Locaux, équipements, personnel : quelles sont les pratiques collaboratives des TPE françaises ?
Les pratiques collaboratives entre entreprises se développent. Une étude révèle qu'une TPE sur quatre partage des ressources avec d'autres entreprises. Une démarche qui vise bien souvent à réaliser des économies et à être plus flexible.
Je m'abonneAlors que les prêts interentreprises sont accessibles aux TPE, PME et ETI depuis le 25 avril 2016, l'entraide entre entreprises ne s'arrête pas seulement aux questions financières. Les dirigeants de très petites entreprises sont de plus en plus friands de pratiques collaboratives. En témoigne, l'étude Kantar TNS réalisée pour l'assureur MMA qui met en avant qu'un quart (22 %) des patrons de TPE interrogés prête ou emprunte diverses ressources à d'autres petites entreprises.
Parmi les secteurs étudiés, les services figurent comme le plus pourvoyeur d'échanges avec 60 % d'adeptes. Près de 30 % des TPE du commerce ont emprunté ou prêté au moins une fois tandis que cette part diminue à 5 % pour celui du BTP et 7 % pour l'industrie. Une tendance qui s'explique notamment par la surreprésentation dans le panel du secteur des services (voir la méthodologie ci-dessous).
C'est d'abord sur le partage de bureaux que s'appuient ces pratiques collaboratives puisqu'ils sont 13 % à l'avoir fait au cours des douze derniers mois. L'échange d'équipements ou de matériels est également mis en place pour 11 % d'entre-eux.
Le gain financier n'est pour autant pas recherché par leurs dirigeants puisque sur les 13 % s'échangeant des locaux, 8 % le font à titre gracieux. Une démarche qui est également mise en place de façon régulière pour 44 % d'entre-eux. D'autres types d'échanges coexistent également, mais restent encore assez marginaux telles que le prêt ou l'emprunt de personnel (6%), de locaux hors bureaux (6 %), de parkings (4%) et de véhicules professionnels (2 %).
Lire aussi : Intégrer l'IA générative dans son entreprise : une question de technologie ou de culture ?
Un objectif : réaliser des économies
Si le gain financier n'explique pas le développement de ces pratiques d'entraide, le fait de ne pas perdre d'argent figure comme l'argument principal pour un tiers des entreprises sondées. La possibilité d'adapter plus facilement les capacités de production pour être plus réactif et flexible apparaît comme la seconde raison pour un dirigeant sur cinq, suivi de leur désir d'établir de bonnes relations avec leur réseau (12 %).
Signe de l'essor de cette dynamique d'entraide, les dirigeants de TPE connaissent pour une très large majorité (81 %) au moins un type de collaboration interentreprises, malgré les 27 % de dirigeants qui se disent réfractaires à tout partage de ressource.
Les pratiques collaboratives interentreprises ont même un bel avenir à en croire les déclarations d'intentions. Ils sont en effet 33 % à se dire prêts à le faire. C'est dans le partage de personnel que le potentiel de développement est le plus visible avec une intention de +24 points par rapport aux pratiques actuelles.
Néanmoins, en gestionnaires prudents, les dirigeants doutent d'avoir une assurance ad hoc couvrant ce type de pratiques collaboratives. S'ils se disent intéressés par des garanties supplémentaires proposées par les compagnies d'assurances, les patrons de TPE expliquent que cela les inciterait même à s'y mettre davantage. Ils sont 40 % à dire qu'ils échangeraient davantage s'ils étaient sûrs d'être couverts pour ce type de méthode. Une manne substantielle à développer pour les assureurs.