[Tribune] 3 attitudes à adopter pour développer le slow management dans votre entreprise
Replacer l'humain au centre de la performance de l'entreprise. Tel est le principe du "slow management". Focus sur ce mode de management innovant axé sur le développement du bien-être au travail, à l'occasion de la journée mondiale de la santé et sécurité au travail, mardi 28 avril 2015.
Je m'abonneLa mondialisation des échanges, la globalisation des marchés, l'essor de l'économie de service, l'incertitude et les ruptures comptent parmi les facteurs qui ont contribué à modifier l'organisation de l'entreprise. Évoluant dans un environnement instable, en perpétuel mouvement, comment les dirigeants peuvent-ils développer le bien-être au travail, source de performance économique de l'entreprise ? En mettant en place un mode de management innovant venu des États-Unis : le slow management. Son principe ? Replacer l'humain au centre de la performance de l'entreprise. Pour ce faire, appuyez-vous sur plusieurs leviers opérationnels qui sont l'écoute, l'autonomie, l'estime de soi, la prise de décisions et le bonheur.
1. Soyez à l'écoute de votre équipe
La première attitude à adopter : l'écoute. Pour cela, vous devez être sur le terrain, dans l'opérationnel, au plus près de vos équipes au lieu de communiquer par mail et par téléphone. Vous pouvez ainsi être à l'écoute des problèmes concrets que les salariés rencontrent au quotidien dans l'exécution de leur travail. Cette méthode contribue non seulement à améliorer la performance de l'entreprise, par la remontée des problèmes et l'optimisation des procédés, mais aussi à améliorer le bien-être des salariés qui se sentent considérés. Le slow management produit alors ses premiers effets. Dès lors qu'ils se sentent écoutés et acteurs de l'entreprise, les salariés développent leurs talents et leurs compétences ; et naturellement, ils deviennent plus autonomes. Un premier pas vers le bien-être au travail !
2. Stimulez l'estime de soi et la prise d'initiative
Ce sentiment de bien-être génère alors de la créativité et une ouverture d'esprit, mais aussi une meilleure estime de soi chez les salariés. Résultat, une efficacité plus importante dans le travail, et ainsi de meilleurs résultats pour eux ainsi que pour l'entreprise. Un cercle vertueux de réussite s'instaure et se reflète à la fois sur leur vie professionnelle et personnelle. À partir du moment où le sentiment de bien-être génère créativité et ouverture d'esprit, n'hésitez pas à encourager leurs prises d'initiative en leur confiant de nouvelles missions plus valorisantes. Une manière de les responsabiliser, la prise de décision étant un autre facteur clé du bien-être au travail.
3. Surveillez l'indicateur de bonheur
Écoute, autonomie, estime de soi, responsabilisation, prise de décisions, amènent à une véritable transformation durable des relations de travail entre vous, vos managers et vos équipes. Reste le bonheur au travail, indicateur de bien-être, caractérisé par plusieurs éléments comme la qualité du sommeil et la nutrition, les relations interpersonnelles, l'apprentissage, la créativité ou le plaisir au travail. Les salariés se sentent ainsi intégrés dans leur entreprise, écoutés et autonomes d'une part et, d'autre part, les managers sont en phase avec leurs salariés et leurs objectifs professionnels. Un climat de bien-être est donc bénéfique à tous, à commencer par vous.
L'auteur
Mireille Barthod est sociologue d'organisation et a été formée par Michel Crozier et Erhard Friedberg, du Centre de sociologie des organisations. Diplômée, elle occupe plusieurs fonctions managériales (Les Aéroports de Paris, mairie d'Accueil et Union des industries et des métiers de la métallurgie) puis crée son entreprise en qualité de consultante et de formatrice. Professeur assistant permanent à l'INSEEC Business School, elle a réalisé une thèse sur la qualité du lien et le leadership du manager. Actuellement, ses thèmes de recherche sont le tourisme durable, l'exigence d'excellence, la santé mentale et le bien - être au travail.