La revue de presse éco de la semaine (10 au 14 avril)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du 10 au 14 avril 2017. Au programme : présidentielle 2017, CDI intérimaire, Station F, Save, IoT, fintech...
Je m'abonneGattaz se paye Mélenchon, Hamon et Le Pen
Invité de la matinale d'Europe 1, le président du Medef s'est fendu d'une attaque contre trois des onze candidats à l'élection présidentielle. "Nous avons trois (candidats) qui vont vers la catastrophe absolue", a-t-il expliqué, visant la présidente du FN, le leader du mouvement de la France Insoumise et le candidat du Parti Socialiste.
Dans le détail, le patron des patrons a jugé que la sortie des traités européens, prônée par Marine Le Pen et la renégociation des textes voulue par Jean-Luc Mélenchon entraîneraient "une baisse du pouvoir d'achat", "des défauts de paiements" et une "dégradation de la France", fustigeant la hausse des dépenses publiques attendues dans de tels cas. "Marine Le Pen, c'est 100 milliards en plus et Jean-Luc Mélenchon, 200".
Concernant Benoît Hamon, Pierre Gattaz estime que le candidat du PS "ne comprend pas et ne connaît pas les entreprises" et juge son programme "complètement inapplicable". Face à ces critiques, l'ancien ministre de l'Économie sociale et solidaire lui a fait parvenir une violente lettre, diffusée par Les Échos, dans laquelle il dénonce "l'aveuglement dogmatique" et "le cynisme" du président de l'organisation patronale.
Succès progressif du CDI intérimaire
Avec quelques mois de retard sur l'objectif initial, le CDI intérimaire (CDII) remplira son objectif. Lancé en mars 2014, plus de 16 000 CDII ont été signés à la fin du mois de mars 2017, alors que la profession en visait 20 000 à cette date. S'il a peu convaincu au début, il monte en puissance, selon Le Figaro (payant). À raison de 1 000 signatures de CDII chaque mois, François Roux, délégué général de Prism'emploi, l'organisation des employeurs du secteur, estime que la barre fatidique des 20 000 sera "atteinte entre juillet et septembre".
Malgré ce léger retard, François Roux se veut rassurant : "alors que 42 % des personnes à qui un employeur proposait un CDII le refusaient en 2015, ils n'étaient plus que 24 % l'année dernière." Le CDII permet au salarié d'être embauché en CDI par une société d'intérim qui le missionne ensuite pour de courtes périodes chez ses entreprises clientes. "La formule attire, car elle permet aux intérimaires de bénéficier de tous les avantages d'un emploi stable : crédit, logement...".
Si la proposition d'offrir un CDII à un travailleur relève du choix des agences d'intérim, elles privilégient souvent les individus dont les compétences s'adaptent aux besoin de flexibilité des entreprises, "essentiellement des grosses PME", note le quotidien.
Station F hébergera une filiale d'Amazon
Alors que l'incubateur géant de Xavier Niel, Station F, doit ouvrir ses portes en juin prochain et accueillera un millier de start-up, les géants de l'internet profitent de l'opportunité pour s'installer au plus près de l'écosystème.
Après le "Start-up garage" de Facebook, c'est Amazon qui a annoncé l'ouverture prochaine d'un espace dédié à sa filiale Amazon Web Services au coeur de Station F. Spécialisée dans l'hébergement en ligne des datas d'entreprises, la filiale de la multinationale souhaite poursuivre son opération séduction à destination des jeunes pousses et promouvoir, selon Le Figaro (payant) son produit Activate qui offre des réductions sur les hébergements et les formations à ses outils ou son assistant vocal, Alexa.
La finance solidaire veut accélérer son développement
À l'occasion de la sortie d'un livre blanc, l'association de promotion de l'épargne solidaire et acteur majeur du financement des entreprises de l'économie sociale et solidaire (ESS), Finansol, préconise de nouvelles avancées en matière de labellisation solidaire des produits financiers.
Avec un poids sans cesse en augmentation - l'épargne solidaire pesait 8,46 milliards d'euros fin 2015, en hausse de 23,7 % en un an -, le secteur veut séduire et atteindre notamment les produits d'assurance-vie, via la création d'une offre solidaire. Finansol prône, entre autres mesures, que le livret A bénéficie des mêmes spécificités que le livret de développement durable solidaire (LDDS, ex-LDD). A lire sur Le Monde.
IoT : la remarquable levée de fonds d'Actility
75 millions de dollars, soit un peu plus de 70 millions d'euros. C'est la somme que vient de lever Actility, start-up spécialisée dans le déploiement de réseaux pour l'Internet des objets (IoT). Un tour de table effectué en partie auprès de ses investisseurs historiques, en partie auprès de nouveaux entrants dont Creadev (famille Mulliez) et Bpifrance (à hauteur de dix millions d'euros), et qui vise à accompagner l'entreprise dans son développement. Actility est "citée par tous les observateurs comme l'une des prochaines licornes tricolores potentielles", selon Les Échos.
Active dans un secteur à fort potentiel - les objets connectés -, la start-up mise aussi sur une autre force: sa place de marché, lancée pour mettre en relation les clients et des fournisseurs d'objets connectés." C'est cette partie du business model qui attire les investisseurs aujourd'hui", explique au journal Olivier Hersent, cofondateur de la société, qui se rémunère en prenant une marge sur chaque produit.
Actility emploie 150 personnes et a réalisé un chiffre d'affaires de 16 millions d'euros en 2016. Elle veut recruter une cinquantaine de collaborateurs et doubler son chiffre en 2017.
Le Petit Ballon se fait avaler par Vente-privée
La start-up spécialiste de la vente de vin à l'abonnement Le Petit Ballon passe sous la houlette du géant Vente-privée. Désormais positionné comme actionnaire majoritaire sans avoir précisé pour quel montant, l'expert de la vente événementielle entend doper ses ventes sur le secteur des vins et liquoreux, soit 5% de l'offre actuelle sur le site, pour un total de 5 millions de bouteilles vendues en 2016, rapportent Les Échos.
Les 60 000 abonnés mensuels du Petit Ballon, leur stratégie commerciale et les algorithmes de prescription d'achat de la pépite créée en 2011 par Martin Ohannessian ont fait de l'oeil à Jacques-Antoine Granjon, p-dg de Vente-privée, qui engrangeait 3 milliards d'euros en 2016. En absorbant Le Petit Ballon, Vente-privée récupère une communauté et une stratégie d'approche du marché bien ficelée : 8 millions d'euros pour un million de bouteilles vendues en 2016, le chiffre est honorable. De quoi faire bénéficier à la base de 30 millions de membres en France de Vente-privée de la touche "Le Petit Ballon", univers propre à la start-up inclus.
La start-up Save voit le bout du tunnel
En redressement judiciaire pendant huit mois, la start-up Save, spécialisée dans la réparation de smartphones, a trouvé un repreneur. C'est la bonne nouvelle qu'elle a annoncé la semaine dernière. Son sauveur s'appelle Remade Group, spécialisé dans le reconditionnement de produits électroniques.
L'entreprise promet non seulement de conserver la marque Save, les salariés et les points de vente (après quarante fermetures et le licenciement d'un tiers des effectifs au deuxième semestre 2016), mais aussi de la développer. Une application mobile et des ouvertures en franchise sont en projet. A lire sur Les Échos.
Le groupe La Poste rachète la start-up Ametix
Les grands groupes ont tout à apprendre des start-up. Ce n'est pas Docapost, fournisseur de solutions digitales pour les entreprises, qui dira le contraire. Cette filiale du groupe La Poste va en effet racheter Ametix, spécialisée dans le conseil numérique, à l'origine notamment du concours du Meilleur développeur de France. Objectif : renforcer son expertise en matière de numériques et de compétences. Le montant de l'opération, annoncée cette semaine, n'a pas été communiqué.
De leur côté, les fondateurs d'Ametix, qui ont réalisé 14 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016 et visent désormais 24 millions, "attendent beaucoup de synergies ce rachat. La filiale de La Poste, qui comptait déjà parmi leur client, va leur apporter des projets plus gros et leur donner accès à son portefeuille de clients", explique Capital.
Lire aussi : Les pré-recquis pour des ventes flash réussies !
Sur les bancs de "l'école de la Fintech"
Se plonger dans l'univers des fintech et acquérir les codes de la culture start-up. Voilà ce que propose Wake Up, qui se présente comme "l'école de la fintech", et dont la première promotion vient d'achever son cursus. Une formation (non diplômante) étalée sur six samedis, qui s'adresse aux cadres de la finance intéressés par le secteur et tentés par un changement de carrière.
Au programme : "pas de cours magistral sur la réglementation financière mais beaucoup de témoignages, un panorama des différents marchés et de la chaîne de valeur, des ateliers d'études de cas à résoudre, des séances de coaching et l'apprentissage du code informatique", dévoile La Tribune.
Parmi les intervenants figurent Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi - qui par ailleurs prête ses locaux pour la formation -, Olivier Goy (Lendix) ou encore Hugues Le Bret (Compte Nickel). "La fine fleur de la Fintech française", commente le quotidien. L'occasion aussi pour ces dirigeants de repérer des talents pour leurs entreprises et de recruter.
Les PME françaises prospectent aux Émirats Arabes Unis
Au début du mois d'avril, une dizaine de PME françaises sont parties avec Bpifrance aux Émirats Arabes Unis. Objectif : trouver des opportunités de croissance dans cette zone, notamment dans le secteur environnemental. Elles se sont ainsi rendues à Masdar City, à Abu Dhabi, une ville "futuriste" (voitures sans conducteur...) située au coeur du désert - d'où les problématiques en matière ''verte".
"Les entreprises françaises ont beaucoup à apporter dans ce secteur", estime France Info. Et la radio d'information de citer par exemple leur capacité à répondre à des normes environnementales strictes, qui serait une conséquence du Grenelle de l'environnement, ou leur expertise en matière de recyclage des déchets. Un marché d'autant plus prometteur pour les entreprises tricolores que Dubaï doit accueillir en 2020 l'Exposition universelle.
En 2016, le chiffre d'affaires d'une TPE-PME sur deux n'a pas décollé
D'après un rapport de l'observatoire de la petite entreprise, au terme de l'année 2016, la croissance d'une TPE-PME sur deux (48%) n'avait pas décollé. Le chiffre est néanmoins plus favorable qu'à l'issue de l'année 2015, où seules 43% des TPE-PME avaient connu une hausse de leur chiffre d'affaires. Produit par la FCGA (Fédération des Centres de Gestion Agréés) et la Banque Populaire, l'étude place le secteur de l'électroménager en tête du classement avec une progression de 5,8 % par rapport à 2015. Les secteurs des services, de la vente et de la réparation automobile s'en sortent bien, rapporte La Tribune.
Tout en bas de l'échelle des "flops", sur les douze secteurs analysés, on trouve les agences immobilières avec une chute de 7,1% et les détaillants de chaussures qui perdent 5,5% de leur avantage sur le marché français. D'après l'Observatoire de la petite entreprise : "les conditions d'une franche reprise de la croissance sont loin d'être réunies pour 2017". En cause, l'attentisme autour des présidentielles, entre autres, aux côtés du retour de l'inflation et la baisse globale de consommation des ménages.