Les TPE et les PME sont vulnérables face aux aléas climatiques
Une grande partie des TPE-PME ne pourrait pas supporter le coût d'un aléa climatique, selon une étude de Goodwill management et de la Maif. Les sommes à débourser en cas de sinistre varient énormément d'un secteur à l'autre.
Je m'abonneLes TPE et les PME sont vulnérables face aux aléas climatiques, selon une étude de Goodwill management, cabinet de conseil en RSE, et de la Maif. En effet, les coûts estimés en cas de sinistre ne sont pas supportables pour une grande partie de ces entreprises. En comparant le coût d'un aléa à la rentabilité moyenne des TPE-PME, l'étude montre que les aléas climatiques peuvent mettre en péril de nombreuses sociétés.
L'étude a calculé les coûts moyens des aléas climatiques pour 7 secteurs d'activité : l'industrie et l'artisanat, la construction et l'immobilier, les services publics ainsi que l'éducation et la formation, le tourisme et la restauration ainsi que les commerces, les banques et assurances ainsi que les services et le conseil, la santé, et enfin la culture et les loisirs ainsi que le sport.
Incendie
Le coût moyen d'un incendie est estimé à 18 000 euros pour les entreprises. Le secteur le plus impacté financièrement en cas d'incendie est l'industrie et l'artisanat. En effet, une TPE - PME de ce secteur qui subit un incendie doit supporter en moyenne un coût de 44 544 euros. Ce chiffre représente 1,22 fois son résultat d'exploitation, d'après l'étude. Aussi, les entreprises de la construction et de l'immobilier devront supporter un coût élevé (31849 euros en moyenne) en cas d'incendie. Les secteurs les moins impactés financièrement par un incendie sont la santé (5167 euros), les services publics, l'éducation et la formation (8075 euros) et les banques, assurance, services et conseil (8 135 euros).
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Tempête
Le coût moyen d'une tempête est estimé à 7900 euros pour les entreprises. Encore une fois, les secteurs les plus affectés en cas de tempête sont l'industrie et l'artisanat (19583 euros en moyenne), ainsi que la construction et l'immobilier (14094 euros). À l'inverse, les secteurs de la santé (1610 euros) et du service public, de l'éducation et de la formation (3310 euros) sont les moins pénalisés par les coûts à supporter d'une éventuelle tempête.
Grêle
Le coût moyen d'un épisode de grêle est estimé à 17000 euros pour les entreprises. Les secteurs d'activité les plus affectés en cas de grêle sont l'industrie et l'artisanat. Effectivement, une TPE-PME de ce secteur qui subit un épisode de grêle doit supporter en moyen un coût de 42 768€. Derrière, on retrouve les sociétés du secteur de la construction et de l'immobilier, qui doivent supporter un coût moyen de 30780 euros en cas de grêle. Ce chiffre représente 1,43 fois le résultat d'exploitation des PME de ce domaine selon l'étude. De la même façon que pour les autres aléas climatiques, les entreprises du secteur de la santé sont les moins impactés financièrement par la grêle (3515 euros).
Inondation
Le coût moyen d'une inondation est estimé à 30 000 euros pour les entreprises, selon l'étude. Il s'agit de l'aléa climatique générant le plus de coûts. Encore une fois, les sociétés ne sont pas égales dans la gestion d'un tel incident, selon la nature de leur activité. Une TPE - PME du secteur « Industrie et Artisanat » qui subit une inondation doit supporter en moyen un coût de 75 448 €. C'est 70000 euros de plus que pour les entreprises du secteur de la santé, qui doivent débourser en moyenne 5820 euros pour supporter les coûts d'une inondation.
Sécheresse
Le coût moyen d'une sécheresse est estimé à 17400 euros pour les entreprises. Comme pour les autres aléas climatiques, le secteur le plus exposé est l'industrie et l'artisanat. Ainsi, une TPE - PME de ce secteur qui subit un épisode de sécheresse doit supporter en moyen un coût de 43 532 €. En revanche, le domaine le moins impacté financièrement est la santé, avec un coût moyen de 3358 euros.
Fortes chaleurs
L'aléa climatique le moins coûteux pour les entreprises sont les épisodes de fortes chaleurs. Cependant, l'étude ne prend en compte que les coûts liés à la perte de productivité, ces frais sont estimés en moyenne à 410 euros. Toutefois, le montant grimpe à 6000 euros en moyenne pour les entreprises de plus de 10 salariés.
L'inondation apparaît donc, comme l'aléa climatique générant le plus de coûts, avec une moyenne de 30 000 euros par sinistre. Un risque qui d'ici 2050 concernera l'ensemble du territoire, du fait de précipitations plus élevées dans les deux tiers nord du pays, selon une étude de Covéa et RiskWeather. À l'inverse, l'aléa qui a le moins d'impact sur les entreprises est celui des fortes chaleurs.
Ces chiffres démontrent que les TPE/PME subissent des coûts plus ou moins élevés en fonction de leurs secteurs d'activité. Ainsi, les domaines les plus exposés sont l'industrie et l'artisanat et la construction et l'immobilier, qui subissent les plus gros dommages financiers pour chaque aléa climatique. Cette observation s'explique en raison de leur dépendance à des actifs physiques, contrairement aux secteurs tertiaires.
Méthodologie : L'étude se base sur les données de 2021 et 2022 de France Assureurs pour établir les coûts des aléas climatiques. Les chiffres par secteurs ont été obtenus en calculant la moyenne des coûts observés sur les dernières années. Étude réalisée par Goodwill Management et la Maif.