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Ces chefs d'entreprise qui misent sur la méditation
L'ouvrage de Sébastien Henry, auteur de "Ces décideurs qui méditent et s'engagent", fait figure de guide pratique pour tout dirigeant qui souhaite se lancer dans la méditation. Il a recueilli le témoignage de 60 décideurs de divers secteurs. Quatre d'entre eux en exposent les avantages.
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Thierry Marx, un féru de méditation
Pour Thierry Marx, la méditation dans le monde de l'entreprise se résume en ces termes : "Au lieu d'entrer en conflit avec une personne, je lui propose une tasse de thé. Cela me permet de prendre du recul et d'engager une discussion sereine, où je ne cherche pas forcément à lui répondre du tac au tac". Auteur d'une des préfaces du livre de Sébastien Henry, Thierry Marx est le chef cuisinier du Mandarin Oriental, un Palace cinq étoiles parisien. "Dans les années 90, je me suis rendu au Japon et en Thaïlande. A l'époque, je cherchais un moyen de me recentrer alors je me suis mis à la méditation", confie-t-il. Depuis ce temps, ce passionné d'Asie médite tous les jours. "Dans la vie professionnelle, quelqu'un qui médite peut très vite passer pour un illuminé", déplore-t-il. Cela ne l'a pourtant pas empêché de généraliser cette pratique auprès de ses 350 collaborateurs au travers du Taïchi, une gymnastique de relaxation d'inspiration taoïste.
Thierry Perrier: la méditation, un engagement personnel
Thierry Perrier est le p-dg de la SA Guichon Valves, spécialisée dans la robinetterie industrielle, implantée à Chambéry depuis 2002. Pour lui, la méditation est "un moment de calme avant la journée de travail. Même si elle enseigne le "lâché prise" -car à l'impossible nul n'est tenu- la méditation n'entame en rien la pugnacité du dirigeant d'entreprise. Au contraire elle lui permet de se recentrer sur l'essentiel", explique-t-il. Contrairement à Thierry Marx, il estime que l'entreprise n'est pas encore prête à mener cette pratique collectivement "car il s'agit plus d'un engagement personnel".
Emmanuel Amon : "la méditation est un management de soi-même"
Au-delà du management de l'entreprise, pour Emmanuel Amon, "la méditation est un management de soi-même". À la tête de Via Report, une société de conception de logiciel financier de 35 salariés, le dirigeant estime que méditer permet "d'exercer une influence positive sur ses collaborateurs". Mais "on aurait tort de limiter cet acte à un simple moyen de gérer une situation de crise au sein de l'entreprise". Dans le cadre d'une négociation, par exemple, elle peut lui assurer plus de calme et de sérénité. Sans compter que dans son quotidien, le chef d'entreprise est bousculé en permanence : "Cela entraîne une segmentation de la concentration", soutient-il. "La méditation vous met dans une sphère appropriée au travail", conclut le dirigeant.
Joseph Laserre médite pour être plus à l'écoute de son entourage
Gérant d'Enerpur, une TPE du bâtiment spécialisée dans la toiture, Joseph Laserre a grandi dans une famille catholique et a cherché, en 2003, "à ancrer la méditation dans son quotidien". Cet engagement contribue à enrichir sa vie professionnelle, notamment en ce qui concerne sa disponibilité à l'égard de sa quinzaine de collaborateurs. Il estime que s'il ne méditait pas, la détresse de l'un de ses salariés aurait certainement pu passer inaperçue : "J'étais plus à l'écoute de ce collaborateur qui n'allait pas bien. Quand j'ai proposé de faire un point avec lui, il m'a confié qu'il était sur le point de démissionner. Mon intervention in extremis a permis d'empêcher cela", confie-t-il.
