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Avez-vous pensé au financement sur stock ?

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
Avez-vous pensé au financement sur stock ?

Lorsque l'on parle financements alternatifs, on pense souvent affacturage. Et le financement sur stock ? Toutes les entreprises peuvent s'y mettre à condition d'avoir un stock qui a de la valeur.

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A la recherche de financements ? Et si vous pensiez au financement sur stock ? Le principe est simple : une partie du stock est mobilisé afin de servir de garantie aux investisseurs. "C'est un financement qui est facile à mettre en place et qui est simple en termes de gestion quotidienne", assure Jean-Paul Lachaud, gérant-fondateur d'Actène.

Pourtant, le financement sur stock ne représente aujourd'hui que 3 milliards d'euros d'engagements contre environ 300 milliards d'euros de créances pour l'affacturage (source Actène). C'est donc un petit marché. "La notion de gage effraie les sociétés. Pourtant 60% des sociétés qui utilisent un financement sur stock sont en bonne santé et dans 95% des cas le concours est remboursé et la garantie est lâchée", rapporte Jean-Paul Lachaud.

Toutes sortes de stocks

Le financement sur stock reposant sur la valeur du stock, c'est à celui-ci que les créanciers s'intéressent. Ils mandatent généralement une société spécialisée qui le nettoie, l'évalue et détermine ce qui peut être mobilisé afin de définir une ligne de financement. "Avec le financement sur stock, le créancier se projette dans l'avenir : il doit non seulement s'assurer que la structure financière est solide mais aussi que le stock vaudra encore quelque chose dans quelques années", précise Jean-Paul Lachaud.

Toutes sortes de stocks peuvent donc être proposés. Des pièces de sous-traitance automobile, des bijoux, du vin, du bois, etc... Tout sauf les produits ultra-frais et les matières premières qui n'ont pas été payées. "On ne peut mettre en gage que des produits nous appartenant. Sinon, tous les produits conviennent tant qu'il y a un marché. Le plus rassurant pour les créanciers est l'existence de contrats assurant que le stock va tourner", explique Jean-Paul Lachaud.

Importance du tiers-gagiste

Attention aux fausses croyances : le créancier ne devient pas propriétaire du stock ! C'est juste une garantie et le stock reste donc un actif inscrit au bilan de l'entreprise. C'est pourquoi le financement sur stock fait intervenir un troisième acteur : un tiers-gagiste, qui sera responsable du stock le temps de sa mise en gage. Jean-Paul Lachaud conseille de bien le choisir : "Il est mandaté par l'investisseur et est donc à sa botte. Si l'investisseur en propose un, l'entreprise peut en choisir un autre. Ne pas hésiter à étudier son fonctionnement, de grosses différences sont possibles".

La responsabilité du tiers-gagiste est plus ou moins importante selon le type de financement sur stock choisi. Si c'est un financement avec dépossession, le stock est confié au-tiers gagiste qui est responsable du volume et de la quantité de stock mais pas de sa qualité. Le stock est toujours dans les locaux de l'entreprise mais dans une zone réservée et dotée d'une pancarte indiquant la dépossession. "Dans ces cas-là, le tiers-gagiste peut bloquer le stock", ajoute Jean-Paul Lachaud.

Dans le cas d'un financement sur stock sans dépossession, le stock est situé un peu partout dans l'entreprise et le tiers-gagiste ne doit que contrôler le stock. Une publication doit être transmise au tribunal de commerce mais celle-ci reste confidentielle et n'apparaît pas au Kbis de l'entreprise. Si cette deuxième solution est plus confortable pour l'entreprise, Jean-Paul Lachaud invite à ne pas totalement rejeter la solution avec dépossession, si cela permet d'obtenir un financement. "Il faut par contre s'assurer que cela ne bouleverse pas les processus de l'entreprise", souligne-t-il.

Mobiliser 70% de son stock

Ces précautions prises, toutes les entreprises possédant un stock valorisable peuvent utiliser du financement sur stock. Et ce aussi bien pour des financements court terme (le plus répandu) que pour des financements moyen voire long terme. Attention simplement au volume de stock engagé : comme il faut payer l'investisseur et le tiers-gagiste, cela n'est pas du tout intéressant en-dessous de 100 000 euros. "Le financement sur stock devient intéressant à partir de 400 000 euros et vraiment intéressant au-dessus de 1 million d'euros", observe Jean-Paul Lachaud. Attention aussi à ne pas mobiliser la totalité de son stock, pour pouvoir continuer à le faire tourner. Jean-Paul Lachaud conseille de ne pas excéder 70%.

De tels financements peuvent être souscrits auprès de réseaux bancaires classiques mais aussi de banques d'investissements, de factors, du trésor publics ou encore dans le cadre d'une relation fournisseur-client. La seule obligation finalement est de posséder un ERP capable de donner un état complet des stocks en temps réel afin de faire des reportings au tiers-gagiste.


 
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