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Formation continue : les révolutions à venir

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Formation continue : les révolutions à venir

À l'ère où les évolutions technologiques bousculent autant que la remise en question de certains modèles d'entreprise, où se situe la formation continue ? Le point sur les approches et solutions d'apprentissage dans l'air du temps.

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De retour du CES de Las Vegas, Yannig Raffenel, président de EdTech France et coprésident du Learning Show, en est convaincu : les outils et dispositifs de réalité augmentée vont déferler dans l'entreprise : « Ils vont permettre d'équiper de façon simple, peu coûteuse et de former efficacement le collaborateur à son poste »

Leur force : fournir l'information manquante en tout lieu et à tout moment afin de pouvoir réaliser une tâche. Ces lunettes mettant en situation de travail révolutionnent la vision même de la formation professionnelle. L'attente repose notamment sur la sortie du casque Apple, prévue dans les prochains mois.

Pour l'expert, le bond en avant est comparable à celui réalisé au moment du passage de l'ordinateur à l'iPhone. C'est dire si la transformation des usages s'annonce fulgurante ! Développement d'applications, production de contenu, conseils... tout un écosystème est donc dans les starting-blocks.

Parmi les acteurs positionnés, Antilogy accompagne depuis 2017 les entreprises à se projeter dans les usages et le potentiel des médias immersifs. « Il y a une ouverture de plus en plus grande des PME sur le sujet, analyse Bertrand Wolff, CEO et cofondateur du cabinet. Sur les médias immersifs, on est dans le déploiement. Tandis que sur le métavers, on est dans une phase de questionnement et d'acculturation. »

Néanmoins, toutes ces technologies présentent des intérêts similaires pour les entreprises : rendre possible l'impossible, sans risque et à moindre coût. En outre, en "spatialisant" (à savoir, passer de la 2D à la 3D) les expériences, les possibilités sont infinies. « Les espaces sont persistants, collaboratifs, malléables... la seule limite est l'imagination, précise Bertrand Wolff. C'est une opportunité pour chaque professionnel d'enrichir les cas d'usage. »

Une vitale mise à jour

L'un des points d'entrée de la formation est également la vitesse d'obsolescence des compétences. Selon Yannig Raffenel, si elles ne sont pas mises à jour, « leur durée de vie s'étend de trois ans à minimum trois mois. » Des études menées aux États-Unis estiment que 30 % du temps de travail sera ainsi consacré à la formation d'ici 2030. La distinction entre l'activité en tant que telle et l'apprentissage en continu va donc devenir de plus en plus ténue. Ce qui change encore une fois considérablement l'a pproche même de la formation : « Aujourd'hui, c'est moins le service formation qui est commanditaire des modules, que les métiers en fonction de leurs besoins propres. » C'est là où les innovations digitales changent la donne en termes de montée en compétences et de retour sur investissement.

Formation sur le temps de travail ou chez soi, la tendance est si forte qu'elle va jusqu'à bousculer le marché du bilan de compétences. La démarche, souvent entreprise de façon individuelle, peut aussi faire l'objet d'un accord entre l'employeur et le collaborateur afin de créer un projet professionnel et adapter la formation en conséquence. L'organisme Même pas cap, avec son format 100 % distanciel, l'a bien compris. « Des entreprises nous envoient des salariés et financent leur bilan de compétences pour envisager des évolutions en interne, tout en respectant la dimension de confidentialité », déclare Yves Trocheris, fondateur de la plateforme.

Renversement et accélération

Les innovations avancent, l'approche des professionnels aussi. Présentés lors du Learning Technologies début février 2023, les résultats du dernier baromètre de l'Afinef - qui réunit les entreprises du numérique pour l'éducation et la formation - révèlent un changement de paradigme. Les professionnels s'emparent de façon toujours plus constructive des formats numériques.

Ainsi, les premiers facteurs d'adoption sont les suivants : améliorer l'efficacité des dispositifs (59 %) et faciliter l'accès des ressources (58 %). Là où la même enquête menée en 2015 révélait que les principales motivations étaient davantage assimilées à des opportunités budgétaires (réduire et optimiser les coûts de formation, former davantage de salariés).

L'occasion pour Sylvanie Duval, déléguée générale de l'Afinef, de rappeler : « En plus d'enrichir les supports de formation, le digital learning favorise l'accessibilité et participe à mettre l'apprenant en situation d'apprentissage permanent et plus seulement sur son lieu de travail. »

L'innovation accélère donc sa percée dans les plans de formation : 45 % des entreprises interrogées dans le cadre du baromètre indiquent que plus de 50 % de leurs salariés suivent une formation intégrant le digital. Côté technologies, le tiercé des outils les plus plébiscités reste encore assez classique : les sites de partage d'information (format vidéo, podcast...) arrivent en tête, suivis par les classes virtuelles puis les quiz.

Cependant, les nouvelles modalités de formation (mobile learning, serious game, réalité virtuelle, réalité augmentée) gagnent un terrain considérable, passant en trois ans d'un usage mineur autour de 10 % à plus ou moins 50 %. Sur les intentions à venir, les entreprises affichent la couleur : 95 % des répondants envisagent une évolution vers davantage de blended learning, modèle combinant e-learning et apprentissage en présentiel pour maximiser l'expertise et l'interactivité.

Des approches complémentaires

Face à ces technologies toujours plus présentes, l'une des tendances qui émerge en parallèle est la formation par des pairs, des collègues. L'idée est de valoriser l'expertise des "sachants", d'actionner la reconnaissance comme levier de performance. Pour le chef d'entreprise, le challenge consiste à développer une organisation apprenante. À l'instar de la société HelloWork qui met en place des ateliers dans ses locaux et retransmet les interventions en ligne : « Il s'agit de créer une culture où l'on partage, où l'on n'achète pas toutes les formations en extérieur, indique Yannig Raffenel. Cela véhicule des valeurs managériales très fortes. »

À travers le dispositif Afest (Action de formation en situation de travail), il est possible d'organiser ces apprentissages entre collaborateurs et de mettre en place les moyens nécessaires à ces initiatives, reconnues et soutenues par les Opco (Opérateurs de compétences).

 
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