Près d'un quart des salariés français souhaitent démissionner en 2025

En 2022, 40 % des salariés français pensaient régulièrement à quitter leur emploi. Trois ans plus tard, une étude réalisée par Indeed et CensusWide montre que cet engouement pour la démission s'essouffle : seuls 23 % des salariés souhaitent aujourd'hui changer d'emploi. Toutefois, cette envie demeure marquée chez les 25-34 ans et les 35-44 ans (26 %).
Je m'abonneMalgré ce ralentissement, l'attitude des salariés face à la démission révèle un phénomène intéressant : 75 % d'entre eux affirment qu'ils seraient prêts à quitter leur poste si la situation l'exigeait. Une flexibilité qui reflète l'adaptabilité des travailleurs dans un contexte professionnel en perpétuel mouvement.
Des craintes persistantes liées au changement
Changer d'emploi est une décision importante qui génère des appréhensions. L'enquête d'Indeed met en lumière que 44 % des salariés ressentent de l'inquiétude à l'idée de quitter leur poste.
Certaines catégories de travailleurs sont plus anxieuses que d'autres : les 25-34 ans (47 %) et les 45-54 ans (48 %) expriment plus de craintes, probablement en raison de leur statut professionnel (étiquette de "junior" ou "senior"). Les disparités régionales jouent également un rôle. Par exemple, le Grand Est et l'Île-de-France figurent parmi les régions où l'emploi est le moins dynamique, rendant les salariés plus réticents à l'idée de démissionner. En revanche, les travailleurs en Occitanie et en PACA semblent plus enclins à prendre ce risque.
Les principaux freins à la démission
Pourquoi les salariés hésitent-ils à franchir le cap de la démission ? Plusieurs facteurs sont en jeu :
- La peur de l'instabilité financière (24 %),
- La difficulté à sortir de leur zone de confort (20 %),
- La crainte de regretter leur décision (18 %).
Certains groupes sont plus touchés par ces inquiétudes. Les femmes (23 % contre 12 % des hommes) redoutent davantage l'idée de devoir tout recommencer dans une autre entreprise. Elles sont aussi plus inquiètes quant à l'impact de cette décision sur leur équilibre vie professionnelle/vie personnelle (18 % contre 15 % des hommes).
Les salariés de plus de 55 ans, eux, craignent avant tout la perte de leur ancienneté et de leur statut (19 %), ainsi que le risque de ne pas valider leur période d'essai (22 %). Quant aux jeunes de 16 à 24 ans, leur plus grande appréhension concerne leur capacité à réussir dans un nouvel environnement (19 % contre 15 % en moyenne).
Vers une démission sous conditions ?
Bien que le souhait de démissionner ne soit plus aussi prégnant qu'en 2022, la majorité des salariés se déclarent prêts à le faire si nécessaire. La tranche d'âge des 35-44 ans est la plus susceptible de prendre cette décision (78 %), illustrant peut-être une crise de la quarantaine ou un besoin de renouvellement dans leur parcours professionnel.
De manière plus surprenante, les jeunes de 16 à 24 ans sont les moins enclins à démissionner (64 %), soit un taux inférieur de 11 points à la moyenne des salariés français.
En 2025, les salariés français paraissent plus réfléchis face à la démission. Si les peurs et les obstacles freinent leur passage à l'acte, leur volonté de saisir les opportunités reste intacte. Une évolution qui reflète un changement des mentalités : les salariés ne sont plus en recherche de changement pour le principe, mais sont prêts à bouger si les conditions le justifient.