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Budget 2025 : Coup dur pour les start-up, près de 3 milliards d'euros en moins

Publié par Antoine Fonfreyde le - mis à jour à
Budget 2025 : Coup dur pour les start-up, près de 3 milliards d'euros en moins

La French Tech encaisse un coup dur avec le budget 2025. Entre la réduction des crédits de France 2030 et les ajustements fiscaux, les start-up voient leurs financements s'amenuiser. Cependant, quelques bonnes surprises se glissent dans cette réforme. Décryptage.

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Alors que le Sommet international de l'IA de Paris devait célébrer l'innovation et les jeunes entreprises technologiques françaises, l'adoption du projet de loi finances (PLF) et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) à l'Assemblée nationale a jeté un froid. En cause ? Une coupe budgétaire de près de 3 milliards d'euros impactant directement les start-up et les dispositifs d'accompagnement à l'innovation.

Une amputation sévère des fonds de France 2030

Le principal coup de rabot concerne le programme France 2030, pilier du soutien à l'innovation. Un amendement gouvernemental de dernière minute a conduit à reporter 2 milliards d'euros de crédits et à annuler 535 millions d'euros supplémentaires en 2025. Cette restructuration budgétaire modifie le rythme des financements : au lieu de 8 milliards d'euros alloués en 2025 et 2026, le programme sera réparti sur plusieurs années, avec environ 5 milliards d'euros par an jusqu'en 2027.

Le Crédit d'Impôt Recherche (CIR) impacté

Initialement épargné, le Crédit d'Impôt Recherche (CIR) subit finalement des restrictions. Les dépenses liées aux brevets et à la veille technologique ne seront plus éligibles, et le dispositif spécifique aux jeunes docteurs est supprimé. Ce dernier permettait aux entreprises de déclarer deux fois le salaire des jeunes titulaires d'un doctorat pendant leurs deux premières années de contrat, une aide précieuse pour les biotechs et deeptechs, dont le modèle économique repose sur des phases de recherche longues avant d'atteindre la rentabilité.

Autre ajustement : le taux de prise en compte des dépenses de fonctionnement est abaissé de 43 % à 40 %, réduisant l'intérêt du CIR. En tout, ces modifications devraient faire économiser à l'État environ 400 millions d'euros, dont 200 millions directement liés aux start-up.

Une réduction du Crédit d'Impôt Innovation (CII)

Le Crédit d'Impôt Innovation (CII), qui soutient les investissements en prototypage, subit aussi une coupe. Son taux passe de 30 % à 20 %, limitant son impact et réduisant de moitié le nombre de bénéficiaires parmi les jeunes pousses françaises. Cela représente une économie d'environ 100 millions d'euros pour l'État. Malgré cela, il est prolongé jusqu'au 31 décembre 2027, garantissant un certain soutien à l'innovation.

Un statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) plus restrictif

Le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI), qui accorde des exonérations fiscales et sociales, est maintenu mais durci. Désormais, seules les entreprises investissant au moins 20 % de leurs dépenses en R&D (contre 15 % auparavant) pourront y prétendre. Cette modification devrait générer 50 millions d'euros d'économies pour l'État, loin des 300 millions initialement prévus dans le PLF.

Selon Marianne Tordeux Bitker, directrice des affaires publiques de France Digitale, cette décision risque d'avoir un impact négatif sur l'emploi, notamment dans les phases de pré-commercialisation, où ces exonérations permettent aux start-up de recruter des profils stratégiques comme des commerciaux ou des juristes.

Quelques bonnes nouvelles pour les start-up

Tout n'est pas noir pour autant. Quelques mesures viennent contrebalancer ces coupes :

  • Un avantage fiscal pour les investissements indirects dans les start-up : Désormais, les particuliers pourront bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu de 30 % pour des investissements réalisés via des fonds fiscaux (jusqu'à 150 000 euros). Auparavant, cette défiscalisation n'était accessible qu'en investissement direct.
  • Un soutien renforcé à l'entrepreneuriat inclusif : Le programme French Tech Tremplin, qui aide les entrepreneurs issus de milieux modestes ou de territoires en difficulté, obtient un budget supplémentaire d'1 million d'euros.
  • Un coup de pouce pour la diversité dans la tech : Le programme Tech pour toutes, visant à encourager l'accès des femmes aux métiers du numérique et de l'intelligence artificielle, bénéficie également d'un million d'euros supplémentaire.

Un message mitigé pour l'innovation française

Ces ajustements budgétaires envoient un signal contradictoire à l'écosystème des start-up. D'un côté, le gouvernement réduit considérablement les aides financières qui leur étaient dédiées, de l'autre, il introduit des incitations fiscales et renforce des dispositifs ciblés. Reste à savoir comment ces mesures affecteront l'attractivité de la France pour les entrepreneurs et investisseurs dans les années à venir.

 
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