La revue de presse éco de la semaine (19 au 23 juin)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du 19 au 23 juin 2017. Au programme : santé au travail, Code du travail, canicule, Station F et Zenly.
Je m'abonneBarrière à l'embauche : le Code du travail exempté par les dirigeants
C'est une petite surprise alors que le Président de la République a fait de la réforme du droit du travail sa priorité. Le Code du travail ne figure qu'en quatrième position des barrières à l'embauche pour les dirigeants d'entreprises. D'après une enquête de l'Insee auprès de 10 000 patrons, la réglementation du travail en France n'est pas une de leurs premières priorités dans l'embauche de salariés en CDI ou en CDD de longue durée.
C'est davantage le contexte conjoncturel et l'incertitude économique qui sont mises en avant pour près d'un tiers des dirigeants interrogés (28%) tout comme la difficulté à trouver de la main-d'oeuvre compétente pour 27 % d'entre-eux. Suit en troisième position (23 %), le coût de l'emploi "jugé trop élevé".
Santé au travail : les CHSCT trop peu impliqués
Si la question de la santé au travail est de plus en plus mobilisée en entreprise comme l'illustre la part ayant créé une politique dédiée (91%), un sondage Prévisoft pour Les Echos révèle néanmoins que des lacunes persistent. Sur près de 300 entreprises de plus de 50 salariés, seule la moitié s'est attachée à nommer un responsable en charge de la sécurité au travail.
Un constat inquiétant renforcé par la part de sociétés n'impliquant pas le CHSCT dans cette démarche. En effet, un tiers d'entre elles ne mobilise pas les compétences de leur comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail dans cette optique.
Malgré tout, le quotidien économique note que quatre entreprises sur cinq se sont saisies des questions de pénibilité en analysant quels étaient les salariés confrontés à des conditions de travail difficile.
La chaleur assèche le budget des TPE et PME
C'est le constat dressé par FranceTVinfo : les TPE-PME souffrent de la canicule et, bien que les salariés prennent parfois les pics de chaleur qui ont accablé la France cette semaine avec humour (notamment les conducteurs de bus nantais venus travailler en jupe pour protester contre l'interdiction de porter le bermuda), les dirigeants d'entreprise ont, semble t-il, du souci à se faire.
En effet, la vague de chaleur a un impact sur leur activité. Après l'alerte orange déclenchée mardi dans plus d'une quarantaine de départements français et le pic constaté le 21 juin, jour du solstice d'été (jour le plus long de l'année), certains chantiers du BTP ont été stoppés. Le travail agricole pâtit de la situation avec une chute de 10% de la production laitière et la facture d'électricité a augmenté jusqu'à 9% pour les entreprises ayant besoin de produire du froid (climatisation, chambres froides, ...). L'impact sur la productivité des salariés est difficilement mesurable, mais des mesures particulières et exceptionnelles sont également à mettre en place dans ce genre de situation.
Microsoft rejoint la Station F
Déterminé à avancer sur le terrain de l'IA (intelligence artificielle), Microsoft a rejoint l'équipe des grandes entreprises installées dans l'incubateur de Xavier Niel, la Station F, à Paris. Lancée officiellement fin juin, la Station F sera un terrain idéal pour Microsoft où fédérer une communauté de 100 start-up à la pointe. Le président de Microsoft France, Vahé Torossian a annoncé qu'en outre, une bibliothèque de 900 logiciels seraient mis à disposition des start-up ainsi qu'un directeur technique dédié à les encadrer, rapporte BFM Business.
Microsoft participera à l'animation d'ateliers thématiques autour de l'intelligence artificielle et cinq entreprises expertes du secteur vont accompagner les incubées.
Le patron d'Uber quitte le navire
À force de scandales à répétition et de plaintes quant aux conditions de travail qui ont cours chez le géant mondial du VTC Uber, le p-dg controversé de l'entreprise a fini par être remercié. Après lui avoir suggéré de prendre un congé à durée indéterminée, les investisseurs ont finalement convaincu Travis Kalanick de quitter la société. Le dirigeant a reçu une lettre co-signée par les cinq investisseurs majoritaires de l'entreprise, intitulée "Permettre à Uber d'aller de l'avant", indiquent Les Échos.
Après négociations, Travis Kalanick a obtenu de garder sa place au comité d'administration mais c'en est fini de sa gouvernance. Ces derniers mois avaient été marqués par de nombreux scandales et, garde rapprochée comme hauts dirigeants avaient fini par prendre la porte. En cause : des accusations de harcèlement sexuel de la part d'employées de l'entreprise, dénonçant une "culture du sexisme" au sein de Uber. La très mauvaise attitude du dirigeant conduit par un chauffeur de l'enseigne avait également été filmée et postée sur les réseaux sociaux, abîmant au passage l'image du groupe. Un autre haut dirigeant aurait été accusé de viol commis sur une cliente en Inde.
Dans cet univers tourmenté, le dirigeant s'est résigné à quitter son entreprise, poussé dehors par les cinq investisseurs majoritaires : First Round Capital, Lowercase Capital, Menlo Venture et Fidelity Investments. Uber pèse aujourd'hui 70 milliards de dollars sur le marché.
Salon du Bourget : les start-up de l'espace s'envolent
Ouvert lundi à Paris, le salon du Bourget dispose d'un espace dédié aux PME et start-up de l'aéronautique et de l'espace : le Paris Air Lab. Un vivier de pépites reflétant les principales tendances à l'oeuvre dans le secteur, où, selon Forbes France, l'émergence de Space X a contribué à donner une place aux petites entreprises, et où par ailleurs les entrepreneurs arrivent plus expérimentés et savent mieux s'entourer qu'auparavant.
Parmi les exposants, se distinguent ainsi des entreprises qui planchent sur leurs propres stations spatiales, comme Deep Space Industry, d'autres qui souhaitent révolutionner les trajets commerciaux en proposant des avions plus rapides, moins polluants ou volant à l'électrique, d'autres encore qui inventent le transport de demain, à l'image de Lilium avec "un engin électrique à la croisée de la voiture et du jet".
Salaire : les entreprises accordent des augmentations sélectives
+ 1,51 % en 2016 et + 1,7 % en 2017 (prévisionnel). C'est la moyenne des augmentations salariales qui ont été, ou seront accordées par les grandes entreprises françaises selon une étude du groupe mondial de conseil en RH Mercer relayée par Le Figaro. Si une "légère augmentation" est au menu, reste que tous les salariés n'en bénéficient pas de la même manière.
En effet, l'étude révèle aussi que les augmentations sont accordées de manière sélective. "Le contexte économique difficile a sensiblement accéléré l'adoption et l'implémentation d'une vraie démarche d'appréciation objective de la performance des collaborateurs et, par conséquent, d'une gestion différenciée de la politique de rémunération", indique au quotidien un expert Mercer. "Seules 17 % des entreprises sondées ont accordé des augmentations individuelles à leurs collaborateurs éligibles", complète Le Figaro.
Autre enseignement de l'étude : d'autres éléments que le salaire de base sont de plus en plus pris en compte au moment des NAO (négociations annuelles obligatoires), comme les primes exceptionnelles, ou l'environnement de travail, par exemple.
Comment financer les entreprises du numérique ?
Compte tenu de leurs besoins et caractéristiques spécifiques, les entreprises du numérique ne peuvent peut-être pas tout à fait être financées par les moyens traditionnels. L'observatoire du financement des entreprises prévoit de rendre prochainement un rapport sur le sujet dont Les Échos brosse les enjeux et pour lequel il esquisse des solutions.
Dans ce secteur, par exemple, les financements comportent une part de risque prononcée - d'où une certaine frilosité des banques. A cela s'ajoute que le montant de l'investissement nécessaire n'est pas facile à établir, dans la mesure où, si l'entreprise porte ses efforts sur le numérique, c'est tout son modèle qui est amené à évoluer vers le service, ce qui l'oblige à reconsidérer son approche financière.
Face à cet enjeu, le quotidien souligne trois pistes d'action : mettre en place une approche par filière, mieux valoriser le patrimoine immatériel des entreprises et faire en sorte que les banques optimisent leur connaissance du secteur.
La pépite française Zenly acheté pour près de 200 millions de dollars
La situation est rare, le prix, impressionnant. Pourtant, la start-up française Zenly qui édite une application de géolocalisation ultra-précise - au mètre près - permettant l'échange et la conversation entre amis vient d'être achetée par Snap Inc. - qui édite Snapchat notamment - pour 200 millions de dollars selon Le Figaro.
Un joli destin pour cette jeune pousse française au plus de deux millions d'utilisateurs. Déjà implantée au États-Unis, Zenly avait fait l'objet de plusieurs investissements de fonds américains.