L'ambition du dirigeant s'affiche comme un moteur de croissance
Parmi les principaux leviers de croissance, une étude de l'Observatoire du Réseau Entreprendre met en avant que l'envie et l'ambition du dirigeant forment des axes déterminants au développement de l'entreprise. L'étude appuie également un lien de corrélation entre croissance et gouvernance.
Je m'abonneDirigeants, la croissance de votre entreprise vient d'abord de vous ! C'est le discours que souhaite faire passer le Réseau Entreprendre à travers la publication de la première étude de leur Observatoire, dévoilée mardi 7 novembre 2017. Parmi les 1 552 dirigeants interrogés, la moitié des 40 % de patrons à la tête d'une entreprise en forte croissance avouent n'avoir aucune limite dans leur perception de la croissance. Une attitude fondée sur une idée ambitieuse de l'entrepreneuriat au service du développement de leur activité.
A l'inverse, les entrepreneurs connaissant une croissance inférieure à 10 % adoptent majoritairement une position prudente sur la croissance. Pour Frédérique Jeske, directrice générale du Réseau Entreprendre, l'envie "aide clairement [le chef d'entreprise] à renforcer sa confiance, à rêver, et à voir plus grand."
Une prudence et des freins
Une vision partagée par Thibaut Bechetoille, p-dg de Qosmos et accompagnateur au sein du Réseau Entreprendre : "Le dirigeant est le premier facteur catalyseur ou limitant de la croissance. Tout dépend de son envie et de sa détermination".
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Pour tenter d'appréhender la vision des entrepreneurs interrogés, trois catégories de dirigeants apparaissent : au sein du panel, un dirigeant sur deux (52 %) se considère comme des entrepreneurs de croissance modérée. Une prudence justifiée par les risques éventuels d'une trop forte croissance sur l'activité.
À l'inverse, un quart (25%) dit n'avoir aucune limite en termes de recherche de croissance, suivi de près par les dirigeants ne se définissant même pas comme des entrepreneurs de croissance (23 %). "Il y a clairement une prudence des dirigeants sur leur perception", avance Damien Mahinc, délégué au programme Ambition du Réseau Entreprendre. Une réserve qui s'explique, d'après les résultats, par la peur de perdre le contrôle de l'entreprise.
Parce que c'est d'abord l'environnement financier (charges sociales, salaires) et réglementaire ainsi que l'implication insuffisante des équipes qui constituent les principales craintes des dirigeants face à leurs objectifs de croissance. La difficulté à déléguer s'affiche également comme un frein au développement de leur entreprise.
La gouvernance, un axe de développement rassurant
Pourtant, ils sont nombreux à estimer que l'alignement de la stratégie et de l'exécution, la capacité à s'entourer et à établir des partenariats figurent comme des leviers de développement indispensables.
Autant d'avantages à mobiliser qui traduisent l'importance pour un dirigeant de s'entourer pour réfléchir à la gouvernance de son entreprise. "Le dirigeant d'une entreprise de croissance ne peut faire l'impasse sur aucune des facettes de l'entreprise, que ce soit sur le financement, les ressources humaines, la gestion, sans quoi le développement devient bancal", prévient Thibault Bechetoille. Comité stratégique, comité de direction, entrée de nouveaux actionnaires, les possibilités d'élargir sa gouvernance sont nombreuses.
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Un enjeu que l'on saisit notamment à la lecture de certains résultats : les chefs d'entreprise ayant une vision étendue de la croissance de leur activité s'entourent plus massivement d'un comité stratégique dont l'objectif vise à réfléchir, avec le dirigeant, sur la stratégie globale de leur structure.
L'ouverture du capital est également une opportunité, "même si en France, il y a une culture différente sur la place laissée à l'actionnaire", juge Leonid Goncharov, fondateur et p-dg de l'Anticafé, qui plaide pour davantage de synergie et de confiance avec les actionnaires. S'ils sont encore très peu à s'être laissés tenter par l'arrivée d'un investisseur, 38 % des dirigeants d'entreprise de croissance disent avoir l'intention d'ouvrir le capital.
Toujours est-il que trop d'ambition n'est pas, à l'inverse, souhaitable. "L'ambition doit être néanmoins maîtrisée et nécessite une certaine mesure. Elle vient au service d'une croissance saine et viable", conclut Thibault Bechetoille.
Méthodologie :
L'étude de l'Observatoire du Réseau Entreprendre a été réalisée en septembre 2017 auprès de 1 552 dirigeants parmi une liste de 12 000 chefs d'entreprises auxquels a été envoyé un questionnaire. Le panel est composé à 60 % de créateurs d'entreprise et 28 % de repreneurs ainsi que 12 % de dirigeants salariés. Dans le détail, 54 % des répondants sont des dirigeants de TPE dont les effectifs sont inférieurs à 10 personnes et 40 % des patrons de PME (10 à 250 salariés).