8 points essentiels pour choisir votre couverture santé
Fiche pratique Mutuelle, prévoyance, assurances, packs... En termes de couverture santé, l'offre ne manque pas. Et le choix, s'il est parfois difficile à faire, est capital. Voici huit règles pour déterminer la meilleure option pour vous et vos proches.
Je m'abonneLa mutuelle
1. À chaque statut son régime
Votre régime social ainsi que votre choix de complémentaire santé découlent de votre statut. Si vous êtes dirigeant salarié (gérant minoritaire de SARL, président et directeur général de SA, président de SAS ou dirigeant de Scop), vous dépendez du régime général et devrez donc, dès 2016, souscrire un contrat collectif d'entreprise. Travailleur non salarié (gérant majoritaire de SARL, associé unique d'EURL, artisan ou commerçant), vous dépendez, en revanche, du RSI. Vous pouvez donc choisir votre caisse d'assurance maladie obligatoire, ainsi que votre mutuelle. Pour cette dernière, optez pour un contrat éligible à la loi Madelin du 11 février 1994, qui prévoit la déduction des cotisations de complémentaire de vos impôts sur le revenu, ainsi que celles de votre conjoint, s'il est un collaborateur non rémunéré.
2. Des garanties équivalentes
Il y a peu de différences entre les mutuelles proposées aux dirigeants salariés et non-salariés. Dans les deux cas, les différentes complémentaires santé proposent des prises en charge variables sur cinq grands postes de dépenses en matière de santé : l'hospitalisation, les soins courants - consultations chez un généraliste ou un spécialiste, analyses, etc. -, l'optique, le dentaire et les prestations comme les cures thermales ou la prévention tabac. Les modalités de remboursement sont peu ou prou les mêmes, que vous optiez pour une gamme linéaire ou pour une mutuelle modulaire. La première assure des niveaux de remboursement équivalents sur les différents postes de dépenses, plus ou moins élevés en fonction de votre cotisation mensuelle. La seconde permet à l'assuré de personnaliser chaque niveau de remboursement en fonction de ses besoins. Récente, cette offre n'est pas encore proposée par tous les assureurs mutualistes.
3. Que choisir ?
Prenez en compte vos habitudes et vos besoins, ainsi que ceux des personnes à votre charge, conjoint et / ou enfants. " Une protection sociale se définit par rapport à sa situation personnelle, mais aussi familiale ", rappelle Bruno Lionel-Marie, responsable du développement de la RAM, assurance santé des indépendants. Lunettes, problèmes dentaires, visites régulières chez des spécialistes sont des éléments à prendre en compte avant de souscrire votre contrat.
Votre âge et votre métier comptent également dans l'équation. Et si vous estimez ne pas avoir besoin d'une mutuelle, vous pouvez simplement opter pour une assurance hospitalisation et / ou un contrat de prévoyance.
Les packs
6. Avantageux, mais dangereux
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Soit vous souscrivez votre mutuelle d'un côté et votre prévoyance de l'autre, soit vous optez pour un pack, souvent plus intéressant financièrement, qui regroupe ces deux couvertures santé.
Toutefois, si la souscription d'une mutuelle n'exige pas de garantie sur votre état de santé, ce n'est pas le cas de la prévoyance qui est, obligatoirement, assortie d'un questionnaire. " Le risque est de se voir refuser l'accès à la mutuelle, ce qui n'aurait pas été le cas si l'assuré avait postulé à deux offres séparées ", souligne Christophe Triquet.
7. Santé, famille et entreprise
Certains assureurs proposent, en plus de la complémentaire et de la prévoyance, certaines options dans leurs packs, comme les indemnités journalières ou le remboursement des frais fixes liés à l'entreprise. En plus de son revenu, et même en cas d'incapacité de travail, le dirigeant se voit soulagé de certains postes de dépenses, comme son loyer.
L'homme-clé
8. Une couverture pour l'entreprise, aussi
Votre décès ou votre absence prolongée entraînerait une baisse significative de votre chiffre d'affaires ? En tant qu'"homme-clé" de votre entreprise, vous pouvez souscrire une assurance dédiée qui prévoit une compensation financière pour l'entreprise en cas de pertes liées à un accident ou à une perte totale d'autonomie. Souscrite par votre société, elle vient s'ajouter à votre complémentaire et à votre prévoyance en mettant à sa disposition un capital dont le montant, calculé en fonction de votre chiffre d'affaires, est fixé dans votre contrat. L'assurance "homme-clé" couvre, ainsi, les pertes d'exploitation, le remboursement des prêts bancaires, les frais de réorganisation, mais aussi le recrutement et la formation d'un remplaçant.
La prévoyance
4. Prévenir l'incapacité et l'invalidité
" Souvent, les dirigeants se soucient surtout de savoir comment ils seront remboursés d'une consultation ou d'un changement de lunettes. Or, si un problème de santé les empêche d'exercer, c'est leur revenu, qui est menacé " , avertit Bruno Lionel-Marie. Pour y remédier, le contrat de prévoyance couvre les frais occasionnés par un décès, une perte d'autonomie ou un arrêt de travail à la suite d'un accident, qu'il soit temporaire (incapacité de travail) ou permanent (invalidité). Son utilité : conserver votre niveau de vie et subvenir aux besoins de votre famille. " Si votre foyer peut supporter ses frais fixes sans votre revenu, inutile de vous assurer. Sinon, c'est essentiel et vous devez choisir votre prestation selon votre degré de précaution " , conseille Christophe Triquet, directeur général du groupe Pixeo, éditeur du site Lecomparateurassurance.com. Alors, évaluez vos charges mensuelles et estimez votre capacité à y faire face, demain, si vous perdez, ne serait-ce que temporairement, votre revenu.
5. Les critères à prendre en compte
Ici, plus encore que pour votre mutuelle, votre métier détermine votre prévoyance. Vous n'êtes, en effet, pas exposé au même niveau de risque si vous travaillez dans le bâtiment, dans l'industrie, ou dans les services. En fonction du secteur d'activité, vous pourrez opter pour certaines options supplémentaires, comme les indemnités journalières qui, en s'ajoutant à celles prévues par le régime obligatoire, se chiffrent entre 20 et 52 € par jour. " Le recours à cette option dépend de votre situation. Une entreprise de 100 personnes fonctionne même sans son dirigeant, qui conservera donc des revenus. En revanche, un commerçant indépendant n'aura, lui, pas de recettes en cas d'arrêt de travail " , illustre Christophe Triquet.