Comment Gymglish fait évoluer son mode de financement
La PME autofinancée depuis 2004 propose une méthode originale d'apprentissage des langues. Elle a ouvert son capital aux investisseurs, en octobre 2018, tout en y associant ses salariés, pour structurer sa croissance.
Je m'abonneL'art de remettre intelligemment en question une stratégie de développement. Fondée en 2004, Gymglish a opéré un pivot dans sa politique générale en levant des fonds, pour la première fois. À savoir, un apport de trois millions d'euros, en octobre 2018, auprès d'Acetis.
La démarche est effectuée pour structurer la croissance de la PME : "nous n'étions pas à court de trésorerie. Les investisseurs nous ont souvent sollicité par le passé, mais nous avions toujours décliné les propositions jusqu'à présent", explique Benjamin Levy, son CEO.
Majoritaire dans le capital
Le moment était donc opportun pour la structure de réaliser "une bonne opération tout en restant majoritaire dans le capital ", selon les termes du dirigeant. Au niveau de son offre, la société s'est très vite démarquée de la concurrence en proposant une approche novatrice de l'auto-apprentissage des langues à distance par le micro-learning.
Basé sur un moteur d'intelligence artificielle et un contenu ludique, la méthode développée stimule l'assiduité et favorise la mémorisation dans le temps : "Notre solution interroge l'apprenant en premier lieu sur ses lacunes et le fait réviser en fonction de ses réponses", abonde le chef d'entreprise.
Le tout sur de courtes durées, mais en jouant sur la régularité des sessions. Forte d'un modèle économique basé sur la vente de licences, l'entreprise a su développer un réseau de distribution équilibré entre les segments B to B et B to C. À ce jour, ses solutions sont utilisées par plus de 3 millions d'apprenants dans le monde, 6 000 entreprises ainsi que 100 écoles de langues et universités partenaires. Avec un taux moyen d'assiduité de 80%.
Mise en place de l'actionnariat salarié
Les résultats sont tangibles et la structure connaît 20% de croissance en moyenne depuis sa création. 2017 marque cependant un tournant car la société de 30 salariés connaît sa première année de décroissance.
Les deux cofondateurs décident alors de remettre en question leur mode de développement initial : "depuis le début, nous avions la volonté de nous autofinancer et de ne pas avoir d'investisseurs. Il était temps de casser ce plafond de verre pour passer à la vitesse supérieure", poursuit Benjamin Levy.
Autre constat, sur les dix dernières années, la structure a divisé par deux ses forces commerciales au profit des fonctions techniques nécessaires pour l'évolution de sa technologie. L'apport récent de capitaux sera donc l'occasion de pouvoir recruter tout en développant de nouvelles langues enseignées, comme l'allemand et l'espagnol dès 2019, qui compléteront l'anglais et le "français langues étrangères", présentes dans l'offre actuelle.
À l'occasion de l'opération, les fondateurs ont aussi donné la possibilité à plusieurs managers et salariés d'entrer ou de se renforcer au capital de la société, après un plan d'actionnariat salarié débuté en 2008. Les collaborateurs deviennent ainsi le deuxième groupe actionnaire de l'entreprise, derrière les fondateurs : "Nos employés pèsent plus lourd que l'investisseur qui vient de rentrer dans notre capital", conclut le dirigeant.
Repères
Gymglish
Activité : formation en langues étrangères
Statut : SAS
Siège social : Paris (XIIe)
Dirigeants : Benjamin Levy, CEO, 42 ans et Antoine Brenner, cofondateur, 43 ans.
Effectif : 30 salariés
CA : NC