La RSE reste une priorité surtout théorique dans les PME
Malgré une forte sensibilisation, les dirigeants de PME traînent du pied en matière de RSE, pointe l'étude menée par Opcalia et le label Lucie avec TNS Sofres, publiée vendredi 11 décembre 2015. En cause, une méconnaissance de cette démarche et de ses intérêts réels, en particulier économiques.
Je m'abonneLes grands de ce monde réunis à la Conférence sur les changements climatiques - baptisée COP 21 - le martèlent haut et fort : il est temps de s'engager pour lutter contre le réchauffement de la planète. Alors que l'événement s'achève au Bourget, force est pourtant de constater que les politiques du monde entier peinent à s'accorder sur une feuille de route commune contraignante. Un décalage entre le discours et les actes que l'on retrouve aussi au sein des PME françaises, à en croire l'enquête* publiée par Opcalia et le label Lucie en partenariat avec TNS Sofres, vendredi 11 décembre 2015.
Meilleure implication des salariés, amélioration des relations avec les fournisseurs, renforcement de l'image de marque... La majorité des sondés reconnaît que cette démarche globale, alliant bonnes pratiques environnementales, sociales et économiques, présente de nombreux atouts. Mais, si 81% des petits patrons interrogés jugent la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) comme une priorité, "elle reste une priorité théorique face aux enjeux du quotidien pour 60% d'entre elles", nuance l'étude.
Des embauches en CDI au respect du délai légal de paiement des fournisseurs en passant par l'investissement dans la formation des salariés, les actions citées les plus mises en oeuvre sont d'ailleurs surtout liées à des obligations réglementaires.
Manque de visibilité
Pour expliquer cet engagement relatif, les sondés pointent de nombreux freins, à commencer par un manque de connaissance sur les dispositifs d'aide (82%), un manque de moyens financiers (80%) et de ressources humaines (79%). Plus des trois quarts des personnes interrogées considèrent avoir une faible visibilité sur le retour sur investissement des actions menées.
Pour les inciter à passer à l'action, la quasi-totalité des sondés (90%) appuie la création d'aides financières mais aussi l'accès à un accompagnement méthodologique (82%). En matière de RSE, les petits patrons reconnaissent avoir besoin qu'on les tire par la main... verte.
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*Méthodologie : Enquête administrée par TNS Sofres auprès de 500 dirigeants ou responsables RSE dans les PME de 10 à 250 salariés du réseau Opcalia et 50 entreprises labellisées RSE LUCIE, réparties dans les régions Ouest, Sud-Est et Ile-de-France, et interrogées par téléphone du 15 juin au 8 juillet 2015.