est elle aussi assez stable avec un taux avoisinant 0,06 % au niveau national. Même tendance du côté des frais de tenue de compte, qui permettent aux banques de se rémunérer sur les services rendus aux entreprises. La hausse est assez modérée (1,20 %). Le taux maximum moyen des frais de tenue de compte va même connaître une baisse de 5,07 %.

Quelles perspectives ?

Si les banques en ligne sont fréquemment les plus compétitives du marché pour les particuliers, il est regrettable qu'elles ne parviennent à percer le marché des professionnels. HSBC, qui a lancé son service en ligne Business Direct, a été contraint de se retirer en début d'année en raison de contraintes réglementaires liées à la nécessaire connaissance des clients. Les choses pourraient donc ne pas évoluer de sitôt.


 
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