Recherche
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine

Le big data, une carte à jouer pour la compétitivité des PME

Publié par Maëlle Becuwe le | Mis à jour le
Le big data, une carte à jouer pour la compétitivité des PME

De la production au marketing, chaque département d'une entreprise est une mine de données. Avec le big data, tous trouvent une nouvelle utilité pour comprendre les processus, les améliorer, voire prédire certaines situations... et adopter la meilleure stratégie.

Je m'abonne
  • Imprimer

Joël Rubino, cofondateur de la start-up Apicube, spécialisée dans le traitement et l'analyse de grands volumes de données sur le Web, l'affirme : " On vit aujourd'hui, avec le big data, le même bouleversement qu'avec Internet il y a quelques années. " Grâce à lui, les entreprises peuvent notamment accroître leur connaissance client, mesurer la satisfaction de leurs consommateurs et veiller sur leur réputation en ligne.

Mais s'il est surtout associé à la fonction marketing, le big data ne s'y limite pas et touche tous les départements de l'entreprise. Ainsi, la R & D ou les services qualité peuvent étudier les causes les plus fréquentes des défauts dans la production, le service logistique peut identifier les meilleures solutions d'approvisionnement et les ressources humaines surveiller l'image de l'entreprise auprès des chercheurs d'emploi.

Les technologies récentes, plus accessibles et plus rapides, ouvrent la voie du big data aux petites entreprises, qui peuvent s'offrir un tel service pour quelques milliers d'euros. À titre d'exemple, une marque souhaitant analyser en français son image sur Internet (forum, réseaux sociaux, etc.) devra compter environ 20 000 euros. Un investissement raisonnable pour prendre l'avantage sur ses concurrents... ou conserver son avance.

Compiler des données internes et externes

Pourtant, le concept même de big data reste encore, pour beaucoup, méconnu. L'idée est simple : capter des informations de tout type - vidéo, texte, image, etc. - puis les envoyer vers un serveur où elles sont compilées et analysées à des vitesses de l'ordre de quelques téraoctets par heure. Soit un océan de données, quand 50 000 arbres seraient nécessaires pour imprimer un téraoctet d'informations.

Pour une entreprise, le big data consiste ainsi, dans un premier temps, à regrouper l'ensemble de ses données en interne, souvent cloisonnées par département. Elles sont ensuite croisées, analysées de façon transversale et agrégées avec des données extérieures, comme le taux de défaillance des entreprises, les indicateurs du commerce extérieur européen ou les informations issues des réseaux sociaux. Un processus qui peut aller d'une analyse en temps réel et au fil de l'eau à un traitement ponctuel de quelques minutes à quelques jours.


Fonder ses décisions sur des faits

Les entreprises peuvent alors traduire ces données en actions et bâtir leur stratégie. " D'habitude, une décision est prise a minima sur l'intuition, au mieux sur l'expérience. Le big data permet de fonder ses choix sur des faits ", avance Joël Rubino.

Dans le cadre, par exemple, d'une campagne publicitaire, l'analyse des données offrira du recul sur des questions comme : la cible a-t-elle été atteinte ? Le message était-il percutant et le canal de diffusion pertinent ? En fonction des résultats, l'entreprise pourra, si le bilan est plutôt négatif, changer son fusil d'épaule et revoir sa campagne. Elle pourra même déterminer les différentes alternatives qui s'offrent à elle, leur efficacité et ainsi choisir l'option la mieux adaptée. Car l'objectif du big data est certes d'analyser et de comprendre des situations mais, aussi, de prédire leur évolution. " En production, par exemple, les capteurs existent mais ne sont exploités pour le moment que comme outils d'alerte. La clé, c'est maintenant de faire remonter de façon permanente des informations comme le taux de pannes et les circonstances dans lesquelles elles surviennent pour optimiser les processus ou la maintenance ", décrypte Yves de Montcheuil, coprésident de la commission Big data de l'association française des éditeurs de logiciels et solutions internet (Afdel).

Attention à bien se prémunir face au risque juridique. Le big data relève de divers domaines du droit et touche notamment à la confidentialité des échanges et à la protection des données. Si s'entourer d'avocats spécialistes en la matière est la première précaution à prendre, d'autres doivent être envisagées. " Il faut être très clair auprès de ses clients et de ses salariés sur la manière dont on exploite les données et sur leur usage, alerte Yves de Montcheuil. En effet, au-delà des risques juridiques, une entreprise qui collecte des données et les utilise en dehors du cadre légal s'expose à un risque en termes d'image. "


Cas pratique
Pour IsCool Entertainment, le big data rationalise les décisions

Avec ses 5?millions de joueurs mensuels, l'entreprise de jeux vidéo disponibles sur Facebook et smartphones IsCool Entertainment génère automatiquement du big data. Pour autant, la PME ne laisse pas dormir ces?précieuses données?: elle les exploite au contraire quotidiennement de façon à optimiser ses?jeux.
"?Le big data nous permet d'observer de façon très précise ce que font des?centaines de milliers de?joueurs. On peut alors prendre les décisions les?plus rationnelles possibles pour modifier nos?interfaces, par exemple, ou gérer notre économie virtuelle?", assure Hadrien des Rotours, p-dg d'IsCool Entertainment. Dans ce?secteur d'activité où il n'y a ni production ni logistique, le seul obstacle à la croissance de l'entreprise est le produit lui-même. Alors, les dirigeants cherchent constamment à améliorer les fonctionnalités de leurs jeux pour satisfaire et fidéliser les joueurs.
"?Le big data nous permet de?regarder dans le rétroviseur avec rapidité et pertinence pour comprendre nos produits, leur utilisation, et ainsi les optimiser, voire développer de?nouveaux produits?", confie le p-dg. Pour cela, les jeux et les bases de données utilisateurs sont hébergées sur le cloud et les résultats sont visualisés par l'entreprise, qui peut alors régler ses jeux le plus finement possible. "?Certes, cette technologie a un coût non négligeable, mais un jeu bien réglé peut générer une croissance de 50?% de?nos revenus.?" En conclusion, un investissement qui rapporte.

Activité :
Jeux sociaux sur Internet et mobiles
Ville :
Paris (IIe arr.)
Forme juridique :
SA
Dirigeants :
Ludovic Barra, 50 ans, et Hadrien des Rotours, 35 ans
Année de création :
2001
Année de reprise :
2013
Effectif 2013 :
48 salariés
CA 2013 :
6?M€

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

Chef d'Entreprise Newsletter

Artisans Newsletter

Commerce Newsletter

Event

Event

Event

Les Podcasts de Chef d'Entreprise

Lifestyle Chef d'Entreprise

Artisans Offres Commerciales

Chef d'Entreprise Offres Commerciales

Commerce Offres Commerciales

Good News by Netmedia Group

La rédaction vous recommande

Retour haut de page