Il promeut ses valeurs à travers une bande dessinée
Dès cet été, Alain Gratadour, président de La Solidarité Mutualiste, va distribuer 5 000 calendriers à ses prospects et clients. Particularité : chaque mois revient, sous la forme d'une planche de BD, sur un partenariat noué avec une association sportive ou culturelle.
Je m'abonneUn club de handball à Saint-Étienne, de basket en Guadeloupe, une troupe de théâtre à Paris… La Solidarité Mutualiste soutient financièrement 12 associations à chaque fois dans le cadre d'un projet social. Douze, c'est le nombre de mois dans l'année. Aussi, quand Alain Gratadour, le président de la structure, a cherché un support de communication capable de valoriser l'ensemble de ses actions, le calendrier est ressorti comme une évidence. Pas question pour autant de se contenter d'un court texte descriptif de la démarche en haut de page. L'homme, amateur à titre personnel de bandes dessinées, a souhaité utiliser ce mode de communication graphique pour promouvoir les partenariats qu'il a signés pour trois ans et, par la même occasion, les valeurs d'entraide et de solidarité qui animent la mutuelle depuis ses débuts voici bientôt 50 ans. « Le dessin offre des possibilités plus étendues que la photo par exemple pour véhiculer un message de manière attractive », indique le dirigeant qui espère « toucher un large public partant du principe que la BD par son aspect ludique plaît à tous les âges et toutes les catégories socioprofessionnelles ». C'est lui a défini les scénarios. Il a repris pour les histoires trois personnages sortis de son imagination (deux parents et une petite fille) et qui figurent déjà depuis quelques années sur la première page de la plaquette commerciale. L'agence Comistrip spécialisée dans la communication par le dessin et la BD s'est ensuite chargée de finaliser l'objet pour un coût total de 45 000 €. Huit mois de travail et d'allers-retours auront été nécessaires pour aboutir à la réalisation de ce calendrier (qui court de septembre 2012 à août 2013).
Mi-juin, les quelque 300 partenaires de la structure réunis pour une représentation théâtrale le recevront en mains propres. Dès cet été, le prestataire fera envoyer environ 1 000 exemplaires dans les quatre agences de La Solidarité Mutualiste. Ils seront proposés en libre service aux adhérents. Puis de septembre à décembre, 4 000 spécimens seront distribués aux prospects sur plusieurs salons à destination des comités d'entreprise, l'une des cibles d'Alain Gratadour. Enfin, les personnages vont continuer à vivre hors des planches. D'ici le début de l'année prochaine, ils deviendront des guides (sous forme de dessins ou d'avatars) sur le site internet.
Carte d'identité de La Solidarité Mutualiste
- ACTIVITÉ : Mutuelle
- VILLE : Paris (IXe arr.)
- DIRIGEANT : Alain Gratadour, 59 ans
- ANNÉE DE REPRISE : 1999
- EFFECTIF : 42 salariés
- CA 2011 : 25 M€ bruts
L’avis de l’expert
« C’est une communication en rupture avec les codes du secteur »
Jean-Michel Brouard, consultant en marketing et communication pour le cabinet de formation Demos
« Le dirigeant opte pour une approche dédramatisante de la mutuelle à mille lieues de celle choisie par ses concurrents aux thématiques anxiogènes, analyse Jean-Michel Brouard, consultant en marketing et communication pour le cabinet de formation Demos. Ce contre-pied lui assure une différenciation porteuse de valeurs positives qui fait du bien ! » Le lecteur est en effet amené à penser non pas au pire (comme les accidents de la vie) mais au meilleur à travers des histoires qui évoquent des notions de cohésion, de solidarité ou de voyage. La simplicité du trait rend la BD facile à lire pour tout public. « C’est frais, léger, coloré et moderne grâce à la qualité des cadrages », commente l’expert. Pour lui, le choix de personnages récurrents permet d’humaniser la structure et de poser les fondations d’un véritable univers qui prendra vie sur différents éléments de communication. « Alain Gratadour fait le pari de dépoussiérer le support catalogue en cassant les codes mais il limite le risque en s’appuyant sur ses partenariats, autrement dit des actions concrètes, qui encrent le message dans la réalité », conclut Jean-Michel Brouard.