Relations presse : 7 erreurs qui font fuir les journalistes
Les TPE et PME ont souvent des difficultés à maîtriser leurs relations avec la presse. C'est en effet un art compliqué. Valérie Bauer, coauteur de l'ouvrage Médiatiser sa boîte, livre les sept erreurs à ne surtout pas commettre avec les journalistes.
Je m'abonneLa particularité des journalistes ? Être sursollicités, au quotidien, par les entreprises et les attachés de presse. Conséquence : ils consacrent peu de temps à la lecture de leurs e-mails et décrochent peu leur téléphone. Finalement, les courriers, se raréfiant, peuvent permettre de se différencier. Mais au-delà du format, pour leur taper dans l'oeil, votre communication doit être rodée et doit respecter certains codes.
Voici quelques fréquents impairs...
1. Ne pas se renseigner sur les journalistes
Avant que les journalistes ne s'intéressent à vous, intéressez-vous à eux. En clair, pour quel type de médias travaillent-ils ? Grand public ou professionnel ? Ont-ils des sujets de prédilection ? Quel est le rythme de parution de leurs titres ? Etc. Ces informations vous permettront d'adapter votre discours et donc d'être crédible dès votre premier contact.
2. Ne pas fournir d'angle
Que mettre en valeur dans votre communiqué ? L'entreprise, ses projets et son dirigeant, tout en vous interrogeant sur la nature de votre message et son originalité. "En clair, quelles informations supplémentaires vais-je pouvoir donner aux journalistes pour qu'ils puissent en tirer une histoire, un fil rouge", explique Valérie Bauer, coauteur avec Emmanuelle Souffi de l'ouvrage Médiatiser sa boîte. C'est ce qu'on appelle "l'angle" d'un papier, dans le jargon journalistique. Si vous êtes capable de le présenter clairement dans votre communiqué de presse, vous avez de fortes chances d'attirer l'oeil du journaliste. Communiquer sur votre actualité ou surfer sur un sujet d'actualité peuvent par exemple porter leurs fruits.
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3. Être impatient
Les journalistes sont quotidiennement inondés de communiqués de presse et d'appels téléphoniques. La solution consiste donc à être percutant, à émerger du lot. Comment ? En réalisant un communiqué clair, c'est-à-dire bien construit, avec des informations précises. Ensuite, n'abusez pas des relances.
Par ailleurs, il est très important de travailler votre objet, afin que votre communiqué sorte de la masse et que le journaliste sache immédiatement de quoi vous parlez. Essayez d'être sobre et évitez la ponctuation pour ne pas être filtré par un anti-spam.
En sachant que ce n'est pas parce que vous n'avez pas de contact dans la semaine suivant l'envoi de votre communiqué que vous ne décrocherez pas un article. Cela peut vous paraître long mais un journaliste peut revenir vers vous plusieurs semaines après, dans la mesure où il a un sujet à traiter en lien avec votre communiqué.
4. Confondre relations presse et publicité
Certains dirigeants rédigent un communiqué de presse à la manière d'une promotion publicitaire. "Tous les superlatifs du genre "génial", "la prouesse", "le leader" sont à éviter", souligne Valérie Bauer. Les journalistes travaillent sur des faits et des informations recoupées. Soyez factuel (étayez vos dires par des chiffres ou des faits), sobre et ne mettez en avant vos qualités que si elles sont réelles. Par ailleurs, sachez que vous pouvez demander, poliment et en y mettant les formes, à relire vos citations avant publication. "La plupart des journalistes jouent le jeu, mais ils n'y sont pas obligés", souligne Valérie Bauer. Soyez néanmoins vigilant : façon de s'exprimer, informations communiquées, etc.
5. Vouloir sympathiser
"Le journaliste n'est pas votre ami. La franche camaraderie et la connivence, dès les premières rencontres, sont à exclure", prévient l'auteur. Le journaliste est là pour vous poser des questions, vous orienter, connaître votre activité. Pas pour sympathiser avec vous. Surtout que la prise de distance est une composante majeure de son métier. En deux mots : restez professionnel.
6. Monopoliser la parole en interview
Jouez le jeu de l'interview et ne partez pas sur un monologue. Le journaliste arrive en général avec des questions précises à vous poser, correspondant à l'angle de son article. Si vous vous en écartez trop pour attirer son attention sur d'autres sujets, vous risquez de passer à côté de l'interview, et donc de l'article. Sa rédaction lui demande un angle particulier que le journaliste est en principe tenu de respecter. "Si vous êtes à côté du sujet, vous serez en plus catalogué comme un mauvais client et le journaliste, qui court après le temps, risque de ne plus jamais vous contacter", précise l'experte. Moralité : laissez-le poser ses questions, soyez dans l'écoute et dans l'échange. Le contact n'en sera que meilleur ! Il peut être judicieux de se préparer à cet exercice afin de rôder votre discours pour être clair, concis et cohérent et de bien mettre en avant vos atouts sans tomber dans les détails.
7. Avoir un site internet trop pauvre
"Votre site internet est vote premier point de contact avec la presse", prévient Valérie Bauer. Or, les sites web des TPE et PME manquent parfois d'informations-clés comme, par exemple, le parcours du dirigeant, le nombre de salariés de l'entreprise, son chiffre d'affaires, voire tout simplement un contact et des coordonnées. N'hésitez pas à créer une "espace presse" où vous référencerez les informations (chiffres-clés, communiqués, etc.) à destination des journalistes.
Un site qui sent bon l'amateurisme peut aussi les faire fuir. D'ailleurs, l'élément le plus rédhibitoire concerne l'orthographe. Un site web dont la syntaxe laisse à désirer donne immédiatement une mauvaise image de l'entreprise. Et le journaliste n'ira pas plus loin.
Valérie Bauer, coauteur avec Emmanuelle Souffi de l'ouvrage Médiatiser sa boîte, est responsable des relations médias chez Novancia Business School, école de la CCI Paris Ile-de-France. Elle est diplômée de l'IEP de Lyon.