La revue de presse éco de la semaine (19 au 23 novembre)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? La rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 19 au 23 novembre 2018 : gilets jaunes, mécénat, marché du travail, handicap et diversité.
Je m'abonneLes entreprises touchées par le mouvement des gilets jaunes
Tandis que le mouvement des gilets jaunes continue de bloquer certains axes routiers en France, les entreprises s'inquiètent des conséquences possibles pour leur activité. Un reportage de France Info revient sur les craintes des commerçants et dirigeants d'entreprises touchés par les blocages des routes. À Amiens, les commerces d'un centre commercial sont désertés par les clients. "Si ce genre de journée se répète, il y aura des conséquences dramatiques en termes d'emploi pour les salariés et pour nos activités respectives", prévient un commerçant interrogé.
Même constat pour un dirigeant d'entreprise de transport routier qui a dû mettre ses salariés au chômage technique. Seuls 10 camions ont pu partir sur les 250 que compte l'entreprise. "On attend les camions, on ne peut pas charger alors qu'on a des commandes prêtes. On est bloqué de partout". La crainte ? Que le mouvement perdure et touche un peu plus l'activité des entreprises.
La Cour des comptes tacle le coût du mécénat d'entreprise pour l'État
La politique publique en faveur du mécénat d'entreprise est vertement critiquée par un rapport de la Cour des comptes. En cause ? Le coût élevé pour les finances publiques du soutien de l'État au mécénat d'entreprise. Quinze ans après l'instauration de la loi Aillagon qui a encouragé le mécénat d'entreprise à travers une niche fiscale permettant de déduire de l'impôt 60 % des dépenses effectuées en mécénat, la Cour des Comptes relève que "L'État demeure dans l'incapacité de mesurer les effets de sa politique et d'apprécier l'efficience des mesures fiscales qu'il a prises", précise le rapport qui plaide pour un meilleur suivi et une baisse de l'avantage fiscal.
D'après Les Échos qui ont pu consulter le rapport, 68 930 entreprises ont utilisé le dispositif fiscal alors qu'elles n'étaient que 6 500 en 2005, faisant passer le coût pour l'État à 900 millions d'euros, contre 75 millions d'euros estimés en 2003. Ce sont les grandes entreprises qui l'utilisent en majorité : 24 entreprises dont le CA dépasse 18 milliards d'euros captent 44 % des 900 millions d'euros.
Les dirigeants pessimistes pour l'avenir
Montée des prix, affaiblissement de l'euro, tensions commerciales...autant de motifs ne poussant pas les chefs d'entreprise à l'optimisme, affirme la Tribune. Le journal explique que le pessimisme des dirigeants sur leur activité atteint même son plus bas depuis deux années, au regard d'une récente étude publiée par le cabinet IHS Markit.
Une tendance qui pourrait même se poursuivre dans le temps : "la croissance du secteur privé pourrait encore s'essouffler. En effet, seulement 27% des firmes déclarent que leurs activités pourraient encore s'accroître dans les 12 prochains mois", poursuit le site d'information économique. Un sentiment qui pourrait également se traduire par un tassement des performances et un impact sur la trésorerie des entreprises et sur leur croissance.
L'entrée sur le marché du travail se fait en CDD
87 % des embauches effectuées en 2017 dans le privé l'ont été en CDD en 2017. Un chiffre qui, s'il résonne avec les 88 % de salariés en CDI en France, montre que l'entrée sur le marché du travail est loin d'être simple, obligeant les salariés à passer par la case des contrats courts avant d'entrevoir la lumière plus rassurante du CDI. Entre 2001 et 2017, le nombre de CDD a été multiplié par 2,5 et leur durée est passée de 112 à 46 jours, explique Le Monde d'après des chiffres de la Dares, qui revient sur les changements structurels qui ont modifié le monde de l'entreprise.
Ce chiffre montre également l'accroissement de la précarité des salariés : craintes psychologiques de voir son contrat renouvelé ou non, difficultés matérielles des salariés pour investir dans un logement par exemple. Cette sur-utilisation du CDD permet à l'inverse aux entreprises de "s'adapter à un environnement économique qu'ils jugent de plus en plus incertain", précise un économiste.
Les petites PME frileuses à recruter des personnes handicapées
Il y a encore du travail à faire pour encourager les PME à embaucher des personnes handicapées. Un baromètre Ifop pour l'Agefiph illustre la certaine frilosité des PME de moins de 20 salariés. Un tiers d'entre elle juge facile d'employer une personne en situation de handicap, quand pour les PME de plus de vingt salariés cette part monte à 45 %.
D'autre part, la différence entre ces deux types de PME reste marquée. Tandis que 85 % des PME de vingt salariés ou plus se déclarent prêt à recruter une personne handicapée, la part tombe à 61 % sur l'ensemble des PME. "La bataille des petites et très petites entreprises n'est pas encore gagnée", relève justement le directeur général de l'Agefiph à Europe 1. Point positif de l'étude, les salariés, eux, se montrent plus ouverts à l'intégration des personnes handicapées.
Une "start-up nation" trop uniforme
Les jeunes pousses de l'Hexagone manquent cruellement de diversité, affirme Le Monde. Le quotidien national étaye son propos sur une étude récente de la French Tech portant sur la question. Le constat est éloquent : "À 90 % les start-uppeurs sont des hommes, 71 % des dirigeants ont été formés en école d'ingénieurs ou de commerce, 83 % ont un niveau d'étude de bac+5, et leur moyenne d'âge est de 40 ans".
Souvent louée dans les médias, la "start-up nation" reste encore cloisonnée pour les femmes ou les personnes issues des minorités. Pour ces profils, les freins à la création d'activité dans cet écosystème sont autant psychologique que matériels : "absence de réseau, de financement, d'accompagnement, mais surtout autocensure ou manque d'information", énumère le journal.