La revue de presse éco (20 au 24 février)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du lundi 20 au vendredi 24 février 2017. Au programme : prélèvement à la source, made in France, PME, start-up...
Je m'abonnePrélèvement à la source : le Medef propose une alternative
Face à la grogne et l'inquiétude des chefs d'entreprise et plus particulièrement du Medef dans l'application du prélèvement à la source sur l'impôt sur le revenu - qualifié d'"usine à gaz" - l'organisation patronale soumet une alternative au gouvernement. Elle propose que l'administration fiscale ponctionne directement la somme relative à l'IR sur le compte en banque du contribuable.
Si la solution avait été envisagée dans un premier temps par l'administration fiscale, du côté de Bercy, on oppose l'impossible application immédiate et automatique de la mise à jour du taux d'imposition, variable en fonction des revenus mensuels du contribuable.
Prévue pour une entrée en application dès le 1er janvier 2018, la réforme du prélèvement à la source pourrait, malgré tout, faire les frais des choix que fera le prochain président de la République. François Fillon a déjà exprimé son intention de le supprimer s'il était élu, sans proposer, pour l'instant, d'alternatives. À lire sur Le Figaro.
Les dirigeants de TPE favorables à une mesure du programme de Marine Le Pen ?
Si elle figure dans le "top 3" des candidats préférés des chefs d'entreprises de toute taille, d'après une étude 2017 menée par Le Figaro, le CESI et Ipsos, Marine Le Pen pourrait bien séduire plus précisément les patrons de TPE grâce à l'une des mesures de son programme. En effet, le baromètre Fiducial mené au premier trimestre 2017 mentionne que 65% des dirigeants de TPE interrogés seraient favorables à la baisse des cotisations sociales et salariales, le tout financé par la création d'une contribution sociale aux importations à hauteur de 3%.
Une mesure inscrite dans le programme de Marine Le Pen. De quoi questionner l'intérêt de ces dirigeants pour la candidate du Front National. Interrogé par Challenges, Jean-Marc Jamouillé, directeur des techniques professionnelles chez Fiducial répond : "Depuis 15 ans, les petits patrons veulent des baisses de cotisations salariales. Vous mettez ce que vous voulez au bout pour financer la mesure, la proposition sera ensuite bien acceptée". Une opinion confortée par celle du secrétaire général de la CGPME, Jean-Eudes Du Mesnil du Buisson, pour qui la mesure protectionniste est avant tout affaire d'avantage immédiat pour les petits patrons, plutôt qu'une prise de parti.
Présidentielle 2017 : une PME française choisie pour produire les enveloppes
La PME Envelnord compte 74 salariés et est basée à Ecques, dans le Nord Pas-de-Calais. Sélectionnée par le Ministère de l'Intérieur à l'issue d'un appel d'offres, elle va produire les 20 millions d'enveloppes nécessaires aux votes pour les deux tours des élections présidentielles. La demande est particulière, puisqu'il s'agit de réaliser dans un format inédit trois enveloppes en trois coloris différents : bleu, violet et marron. "C'est le plus petit format qu'on puisse faire par chez nous : 95 par 120 mm", indique à Europe 1 Guillaume Bizouerne, en charge de l'opération.
Bonne nouvelle pour l'écologie, mauvaise nouvelle pour l'entreprise, le nombre de 20 millions d'enveloppes à produire est en deçà des besoins réels mais les préfectures garderaient les enveloppes en trop d'une année sur l'autre afin de réaliser des économies. La PME devrait toutefois dégager 200 000 à 300 000 euros de cette opération d'envergure nationale.
Loïc Le Meur : "être maître de ses propres données"
Invité à dresser un premier bilan de la présidence Trump à la Maison-Blanche, le chef d'entreprise et investisseur, Loïc Le Meur adresse également un conseil aux entrepreneurs, dans une interview à la version française de Forbes. Pour le fondateur de Seesmic, la réussite d'un projet entrepreneurial doit être la réponse à "un de ses problèmes". Citant les réussites de Facebook et Airbnb, Loïc le Meur explique qu'"il ne faut pas chercher des idées révolutionnaires mais regarder des choses simples, accessibles", ajoute-t-il.
D'autre part, l'entrepreneur installé depuis plus de dix ans en Californie, juge qu'il est important pour les futurs entrepreneurs d'être le plus indépendant possible. Il ne faut pas "construire dans le 'jardin des autres'", estime-t-il. Par cela j'entends ne pas être tributaire de qui que ce soit, dans la mesure du possible. Être maître de ses propres données".
Cazeneuve appelle Pékin à s'ouvrir au Made in France
En visite officielle en Chine, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a appelé le gouvernement chinois à limiter le "protectionnisme" et à s'ouvrir davantage aux produits français et européens. "Il faut que des grands pays comme les nôtres soient capables de construire des relations commerciales qui soient équilibrées", a martelé le chef du gouvernement.
En filigrane de son appel, Bernard Cazeneuve souhaite notamment que les droits de douanes chinois sur les exportations européennes s'inscrivent dans le cadre d'une "réciprocité" commerciale. Les taxes douanières sont en effet inférieures pour les exportations chinoises vers l'Europe. À lire sur La Tribune.
Le Loir-et-Cher mise sur les algorithmes pour que les PME recrutent des chômeurs
La start-up Blésoise Neolink est à l'origine de Job41, un site destiné à aider les allocataires du RSA à trouver un emploi. La région du Loir-et-Cher a été séduite par cet outil numérique "entremetteur" de PME et chômeurs longue durée et décidé d'avertir les 10 000 allocataires du RSA de la région de son existence. D'après Les Échos, le président du département Maurice Leroy aurait déjà recueilli, grâce à une opération de communication, 1000 inscrits sur la plate-forme.
La région espère atteindre un premier objectif d'un minimum de 100 placements. La technologie trouve son intérêt dans un certain abattage des frontières : "Les dirigeants ont un a priori défavorable quant à l'embauche de chômeurs de longue durée, mais, pour lui, l'appli permet d'embaucher des employés très proches, vivant dans le village voisin, c'est un gage de fidélité." mentionne Pierre Maino, président de la Confédération des PME 41. Pour lui, les PME locales devront se mobiliser pour déposer davantage d'offres parmi la centaine déjà déposée en ligne. Les emplois proposés devraient couvrir les besoins autour de salaires de 1000 et 1500 euros de revenu.
Management : une PME sans patron
La particularité de Crisp, une PME suédoise spécialisée dans les services informatiques ? Fonctionner sans patron. Depuis quatre ans, en effet, les cinquante salariés n'ont plus de chef (ni de managers intermédiaires).
Ainsi, ce sont eux qui prennent les décisions stratégiques, deux à trois fois par an, lors de conférences dédiées. Au quotidien, chacun décide de sa façon d'utiliser son temps de travail. Par ailleurs, chaque "crisper" a la possibilité de devenir associé après deux ans.
Lire aussi : Transformation des compétences dans l'automobile : quels défis pour les dirigeants du secteur ?
Un système basé sur l'initiative personnelle qui présente aussi des limites, notamment celles de ne pas être adapté aux grosses entreprises. À lire sur Le Huffington Post.
Dans l'univers (pas si reluisant) des start-up
Mathilde Ramadier a travaillé dans plusieurs start-up à Berlin. Elle raconte aujourd'hui son expérience dans un livre. Loin de l'image de fun ou de convivialité souvent rattachée aux jeunes entreprises, l'auteur s'attache plutôt à dénoncer les conditions de travail qu'elle a connues : contrats courts, mal payés, longues journées de travail...
Elle s'en prend aussi à l'égo surdimensionné de certains jeunes patrons, contrebalançant l'absence de hiérarchie dans les start-up. Son point de vue à lire dans L'Express.
Start-up de territoire : à la recherche de projets innovants en région
Faire émerger des projets innovants et utiles à la société. Tel est l'objectif de Start-up de territoire, démarche portée, en région bordelaise, par l'association ATIS (Association territoires et innovation soclale) et expérimentée sur sep territoires en France.
Concrètement, douze thématiques prioritaires ont été identifiées (agriculture urbaine, circuits courts alimentaires, emploi et insertion professionnelle, nouvelles formes d'habitat, services de proximité, etc.) et une soirée aura lieu le 15 juin pour "imaginer des projets répondant aux défis", explique La Tribune. Au final, 10 à 15 projets bénéficieront d'un accompagnement dans les 18 prochains mois. Par ailleurs, l'ambition est de créer 30 à 50 emplois dans les trois ans.
Financement participatif : l'UFC Que choisir s'inquiète des dérives des plateformes
L'organisme de défense des consommateurs s'attaque aux acteurs de la finance participative. Alors que ce type de financement progresse chaque année (+40 % en 2016), l'UFC Que Choisir s'alarme du non-respect de certaines règles des plateformes, induisant en erreur les particuliers. Comme le raconte Le Figaro (payant), "les plateformes minoreraient par exemple les taux de défaillance" des PME. D'après les calculs de l'UFC, le taux de défaut sur trois ans des prêts participatifs s'élève à 10 %.
L'organisme dénonce "les rendements élevés" affichés par les plateformes concernant la santé des entreprises inscrites.
Par ici les talents internationaux
Après la mise en place du French Tech Visa en janvier dernier, le gouvernement poursuit son opération séduction auprès des talents internationaux. Le ministre de l'Économie a ainsi annoncé jeudi 23 février 2017 le lancement officiel de la plateforme Welcome to France, élaborée par Business France. Ce site, ainsi que son service en ligne animé par des spécialistes en mobilité internationale, s'adresse à des publics multiples : dirigeants d'entreprises, investisseurs, start-ups...
"Welcome to France" permet de renseigner les talents étrangers et leur famille sur les démarches à effectuer (visa, titre de séjour, autorisation de travail, fiscalité, protection sociale, scolarité, logement). Le site s'engage à répondre aux candidats dans un délai de trois jours ouvrés.