La revue de presse éco de la semaine (3-7 octobre)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du lundi 3 au vendredi 7 octobre 2016. Au menu : Gattaz, médiation des entreprises, start-up ou encore Brexit.
Je m'abonnePierre Gattaz : "Un pragmatisme économique est en train de se mettre en place"
Le président du Medef, Pierre Gattaz, constate "une prise de conscience de la complexité du Code du travail, doublé d'un virage entrepreneurial", après que les propositions économiques des potentiels candidats à l'élection présidentielle de 2017 se multiplient.
Dans une interview au journal Les Echos, Pierre Gattaz se satisfait "de voir une certaine gauche réformiste se mettre en musique et de constater qu'au sein des programmes de droite, les quatre blocs de réformes que nous attendons ont été pris en compte : la fiscalité, le social, la simplification et l'enseignement."
Si les candidats à la primaire de la droite et du centre s'accordent, en effet, pour une réduction massive des charges, le président de l'organisation patronale met en garde contre un ciblage exclusivement centré sur les bas salaires, appelant à une baisse sur tous les niveaux de rémunération.
Prenant l'exemple de l'Allemagne, dont chaque entreprise "peut avoir trois ingénieurs, contre seulement deux en France", Pierre Gattaz réaffirme que "ces profils, tout comme les managers, les chercheurs, sont extrêmement importants pour la stratégie de développement des entreprises".
Par ailleurs, longuement interrogé sur les négociations à venir entre partenaires sociaux autour de l'assurance-chômage, Pierre Gattaz dit regretter que "le dialogue social ressemble à une assemblée de copropriétaire".
Déterminé à mettre fin à la taxation des contrats courts, il se dit prêt à "ouvrir les discussions" sur la "permittence". Ce système permet d'associer successivement des contrats courts et des périodes de chômage. "Ce mécanisme représente un certain confort pour les entreprises et les salariés concernés mais coûte à l'Unédic", explique-t-il.
La médiation des entreprises affiche 75 % de réussite en 2016
Depuis janvier 2016, Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises a pour tâche de concilier les relations entre entreprises (88 % de TPE-PME), administrations publiques et donneurs d'ordre. Parmi les tensions principales figurent les retards de paiement. " Confronté à ce type de situation, un patron de PME, même s'il a un carnet de commandes rempli, arrête souvent d'investir et d'embaucher", constate t-il. Les amendes plafonnées fin 2015 à des montants compris entre 375 000 à 2 millions d'euros en cas de retard de paiement sont certes dissuasives et la DGCCRF n'hésite pas à publier le nom des mauvais payeurs, rappelle Le Monde, mais d'autres solutions font aussi leurs preuves.
Pour Pierre Pelouzet, il faut " mettre les gens autour d'une table" pour faire évoluer les comportements. La connaissance des conséquences d'une facture restée impayée peut amorcer une voie de changement. En début d'année, ont été enregistrés 12,2 jours de retard de paiement en moyenne contre 13,6 jours l'année précédente, signe d'une amélioration. 60 médiateurs délégués s'occupent ainsi de réguler les relations entre les parties et les résultats 2016 semblent encourageants : "Nous devrions arriver à un millier de saisines en 2016, contre 800 l'an dernier, pour un taux de réussite de 75 %", indique le médiateur. La médiation des entreprises se penche à présent sur le secteur public et les déçus du crédit d'impôt recherche : "Près de 10 % de nos médiations concernent des patrons à qui l'on a refusé un CIR ou, pire, qui font l'objet d'un redressement fiscal", précise Pierre Pelouzet.
Compte pénibilité, le dispositif qui continue de fâcher
Le gouvernement et les patrons se sont de nouveau opposés cette semaine sur le compte pénibilité, dispositif imaginé pour aider les entreprises à déterminer la pénibilité au travail selon plusieurs facteurs, complété l'été dernier et destiné à monter en puissance en 2017. Selon la ministre du Travail Myriam El Khomri citée par Les Échos, les patrons tentent actuellement de "ralentir l'application du dispositif" pour gagner du temps jusqu'à la présidentielle en souhaitant qu'il ne soit pas appliqué par la suite.
Lire aussi : Partage de la valeur : Win-Win pour Winback
Ce que contestent les patrons, notamment le Medef qui y voit "un dispositif inapplicable", qu'il n'a ''pas les moyens" de bloquer. La CGPME met notamment en avant sa complexité et le fait que les entreprises ne sont pas prêtes à le mettre en place. Si une poignée de branches professionnelles ont avancé sur le sujet, reste que l'épineux dossier n'est pas prêt d'être réglé.
La croissance française plus faible que prévue en 2016
La croissance du PIB ne devrait être que de 1,3 % en 2016 selon les derniers chiffres publiés par l'Insee, jeudi 6 octobre. Une mauvaise nouvelle pour le gouvernement qui avait annoncé en juin dernier, une progression de la croissance française de 1,6 %.
Pour expliquer ce chiffre, Le Monde met en avant la baisse de l'investissement des entreprises et de la consommation des ménages au cours du deuxième trimestre. Le manque de compétitivité des entreprises à l'international se fait également ressentir.
Quelques jours après avoir présenté le budget de l'État pour 2017 en tablant sur une croissance équivalente à ses prévisions pour 2016, Michel Sapin, ministre de l'Économie, a redit que "la croissance française reste cependant solide", estimant également que les chiffres de l'Insee "ne remettent en cause ni l'objectif de déficit public pour 2016, ni notre prévision de croissance pour 2017".
PLFSS 2017: 6 nouveautés pour les entreprises
PME : les 15 défis à relever pour relancer l'économie
Le Brexit enclenché avant mars 2017
La Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé que le processus enclenchant la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne doit intervenir avant la fin du mois de mars 2017.
Pour lancer et officialiser le processus, la chef de gouvernement doit informer l'Union européenne de l'utilisation de l'article 50 des traités européens. Les acteurs auront alors deux ans pour conclure la sortie complète du Royaume-Uni.
Comme l'explique Les Echos, dans un premier temps, la législation européenne sera automatiquement transposée dans la loi britannique. Le Brexit n'aura aucun effet dans l'immédiat. Les députés pourront modifier la loi par la suite, s'ils le souhaitent.
Lire aussi : La Minute Du Boss : La préparation mentale des sportifs appliquée aux projets à haut enjeu en entreprise !
Dans l'immédiat et avant le mois de mars, la principale interrogation repose notamment sur la position que défendra le gouvernement de Theresa May dans les négociations avec l'Union européenne.
Start-up : Paris plus avantageux que Londres
Le site de BFM relaie une étude du cabinet Knight Frank démontrant que, d'un point de vue immobilier, mieux vaut, pour une start-up, s'installer à Paris qu'à Londres. En effet, le coût annuel de location d'un bureau pour 4 y est moins cher : 51 498 euros, contre 59 815 euros pour la capitale anglaise.
Même avantage dans le cas de figure où la start-up ferait le choix du coworking : à Paris, elle peut avec cette formule économiser jusqu'à 63 % du bail qu'elle paierait pour un bureau. Pas la meilleure performance au niveau mondial, mais, une nouvelle fois, mieux que Londres. Choisir cette localisation permet, en complément, de bénéficier du dynamisme de l'écosystème parisien en matière de start-up.
Reste un (gros) point noir : la fiscalité. ''Ce que vous ne payez pas en immobilier vous le faites en impôt. On peut ainsi penser qu'il s'agit d'un jeu à somme nulle. Néanmoins, lorsque vous êtes une jeune entreprise, vous bénéficiez souvent d'une fiscalité allégée. Il y a donc peut-être plus d'intérêt à aller à Paris, du moins au début", analyse un expert cité par BFM.
Pour aller plus loin : [Diaporama] Paris se glisse dans le Top 10 des meilleurs tech hubs
Naissance et chute d'un poids lourd de la Silicon Valley
Disrupter un secteur d'activité : un rêve à la mode, mais qu'atteignent finalement peu d'entreprises. C'est du moins ce qu'illustre l'histoire de Theranos, start-up américaine spécialisée dans le domaine médical, racontée par Le Monde. Fondée en 2003 à Stanford par une jeune entrepreneuse de 19 ans, cette start-up proposait des tests sanguins à moindre coût avec l'ambition de "défier la maladie, le cancer et la mort".
Valorisée 9 milliards de dollars en 2014, la société a plongé cette semaine dans une phase difficile, avec la fermeture de ses laboratoires d'analyse. Un problème parmi d'autres, puisqu'elle était auparavant déjà confrontée à d'autres difficultés, notamment la dénonciation du manque de fiabilité de ses procédures (ayant conduit à ces fermetures) ou encore la faible formation de son personnel. Aujourd'hui, le nouveau dispositif qu'elle souhaite à présent développer n'ait pas reçu les agréments nécessaires. "Le doute flotte désormais sur la pérennité de la plus célèbre jeune pousse médicale de Californie".
Répondre à ses clients sur Twitter, ça rapporte
Les consommateurs recevant une réponse sur Twitter lorsqu'ils interpellent une entreprise ou une marque sont ensuite mieux disposés à l'égard de cette entreprise. C'est ce qui ressort d'une étude du réseau social et d'un cabinet d'études analysée par La Tribune.
Dans le détail, les internautes sont davantage prêts à recommander une société qui leur répond (pour 30 % d'entre eux), à partager leur expérience (44 %), et surtout à acheter plus cher, de 3 à 20 % (selon secteur d'activité). En particulier en cas de réponse rapide. Par exemple, dans le secteur aérien, une réponse en moins de six minutes peut inciter l'acheteur à dépenser plus de 20 dollars supplémentaires (environ 17,90 euros), et "seulement" 2,33 dollars (2 euros) si la réponse arrive au-delà d'une heure.
Toulouse, n° 1 des villes où il fait bon travailler
Toulouse, ville rose... pour les salariés aussi. C'est là en effet que ces derniers (à 67 %) sont les plus satisfaits de leur travail, selon une étude menée par LinkedIn sur huit pays, relayée par BFM. Toulouse arrive ainsi en tête devant notamment cinq villes d'Allemagne, pays très représenté dans le classement, New York (9e) ou encore Strasbourg (10e), seule autre ville française également dans ce palmarès.
Ce plébiscite tiendrait, en premier lieu, au fait que Toulouse accueille de nombreuses entreprises de pointe, dans l'aéronautique, la chimie ou encore la recherche. "Autant de secteurs où les employeurs savent se montrer plutôt généreux avec leurs salariés", analyse le site d'information économique. A cela s'ajoute que, tous secteurs d'activité confondus, le salaire moyen y est supérieur de 5 % à la moyenne nationale.