Export : 3 pays sur lesquels miser en 2018
D'après son guide Risque Pays 2018, l'assureur-crédit Coface a réévalué positivement seize pays en situation de croissance. Voici trois exemples significatifs : le Brésil, Singapour et la Grèce.
Je m'abonneMalgré des risques systémiques dus à la situation géopolitique et l'accroissement de la dette mondiale, un certain nombre de pays semblent tirer leur épingle du jeu. C'est un des messages adressé par le Coface, à l'occasion du colloque Risque Pays 2018. Chaque année, cette structure évalue le risque de crédit moyen des entreprises d'un pays.
Pour ce faire, elle utilise des données macro-économiques, financières et politiques. En 2018, 16 pays ont fait l'objet d'une réévaluation positive, dont voici trois exemples significatifs.
1. Le Brésil
Après deux ans de profonde récession, l'économie du Brésil a connu une embellie avec une croissance de 0,6% en glissement annuel sur les trois premiers trimestres de l'année. La reprise est principalement due à la consommation privée. Les fondamentaux macroéconomiques sont plus favorables : baisse du taux de chômage, faible niveau d'inflation et cycle d'assouplissement solide.
L'activité devrait reprendre de la vigueur cette année, portée par une reprise plus solide de la consommation des ménages et par les exportations. En outre, le commerce extérieur devrait continuer de bénéficier d'une activité soutenue à travers le monde, avec notamment la reprise en Argentine. Malgré des perspectives globalement plus positives, les investissements devraient encore pâtir des élections présidentielles d'octobre 2018.
Les atouts du pays ? Des ressources minérales et des cultures agricoles riches et variées, une transparence institutionnelle accrue suite aux récentes affaires de corruption, ou encore une industrie bien diversifiée.
Un pays sur lequel miser si votre entreprise est dans le secteur de l'automobile : au cours des dix premiers mois de l'année, la production automobile brésilienne a progressé de 28,5% (2,2 millions de véhicules), l'immatriculation des véhicules a progressé de 9,3% (1,8 million d'unités) et les exportations de 52,6% en dollars.
Les ventes intérieures plus élevées s'expliquent par l'amélioration de l'activité locale, la baisse de l'inflation contribuant positivement aux salaires réels. Les exportations ont été principalement tirées par la reprise en Argentine. La tendance devrait se maintenir, car la demande intérieure devrait encore s'améliorer en 2018, tandis que la reprise en Argentine devrait également être influencée par la baisse attendue de l'inflation.
2. Singapour
La croissance économique de Singapour devrait être stable cette année, malgré le tassement des exportations vers la Chine. Elle restera portée par la demande mondiale, particulièrement dans le secteur des nouvelles technologies, avec la relance des exportations de semi-conducteurs entamée en 2017, des services financiers et des ventes au détail.
Lire aussi : Construction : à l'aube du numérique pour tous ?
Les investissements publics contribueront positivement à la croissance, dans le cadre, notamment, de projets d'infrastructures tels que la ligne de train grande vitesse entre la cité-État et Kuala Lumpur, mais aussi des programmes pour "l'économie future" mobilisant, en 2017, plus de $8 milliards (environ 2,5 % du PIB), pour améliorer la productivité et stimuler l'innovation dans 23 industries qui représentent déjà des pôles de croissance.
L'objectif de Singapour est d'assurer une croissance de 2 à 3 % pour les 10 prochaines années en améliorant la compétitivité des entreprises et de la main d'oeuvre. En outre, le régime fiscal avantageux continuera d'attirer d'importants investissements directs de l'étranger, équivalents à 19 % du PIB en 2018.
Un pays sur lequel miser si votre entreprise est dans les secteurs suivants :
- TIC (Technologies de l'Information et de la Communication): une demande mondiale plus forte et la reprise du cycle technologique mondial ont stimulé la croissance de la fabrication et des exportations de produits électroniques de Singapour.
- Services: un marché du travail tendu et une inflation modérée ont stimulé l'amélioration de la demande intérieure, ce qui a favorisé le secteur des services.
3. La Grèce
Après un accord trouvé en juin 2017 avec les créanciers internationaux, la confiance des ménages et des entreprises semblent de retour en Grèce. La reprise serait plus marquée en 2018. La consommation des ménages devrait se raffermir, soutenue par l'amélioration des conditions sur le marché du travail. Le taux chômage baissera progressivement jusqu'à 20 % mais la croissance des salaires restera faible.
Lire aussi : La Minute Du Boss : Managers : comment être à l'écoute de ses équipes et préparer l'entretien annuel ?
La formation brute de capital fixe devrait s'améliorer grâce au renforcement de la confiance et à de meilleures conditions de financement. Cette reprise de l'investissement pourrait cependant être limitée par le risque qui pèse encore sur le système bancaire. L'accès au financement des banques a progressé, mais le niveau élevé des créances douteuses continue de limiter son concours à l'activité économique.
La question des créances douteuses est d'autant plus cruciale que la BCE, après avoir rejeté la demande faite par le FMI d'une nouvelle revue de la qualité des actifs, a avancé la date de ses tests de résistance au premier semestre 2018.
Un pays sur lequel miser si votre entreprise est dans les secteurs suivants :
- Tourisme: l'affaiblissement de l'euro et les problèmes de sécurité dans les pays du sud de la Méditerranée ont aidé le tourisme grec à améliorer son attractivité en stimulant la contribution du secteur à la croissance.
- Industrie manufacturière: le secteur manufacturier grec connaît également une expansion, les nouvelles commandes ont permis d'enregistrer la croissance la plus rapide depuis plus de neuf ans sur ce secteur. Ce qui a poussé les entreprises à augmenter leurs embauches et leur production.